Accueil A la une Fermeture de marchés à Ouagadougou: les commerçants invités au «civisme et patriotisme»

Fermeture de marchés à Ouagadougou: les commerçants invités au «civisme et patriotisme»

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Photo de famille

Le Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF), faîtière nationale des organisations professionnelles de l’économie informelle, a appelé les commerçants à faire preuve de «civisme et de patriotisme» pour respecter la fermeture des 36 marchés à Ouagadougou en vue de limiter la propagation du Coronavirus qui a fait neuf décès et atteint 180 personnes à la date du 25 mars.

Cette rencontre a permis au Conseil de faire le point sur les mouvements et associations de commerçants présents sur les sites des 36 marchés et yaars dans la commune de Ouagadougou et des communes rurales durement affectées par l’épidémie de Coronavirus. Les responsables des acteurs du secteur informel ont également voulu recueillir les suggestions des responsables de marchés et yaars concernés ainsi que les messages émanant de leurs bases respectives en vue de constituer une doléance qui va être transmise aux autorités.

Le Conseil invite les commerçants « à faire preuve de discipline, de civisme et de patriotisme, afin de ne pas déporter leurs activités sur les sites d’autres marchés non concernés par la mesure, toute chose qui pourrait amener l’autorité à adopter de nouvelles mesures pour leur fermeture », a déclaré le secrétaire général du CNEI-BF, Saïdou Zangré.

Réagissant sur la grogne de certains commerçants qui disent qu’ils n’ont pas été associés aux mesures de fermeture prises par le gouverneur de la région du Centre, Issa de Sibiri Ouédraogo, le président du CNEI-BF, Salif Nikièma, a répliqué que même eux, les responsables, n’ont pas été aussi associés à la prise de décision concernant la fermeture des marchés et yaars. Mais explique-t-il, « c’est une crise qui est là, qui est mondiale et nous ne faisons qu’accompagner les autorités ». Il a ajouté que « les autorités n’ont aucun intérêt à fermer les marchés. C’est une maladie qui est là et on n’y peut rien ».

M. Nikièma s’est dit conscient de la « souffrance » des acteurs du  commerce surtout de l’informel qui « vivent au jour le jour ». C’est pour cela qu’il demande aux autorités d’accompagner l’économie informelle qui occupe « plus de 90% des actifs » du Burkina Faso.

C’est pourquoi le CNEI-BF plaide pour que des mesures d’accompagnement soient prises pour soutenir. Le Conseil demande l’allègement des loyers dus, du fait de l’exploitation par les tenanciers des boutiques dans les marchés et yaars. Aussi, le CNEI-BF attend accompagner ses membres ayant contractés des prêts auprès des banques et institutions de micro finance à l’occasion de l’exercice de leurs activités commerciales. Cet accompagnement pourrait concerner un allègement des conditions de remboursement sur la période de la fermeture des marchés et yaars.

Le CNEI-BF a manifesté sa solidarité aux familles des occupants les plus démunis des 36 marchés et yaars affectées, en remettant cinq tonnes de vivres constitués essentiellement de riz, aux représentants des marchés concernés par la mesure.

Le mardi dernier, les autorités régionales et communales ont a arrêté une liste provisoire de 36 marchés et yaars pour contribuer à contenir le virus au Burkina Faso. Il s’agit « Rood-Wooko (marché central), le marché du 10, Sankar Yaar, Baskuy Yaar, Zabr-Daaga, Yaar de Cité An II, marché de Dassasgho, Naabi Yaar, Toécin Yaar, Pissy Daaga, Pag La Yiri Daaga, Naaba Yaar, Gounghin Yaar, Marché du 15, Marché de Song-Naaba, Oscar Yaar, Nangrin Yaar, Béndogo Yaar, Silmi Yiri Yaar, Toles Yaar, Katr-Yaar, Karpala Yaar, Théâtre populaire, marché de Zone 1, Quatorze Yaar et tous les marchés itinérants », précise la note.

Par Bernard BOUGOUM