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Gestion du Covid-19: que retenir de la rencontre entre le gouvernement et la classe politique?

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Les partis politiques de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) et de l’Opposition politique ont été reçus par le gouvernement qui leur a fait le point sur la gestion du Coronavirus. A la fin des travaux ce vendredi 24 avril 2020, au palais de Kosyam, rien n’a filtré sur les recommandations de la classe politique dans le cadre de la gestion de la maladie du Covid-19. A ce jour, le virus a fait une quarantaine de décès depuis qu’il a été déclaré au Burkina Faso le 9 mars dernier.  

Il y a une semaine de cela, le chef de l’Etat burkinabè par une note invitait la classe politique pour des échanges autour de la gestion de la crise sanitaire due au Coronavirus. « Cette concertation, s’inscrit dans une démarche participative pour la gestion de la cité, quand les enjeux nationaux le commandent. Face à la crise multidimensionnelle qu’engendre le Covid-19, il est plus que jamais nécessaire qu’au sein de la classe politique dans son ensemble, il y ait une synergie d’actions afin d’apporter une contribution efficace à la lutte contre cette pandémie“, précisait le communiqué de la présidence du Faso. Mais, même si rien n’a filtré en ce qui concerne le fond des questions abordées, les deux parties repartent visiblement satisfaites.

Les membres du gouvernement qui étaient face aux responsables de la majorité et de l’opposition politique, ont exposé point par point les mesures multisectorielles prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus. Dès la première rencontre, les participants à cette rencontre ont eu pour ordre du jour, le calendrier électoral, l’enrôlement biométrique et l’établissement des cartes nationales d’identité, tous suspendus pour contribuer à briser la chaîne de contagion du Covid-19 qui au Burkina est essentiellement communautaire.

L’Opposition attend le gouvernement sur le terrain

«Sur le principe cette rencontre est une bonne chose et était très attendue. On aurait même voulu que cette rencontre ait eu lieu beaucoup plus tôt», a affirmé le leader de l’Opposition burkinabè, Zéphirin Diabré qui a dit qu’ »il y a une concertation très élargie ». « Nous avons bien écouté les exposés faits par les membres du gouvernement qui était là », a-t-il déclaré. Beaucoup de questions, notamment, liées au Coronavirus ont été abordées, a rassuré M. Diabré, notant celles du «dépistage massif, de la prise en charge des malades, de la question même de l’organisation d’ensemble du gouvernement pour affronter cette pandémie».

Il a dit avoir été informé au même titre que ses camarades de la classe politique que «des décisions sont prises pour gérer les conséquences de la pandémie». Mais, « n matière de service public, c’est la satisfaction donc du consommateur final qui compte», a-t-il poursuivi.

Sur l’ensemble des mesures multisectorielles prises par le gouvernement qui a annoncé au total un plan de riposte de 178 milliards pour gérer la crise du Covid-19, le Chef de file de l’Opposition dit avoir porté les inquiétudes des populations directement ou indirectement touchées par cette maladie et attend de voir comment de façon pratique cela va se réaliser. « Nous attendons de voir sur le plan pratique comment cela va se concrétiser en acte », a-t-il renchéri.

Pour cette démarche qui mettrait mal à l’aise leur militants, le leader de l’Opposition politique a indiqué que « nous sommes l’opposition mais nous sommes là parce que nous participons à la même aventure nationale. C’est un combat du Burkina Faso pour le Burkina Faso », rassurant que lui et ses camarades ont fait des recommandations pour une nette amélioration de la situation. Mais, il n’a pas voulu sur place faire part de certaines propositions comme souhaité par les journalistes.

« Il faut gagner la guerre de la communication»

L’APMP dirigée par Simon Compaoré, président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir), a rappelé que la gestion de cette crise sanitaire « est difficile pour peu qu’on suive l’actualité internationale. Tous les pays ont des problèmes par rapport à la gestion du Covid-19 ». L’APMP a souhaité que la classe politique puisse « constituer cette structure de veille qui interpelle le gouvernement par rapport aux insuffisances qu’on peut être amené à constater sur le terrain », a noté M. Compaoré pour qui cela doit aller dans le sens de faire en sorte que la « dynamique soit toujours positive aux bénéfices des populations notamment des malades ».

L’Alliance repart « très satisfaits du fait que malgré nos oppositions, nous sommes engagés dans une même barque pour mener le combat contre l’ennemi redoutable qu’est le Coronavirus », s’est réjoui son porte-parole.

« Nous avons insisté sur le fait qu’il faut gagner la guerre de communication parce que nous avons besoin de rassurer les populations, de les emmener au combat, à s’impliquer activement au niveau des régions, provinces et communes, pour qu’ensemble nous puissions changer notre façon de vivre avec cette nouvelle situation que nous traversons », a justifié Simon Compaoré qui estime que les participants à cette rencontre « ont été tous positifs à montrer là où ça marche pour encourager le gouvernement, mais aussi, interpellé l’exécutif sur les insuffisances afin que cela soit corriger ».

Par Bernard BOUGOUM