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IUTS au Burkina: les syndicats maintiennent la pression

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La coalition des syndicats en lutte contre l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) aux travailleurs au Burkina, ont réaffirmé, ce mardi 3 mars 2020 face à la presse à Ouagadougou, le maintien de l’ensemble de leurs actions, notamment la marche-meeting du 7 mars prochain, en vue de contraindre le gouvernement à reculer en supprimant l’IUTS et à rembourser les coupures déjà opérées au cours du mois de février dernier.

Le regroupement des syndicats dont le porte-parole est le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB), Bassolma Bazié ont une fois de plus exprimé leur détermination à mener le combat contre l’élargissement de l’IUTS, jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

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«Retenons que l’ensemble des actions qui ont été engagées sont maintenues. L’appel qui a été lancé à toutes nos structures est en marche à travers l’ensemble du territoire national», a indiqué M. Bazié qui a par ailleurs lancé un appel à tous les responsables syndicaux qui n’ont pas encore rejoint la coalition et qui le souhaitent bien, que la porte est ouverte et n’est fermée à personne. Il s’est aussi exprimé pour faire comprendre à la population que la lutte qui est menée n’est pas une lutte qui doit opposer des Burkinabè les uns aux autres, mais c’est « une lutte qui doit renforcer la dignité, l’intégrité et protéger les libertés ».

«Oui nous avons reçu une correspondance au niveau de la CGT-B (de la Ministre en charge de la Femme). Mais en ce qui concerne le mouvement qui est engagé et la correspondance que nous avons reçue, s’inscrit dans sens à comprendre que nous disons juste quand on dit que ceux qui dirige le pays ne connaissent pas la compartimentation même des acteurs avec lesquels ils dialoguent. Ce n’est pas une lutte de la CGT-B (seule). Ceux qui se sont présentés à la table ici, ce n’est pas la CGT-B.

Le deuxième aspect qui nous interpelle à continuer dans notre sens, à mettre l’accent déçu et inviter le gouvernement à s’instruire davantage… C’est une correspondance qui vient indiquer que les gens ne connaissent ni l’origine ni le contenu du 8-Mars. Quelqu’un qui connait l’origine du 8-Mars devrait réfléchir par deux fois avant d’envoyer une correspondance dire de sursoir à une activité parce que les femmes doivent se réunir et rencontrer un chef d’Etat.

Le troisième élément, je ne sais pas si les gens sont oublieux, puisque la même ministre appartient à un parti politique qui tient son congrès les 6 et 7 mars, pourquoi le congrès n’est pas suspendu dans le cadre de cette rencontre des femmes? La même ministre sait bien que dans son département il y a un dossier assez profond et grave qui est bloqué pendant des années. Nos braves mères qui ont servi la nation pendant des années à travers les garderies, les ex-garderies populaires, dans l’éducation, qui aujourd’hui sont en train de mourir une à une sans être rétablies dans leur droit.

Oui on a reçu une correspondance mais ça révèle à la limite de l’incompétence stratifiée mais la CGT-B répondra.» (Bassolma Bazié)

Pour le secrétaire général de la CGTB, chaque Burkinabè quel que soit là où il est, comprenne qu’il y a intérêt d’avancer ensemble dans la solidarité, l’unité et dans la discipline. «Si on veut clochardiser la population, nous n’allons pas l’admettre», a-t-il poursuivi.

«L’opérationnalisation de la décision a foulé au pied les principes élémentaires du dialogue social, pire, cela a été une injure à l’endroit du mouvement syndical», a affirmé M. Bazié pour qui cet état de fait est «un passage en force qui a été opéré par le gouvernement, malgré les arguments pertinents développés par les travailleurs pour s’opposer à cette hausse cynique et inique de leurs impôts».

Selon ces syndicats le gouvernement, au lieu de soulager les populations cherche à respecter les injonctions du Fonds monétaire international (FMI) et à diaboliser les syndicats qui luttent pour de meilleures conditions de vie et de travail.

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«A chaque fois qu’il y a un mouvement, la stratégie du gouvernement, c’est de diaboliser les porteurs de ce mouvement», a laissé entendre Moriba Traoré, secrétaire général du Syndicat des magistrats du Burkina, qui dit avoir l’impression que le gouvernement ne cherche que des courtisans. «Nous avons toujours dit au gouvernement que s’il est vraiment convaincu de ses positions qu’il vienne les défendre sur un plateau devant des membres des syndicats au lieu de le faire par procuration», a-t-il poursuivi.

En rappel, une cinquantaine d’organisations syndicales du privé, du parapublic et du public s’étaient réunies en assemblée générale le 26 février dernier et ont décidé de la tenue d’une marche-meeting le samedi 7 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national, une grève générale de 120 heures du 16 au 20 mars 2020, une marche-meeting le mardi 17 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national et de nombreuses autres actions sectorielles.

Par Daouda ZONGO