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Jugement du Dossier Dabo Boukary: une victoire d’étape selon l’UGEB

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Des membres du Comité exécutif de l'UGEB avec le président Fousséni Sourabié (au milieu au micro)

L’Union générale des Etudiants du Burkina (UGEB) a estimé, le mardi 6 septembre 2022, au cours d’un point de presse à Ouagadougou, que la programmation du procès Dabo Boukary est une «victoire d’étape» dans la lutte pour la quête de vérité et de justice dans ce dossier qui dure depuis 32 ans.

Le procès sur le jugement du Dossier Dabo Boukary s’ouvre le 19 septembre 2022, 32 ans après l’assassinat de l’étudiant en 7ème année de Médecine. L’Union générale des Etudiants du Burkina (UGEB), dont M. Dabo était membre militant, a animé une conférence de presse, le mardi 6 septembre 2022, à Ouagadougou, pour donner sa lecture sur cette affaire pour laquelle elle a milité pendant plus de 30 ans.

Le Comité exécutif de cette Union dit se réjouir de la programmation du jugement du Dossier Dabo Boukary et a estimé cela comme «une victoire d’étape» dans la lutte contre l’impunité et pour les libertés, notamment celles du mouvement estudiantin.

Selon le président de l’UGEB, Fousseni Sourabié, la programmation de ce procès donne deux enseignements majeurs: «La lutte contre l’impunité et pour les libertés individuelles et collectives n’est pas vaine, la persévérance et la fidélité dans la lutte pour le pain et la liberté finit toujours par payer».

Les conférenciers ont décliné les attentes de l’Organisation estudiantine vis-à-vis de ce jugement qu’ils qualifient d’«historique». «Nous attendons qu’au sortir de ce procès, que toute la vérité soit dite sur les évènements de 1990 et que ceux qui seront reconnus coupables puissent être châtiés à la hauteur de leurs actes», a déclaré le président de l’UGEB, Fousséni Sourabié.

Le Comité exécutif a également informé, face à la presse, de la  volonté de l’UGEB de se constituer partie civile dans le procès «du camarade» Dabo Boukary. Il a de ce fait, appelé les étudiants à se mobiliser durant toute la période du procès «pour devoir de mémoire et pour montrer plus que jamais leur détermination à se battre pour la vérité et la justice pour le camarade et que jamais de tel acte ne soit commis dans les universités ou au sein de la jeunesse et de façon générale dans notre pays».

Selon le communiqué du ministère en charge de la Justice, «trois accusés» comparaîtront dans le dossier Boukary Dabo, pour des faits de «complicité d’arrestation illégale et séquestration aggravée», «complicité d’arrestation illégale et séquestration aggravée, complicité de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et recel de cadavre», «complicité d’arrestation illégale et séquestration aggravée».

A la suite d’une manifestation d’étudiants organisée par l’UGEB et réprimée par les autorités de l’époque, Dabo Boukary sera «enlevé et torturé à mort» le 19 mai 1990 au Conseil de l’Entente, le même lieu où le président Thomas Sankara a été tué un certain 15 octobre 1987.

A en croire les membres de l’UGEB, la torture infligée à Dabo Boukary avait pour but de le contraindre à indiquer la cachette des autres camarades qui vivaient en clandestinité. «Il a préféré donner sa vie plutôt que de trahir ses camarades. Par cet acte, Dabo apparaît comme un martyr et le symbole vivant de la résistance de la jeunesse patriotique et révolutionnaire», a indiqué le président du Comité exécutif de l’Union dans sa déclaration liminaire.

Ainsi, chaque 19-Mai, des structures syndicales estudiantines dont l’UGEB, rendent hommage à l’étudiant en 7e année de Médecine pour saluer son engagement dans la défense des intérêts moraux et matériels des étudiants.

Par Siaka CISSE (Stagiaire)