Ceci est une déclaration de la section de l’Association nationale des étudiants burkinabè (Aneb) de Koudougou, suite au décès, le 4 février 2025, de René Séré, étudiant inscrit en Sciences de la Vie et de la terre (SVT) promotion 2023 à l’Unité de formation et de recherche (UFR) en science et technologie (ST) de l’Université Norbert Zongo. L’ANEB/Koudougou est «profondément affligée» par la mort de leur camarade et demande entre autres la construction d’une « infirmerie bien équipée dans sur le campus, pour prendre en charge les urgences ».
DECLARATION SUR LE DECES DE L’ETUDIANT RENE SERE
C’est avec une profonde affliction et une grande consternation que nous avons appris, le décès tragique de SERE René, étudiant alors inscrit en sciences de la vie et de la terre (SVT) promotion 2023 à l’unité de formation et de recherche en science et technologie (ST) de l’Université Norbert ZONGO ce jour 04 février 2025, aux alentours de 19 heures au CHR de Koudougou. Ce décès fait suite à un mouvement de panique générale suscité par un bruit prolongé et puissant émanant du toit du bâtiment de la salle polyvalente, lequel bruit a fait trembler le bâtiment. Dans le réflexe de se soustraire face au danger, le camarade a tenté désespérément de s’échapper par la fenêtre vitrée de la salle annexe N°1.
Malheureusement, cette tentative lui a valu une grave blessure au niveau des membres supérieurs avec une hémorragie intense. Transporté d’urgence au CHR de Koudougou à bord du véhicule d’un enseignant dans la vaine attente des secours, il y rendit l’âme, succombant à ses blessures.
En ces instants de profonde douleur, l’ANEB/Koudougou présente ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt, à ses proches, camarades de promotion ainsi qu’à toute la communauté universitaire.
Cet énième drame réveille les consciences et suscite des interrogations : Que s’est-il passé ? Comment en sommes-nous arrivés une telle issue ? Quelles leçons tirées ?
Camarades, cet évènement malheureux remet au gout du jour la question de la qualité des infrastructures construites en milieu universitaire. En effet, depuis plusieurs années les étudiants de l’UNZ subissent de manière inacceptable les affres de l’insuffisance criarde mais surtout de la mauvaise qualité des infrastructures. L’état de délabrement avancé de celles-ci expose la vie des occupants (étudiants et enseignants) à un grand danger. Sans être exhaustif, entre 2023 et 2024, les faits suivants se sont produits :
-Le bâtiment R+2 de l’Institut universitaire et technologie abritant les salles de cours, les bureaux d’enseignants et d’administratifs a fréquemment vibré souvent en plein séance de cours provoquant l’effroi des occupants au point que certains enseignants ont menacé ne plus dispenser de cours s’ils sont programmés de nouveau dans ce bâtiment ;
-Les pavillons, quant à eux, sur la pression des étudiants ont été interdits d’usage pour les programmations de cours et évaluations sur une longue période notamment durant de la saison des pluies car comportant des risques d’effondrement avec des fissures profonde des murs ;
-L’amphithéâtre PSUT réalisé à peine en 2015, a été le théâtre du déclenchement d’un incendie suite à un court-circuit le 22 février 2024 lors d’un cours de la promotion MPCI 2023. Si les flammes ont été maitrisées grâce à la réactivité des étudiants, certains s’en tireront avec des blessures.
Malgré les multiples interpellations et alertes lancées par l’ANEB/Koudougou, les autorités universitaires sont restées dans l’indifférence, la banalisation préférant faire la sourde oreille. Pire, elles ont continué à programmer les étudiants dans ces salles dégradées sans avoir entrepris aucune évaluation des risques, encore moins prendre des mesures sérieuses pour leur réfection.
La salle polyvalente quant à elle, faut-il le rappeler bien qu’elle engloutit chaque année des dizaines de millions du contribuable burkinabè pour sa location, ne réponds en aucun cas à la moindre commodité pour la dispensation des cours (sonorisation défaillante, tableau abîmé, etc.) Depuis 2018, les étudiants n’ont cessé d’alerter les autorités sur le fait que les locaux ne sont pas adaptés à l’enseignement. Cette situation a malheureusement abouti au drame du 4 février 2025.
Camarades, fallait-il attendre qu’un drame survienne avant que nos autorités réalisent de la nécessité de menée une expertise sur l’état de nos infrastructures ? Devrons-nous continuer à endurer et à constater, dans l’impuissance la plus totale, la perte de vies humaines de nos camarades chaque année face à l’indifférence des autorités ?
Ce drame au-delà de l’émotion profonde qu’il suscite, met en l’ordre du jour la revendication pour la construction des amphithéâtres de qualité est plus qu’une nécessité. Il pose également la nécessité de l’implantation d’une infirmerie bien équipée dans sur le campus, pour prendre en charge les urgences.
Fort ce constat, l’ANEB/Koudougou tout en invitant les étudiants à témoigner leur compassion à la famille et aux proches de notre camarade, leur appelle à rester mobiliser pour exiger toute la lumière sur cette affaire afin que les responsabilités soient situées.
Assez de pertes, pour notre avenir, disons NON à l’indifférence !
Que ton âme repose en paix camarade SERE René !
Pain et Liberté pour le Peuple !
Le Comité Exécutif