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Gabon: de la fin des haricots à la grève de la faim pour les Bongo!

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Le président Ali Bongo Ondimba du temps de la splendeur (Ph. d'archives)

La famille Bongo en grève de la faim, pour dénoncer la «séquestration» et des «actes de torture» dont seraient victimes certains de ses membres! Loin d’être une œuvre de fiction, ce sont bien des coups de la vie assénés à des puissants qui découvrent, aujourd’hui, l’autre face de la réalité! Bien que marqué, sans doute à vie, par les séquelles d’un accident vasculaire cérébral sévère dont il ne s’est tiré que grâce à des moyens financiers colossaux et une intervention sanitaire de qualité exceptionnelle, Ali Bongo Ondimba est le chef de file de cet acte de protestation, dont le timing est loin d’être anodin. En effet, le refus de s’alimenter de l’ancien président de la république et de ses deux plus jeunes fils, intervient à quelques jours du prochain séjour français du chef de la transition politique au Gabon, le général Brice Oligui Nguema. A Paris, celui qui a mis fin au rêve des Bongo et au cauchemar des Gabonais désireux du changement, en prenant le pouvoir par la force, il y a bientôt un an, entendra certainement parler de la plainte y déposée par les avocats d’ABO et sa famille.

Certes, les autorités de transition ont donné le feu vert au président tombé, pour aller se soigner et vivre à l’extérieur, probablement au Maroc, le pays de son ami, le roi Mohamed VI, où on le voyait bien prendre ses quartiers. Mais jamais sans son épouse Sylvia et l’aîné de leurs trois enfants, Noureddin Valentin, qui sont en prison au Gabon, semble avoir dit l’ancien chef de l’Etat gabonais. Cette option prise par Ali Bongo, l’a donc condamné à demeurer à Libreville où il a souvent l’occasion de recevoir la visite de certains de ses anciens homologues et autres personnalités. De l’AVC d’octobre 2018 à sa chute, par ce coup d’Etat du 30 août 2023, que tout le monde a vu venir sauf lui-même, ABO pour les intimes, sera tout de même passé par une dernière élection présidentielle, celle de trop, qui devait lui permettre de perpétuer le règne des Bongo, érigé, pierre par pierre, depuis le 2 décembre 1967, à la prise de pouvoir du père, Feu Omar Bongo Ondimba. Mais, le ciel est tombé sur la tête de l’héritier Bongo et des siens, ce qui visiblement ne fait ni chaud, ni froid aux autres membres d’une dynastie écartelée depuis la disparition du baobab tutélaire, le père Bongo, fauché par la maladie, à Barcelone, le 8 juin 2003.

De leur statut d’intouchables au temps de la puissance, de la gloire et de l’ivresse du pouvoir, ABO et ses enfants sont, aujourd’hui, des citoyens lambda, contraints à la grève de la faim pour amener la justice parisienne à désigner un juge d’instruction afin de se pencher sur leur cas et les injustices dont ils seraient l’objet. S’il faut bien que justice se fasse, il faudra tout de même éviter de tirer sur l’ambulance. Qui plus est, il importe de donner l’opportunité à ABO et les siens de vivre dans des conditions décentes pour affronter la justice. Et c’est la leçon principale à tirer de cet épisode malheureux de la vie des Bongo, par tous les puissants de l’heure, qui doivent savoir que rien d’humain n’est éternel sur cette terre. Le paradis créé de toutes pièces peut s’écrouler à tout moment. Surtout au moment où l’on s’ attend le moins, comme Ali Bongo Ondimba!

Par Wakat Séra