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Guinée-Bissau: la CEDEAO condamne une tentative de coup d’Etat

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Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo

La Communauté économique des Etat de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné une tentative de coup d’Etat en Guinée-Bissau. Des tirs nourris ont été entendus dans l’après-midi du mardi 1er février 2022 vers le Palais présidentiel de la Guinée-Bissau, selon des médias qui évoquent un coup de force militaire contre le pouvoir du président Umaro Sissoco Embalo.

Des coups de feu ont retenti le mardi 1er février 2022 aux alentours du palais présidentiel, excentré de la capitale Bissau-guinéenne alors que le président et les membres du gouvernement y tenaient un Conseil extraordinaire de ministres.

Tentative de coup d’Etat ou simples revendications de mutins ? La question reste suspendue aux lèvres des populations qui sont dans une grande confusion. L’origine de cette fusillade n’est pas encore connue. Le président et les ministres sont aussi introuvables.

« Le président Umaro Sissoco Embalo et le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam devaient se retrouver pour un Conseil des ministres extraordinaire au palais du gouvernement qui était encerclé par des hommes lourdement armés », ont constaté nos confrères de l’AFP qui ont ajouté que les militaires sont dans des véhicules en train de sillonner les rues où ils ont pris position au niveau des axes clés.

Selon le constat des médias sur place, les marchés et autres commerces se sont vidés de même que les institutions bancaires qui ont fermé leurs portes. Le calme serait revenu dans la ville mais les assaillants ont bouclé les alentours du palais du gouvernement.

La Guinée-Bissau est un pays lusophone de l’Afrique de l’Ouest qui a près de deux millions d’habitants. Le pays a connu de nombreux putschs depuis son indépendance du Portugal en 1974. Les militaires ont perpétré quatre putschs dont le tout dernier en 2012 avec un lot de coups d’Etat ratés et une valse des gouvernements.

Depuis début 2020, le président Umaro Sissoco Embalo, un ancien général âgé de 49 ans, a vu son résultat toujours contesté par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), formation dominante depuis l’indépendance, à la suite d’une présidentielle.

Dans une note, la Communauté économique des Etat de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dit « suivre avec une grande préoccupation l’évolution de la situation en Guinée-Bissau caractérisée ce mardi 1er février 2022, par des tirs militaires autour du palais du gouvernement ».

La CEDEAO sans jambage « condamne cette tentative de coup d’Etat et tient les militaires responsables de l’intégrité physique du président Umaro Sissoco Embalo et des membres de son gouvernement ».

Cet énième putsch en cours en Guinée-Bissau intervient dix jours après le renversement du président civil, Roch Kaboré, par une junte au Burkina Faso, après les coups de force du Mali et de la Guinée Conakry.

Si pour le Mali et la Guinée Conakry la CEDEAO avait pris déjà des sanctions contre les militaires, les membres de l’Organisation sous régionale devaient se réunir ce jeudi pour statuer sur le pouvoir militaire au Burkina Faso.

Par Bernard BOUGOUM