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Grève au MINEFID: les travailleurs dénoncent une forte présence policière

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Des agents du ministère burkinabè de l'Economie observant un piquet de grève au sein du MINEFID à Ouagadougou (photo d'archives)

Près de 1 000 agents du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), répondant à l’appel de la coordination de leurs syndicats, ont entamé ce mercredi 4 avril 2018 une grève de 48H en vue d’exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative, visant l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie. Les manifestants qui observent leur piquet de grève au sein de leur ministère, au Centre-ville de Ouagadougou, ont dénoncé la forte présence policière qui « vise à les dissuader et à empêcher leur lutte ».

La Coordination des syndicats du ministère de l’Economie et des Finances (CS-MEF), a mis, ce mercredi en exécution sa grève qui avait été annoncée pour les 4 et 5 avril dont les points de revendications portent notamment sur « le respect des engagements des autorités par la reconduction du check off au MINEFID unilatéralement suspendu ; la restauration de la dotation du carburant de fonctionnement aux agents supprimée par arrêté n°2017-541/MINEFID/CAB du 26 décembre 2017 ; la mise en œuvre intégrale de tous les accords conclus entre les différentes organisations syndicales et le gouvernement et le relogement des travailleurs du MINEFID dans le bâtiment R+4 du ministère ».

Et comme il fallait s’y attendre puisque le débat sur le Fond commun du même ministère évalué à 55 millards FCFA l’an, est venu se greffer à ces points, les agents du MINEFID ont répondu au mot d’ordre lancé par le CS-MEF regroupant six syndicats, les principales Organisations syndicales du ministère, pour une fois de plus montrer qu’ils allaient se battre non seulement pour « conserver » leur fond commun, mais pour la « satisfaction » totale de leur plateforme commune.

Vers 09H00 (Gmt), à l’heure où nous étions présents au MINEFID, la grève avait des allures de sit-in, vu la mobilisation des agents qui ont occupé l’espace vide faisant face à l’immeuble administratif communément appelé « Le Building Lamizana ». Les grévistes continuaient d’installer les bâches, les chaises, et autres matériels de sonorisation pour faire passer leur « cri du cœur et (leur) ras-le-bol vis-à-vis du mépris des autorités », a lancé un agent qui a requis l’anonymat.

Arrêtés sous des hangars servant de parking, des tentes ou carrément sous le soleil ardent, les manifestants qui disent ne pas « apprécier » la forte surveillance d’environ une dizaine d’éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), une unité d’élite de la police, munis de gaz lacrymogènes, souhaitent que le gouvernement arrête son « dilatoire et se penche sérieusement  » sur leurs revendications qui amélioreraient leurs conditions de vie et de travail.

Notre équipe a constaté que les visiteurs ou usagers peuvent avoir accès aux locaux s’ils se soumettent aux fouilles minutieuses des agents des forces de l’ordre qui sécurisent les lieux. Dans un communiqué du gouvernement parvenu à Wakat Séra ce mercredi, le MINEFID a rassuré les usagers que les dispositions sont prises pour assurer leur accès aux différentes administrations du ministère.

Le gouvernement a réaffirmé dans la note, son entière disponibilité à poursuivre le dialogue social dans le respect des lois de la République.

Par Mathias BAZIE