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Insécurité alimentaire: «Nous devons changer notre façon de penser de la faim» (Cheick Oumar Seydi)

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Le directeur Afrique de la Fondation Bill et Mélinda Gates, Cheick Oumar Seydi

Le directeur Afrique de la Fondation Bill et Mélinda Gates, Cheick Oumar Seydi a invité, le mardi 13 septembre 2022, au cours d’une conférence de presse en ligne, les Africains à «changer (leur) façon de penser de la faim». Pour lui, il ne faut «pas se résumer à accroitre l’aide alimentaire mais plutôt de s’assurer que personne n’ait besoin (…) de cette aide alimentaire».

Le mardi 13 septembre 2022, le directeur Afrique de la Fondation Bill et Mélinda Gates, Cheick Oumar Seydi a animé une conférence de presse en ligne pour parler du rapport annuel Goalkeepers 2022 de sa structure portant sur les progrès qui ont été acquis dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD).

«Cette année, nous sommes à mi-parcours dans l’atteinte de ces ODD et presque tous les indicateurs sont malheureusement dans le rouge», a dit d’entrée de jeu, M. Seydi qui fait remarquer que «l’Afrique et le monde sont confrontés à plusieurs crises». Il a cité, notamment, la «sécheresse sans précédent, la hausse des cours des denrées alimentaires de première nécessité».

Face à la presse, il s’est penché, notamment, sur l’insécurité alimentaire qui est un défi que l’Afrique doit travailler à relever afin de passer de l’aide.

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Selon le directeur Afrique de la Fondation Bill et Mélinda Gates, le conflit russo-ukrainien a montré qu’il y a une fragilité dans le système d’approvisionnement alimentaire, en Afrique. «Nous devons changer notre façon de penser de la faim dans le monde, car l’aide alimentaire ne suffira pas à résoudre la faim», a-t-il soutenu.

Pour lui, «l’objectif ne devrait pas se résumer à accroitre l’aide alimentaire mais plutôt de s’assurer que personne n’ait besoin, justement, de cette aide alimentaire», soulignant que «c’est seulement comme ça» que les Africains peuvent «garantir un avenir plus serein, un avenir qui (…) permet de vivre la réalité espérée».

«Aujourd’hui, quand on pense au changement climatique qui représente la plus grande menace pour la production alimentaire en Afrique, où l’environnement se détériore plus rapidement que le reste du monde», «les pays africains doivent investir pour devenir plus autosuffisants sur le plan alimentaire en donnant aux agriculteurs un meilleur accès à des variétés de semences plus résistantes au climat et en améliorant justement les infrastructures pour les transports des produits récoltés vers les marchés», a laissé entendre Cheick Oumar Seydi de la Fondation Bill et Mélinda Gates.

Les Africains doivent également «investir davantage dans la recherche et le développement agricole pour poursuivre les progrès vers le développement des variétés de culture plus durable et adaptée à l’Afrique», a fait savoir M. Seydi. Pour lui «la problématique, ce n’est pas de réduire ou d’augmenter les aides alimentaires, c’est de faire en sorte que l’on ne soit pas dans cette situation».

Par Daouda ZONGO