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Grève des agents de santé: Yalgado vide de ses blouses blanches

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Vide de ses blouses blanches! C’est du moins ce que l’on pourrait dire du Centre hospitalier et universitaire (CHU) Yalgado Ouédraogo, le plus grand hôpital de la capitale burkinabè, au deuxième jour de la grève des agents de santé humaine et animale (SYNTSHA).

Dans la matinée de ce mercredi 22 mai 2019, la cour de l’hôpital qui grouillait d’habitude de monde était presque vide. Seuls quelques accompagnants de malades sont assis çà et là espérant le changement de la situation. De la blouse blanche, il y en avait moins à l’hôpital Yalgado ce mercredi matin. Et pour cause, la grève des agents de la santé humaine et animale, débutée le mardi 21 mai 2019. Ce mouvement qui est à son deuxième jour, paralyse la plupart des services des centres de santé du pays. A Yalgado, où une équipe de Wakat Séra s’est rendu, c’est le constat qui pouvait être fait, par rapport aux jours précédant l’arrêt de travail des toubibs. Juste «le service minimum» était assuré par quelques volontaires, militaires et élèves-stagiaires.

Des urgences médicales aux urgences traumatologiques en passant par la pédiatrie, les agents assurant le service minimum font de leur mieux bien que certains d’entre eux sont limités dans leurs actions. C’est le cas des stagiaires et des élèves qui ne doivent pas exercer dans les centres de santé sans la présence d’un titulaire.

Urgences traumatologiques

«Voyez-vous-même, le constat que vous faites, c’est ce qu’il y a», avance un des élèves retenus pour le service minimum aux urgences traumatologiques de Yalgado où des stagiaires faisaient un pansement à un blessé, sur les lieux. Le seul pansement de la journée, a dit le soignant du jour. Il ajoute: «C’est tout ce que nous on peut faire. On ne peut pas agir sans la présence de nos aînés».

A la pédiatrie, le constat est plus ou moins le même. Là il n’y a plus de consultation, selon une stagiaire de nationalité étrangère présente dans ce service. Seuls les cas graves bénéficient des premiers soins, a-t-elle déclaré.   

Assis à l’ombre d’un manguier non-loin des urgences médicales, Sibdi Joseph Diano, attend la fin de la grève pour que son père,  la soixantaine, puisse subir une intervention chirurgicale. Le malade souffre d’une tumeur au cou. «On nous a dit d’attendre après la grève pour l’intervention», a-t-il murmuré, tout en exprimant le souhait que cet arrêt de travail prenne fin le plus tôt possible.

Si des malades, comme le père de Sibdi Joseph Diano, devront attendre la fin de la grève des agents de santé humaine et animale, d’autres, un peu plus chanceux, bénéficient de soins, sans doute grâce au service minimum. C’est le cas du malade de cette dame qui a souhaité garder l’anonymat.  «Je reviens de la pharmacie. On m’avait demandé d’aller chercher des produits», a-t-elle déclaré en langue nationale mooré, notant que «les agents continuent de travailler».

Par Daouda ZONGO