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L’administration Biden compte renforcer les relations de coopération entre son pays et l’Afrique

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Ceci est une retranscription du point de presse numérique avec l’ambassadrice Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État américaine chargée des Affaires politiques sur les relations des Etats Unis et de leurs « plus solides partenaires démocratiques en Afrique ». Elle a laissé entendre, au cours de ce point de presse, tenu le jeudi 5 août 2021, que l’administration Biden compte renforcer les relations de coopération entre son pays et l’Afrique.

Département d’État des États-Unis

Centre médiatique régional pour l’Afrique

Le 5 août 2021

EXTRAITS

MME L’AMBASSADRICE NULAND: (…) Eh bien, merci, Marissa, et merci à tous d’être avec nous aujourd’hui. Comme l’a dit Marissa, il s’agit de ma dernière escale, je vous parle de Niamey, au Niger, c’est une tournée de quatre pays et de quatre jours chez certains de nos plus solides partenaires démocratiques en Afrique, en commençant par l’Afrique du Sud, le Botswana, la Tanzanie et maintenant le Niger. Je suis accompagnée d’une équipe interagence. Nous avons avec nous nos sous-secrétaires adjoints pour les différentes parties de l’Afrique, du département d’État, nous avons un général une étoile de l’état-major interarmées et nous avons eu avec nous des spécialistes de l’Afrique du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. Et cela s’inscrit dans le cadre de l’engagement du président Biden, de la vice-présidente Harris et du secrétaire Blinken à reprendre le dialogue avec l’Afrique, et en particulier avec les démocraties africaines, dans tous les domaines sur lesquels nous travaillons ensemble – la sécurité, la prospérité, le retour à une situation sanitaire satisfaisante et la lutte contre la COVID, et, bien sûr, la consolidation de la démocratie, des droits de l’homme sur tout le continent.

Nous avons donc participé à une très bonne série de rencontres. En Afrique du Sud lundi – si c’est jeudi, ce doit être le Niger, donc lundi c’était l’Afrique du Sud – j’ai co-organisé – j’ai participé à ce que nous appelons le WGAGI [1], notre dialogue régulier avec l’Afrique du Sud sur les questions africaines et mondiales, qui n’avait pas eu lieu depuis 2019. J’ai également eu l’honneur d’être présente lorsque les États-Unis ont livré, sans conditions, 5,66 millions de doses de vaccin contre la COVID au peuple sud-africain de la part du peuple américain. Nous avons évidemment parlé de nombreux défis régionaux sur lesquels nous travaillons ensemble: Mozambique, Eswatini, Éthiopie. Nous avons également parlé de nos actions à long terme en matière de sécurité sanitaire, notamment de notre investissement par l’intermédiaire de notre Development Finance Corporation (DFC) et de certains de nos alliés chez Aspen Pharma, une entité qui va finir et mettre en flacon en Afrique du Sud des vaccins qui seront disponibles à la fois pour ce pays et pour toute l’Afrique australe. Donc, il ne s’agit pas seulement de lutter contre la COVID maintenant, mais d’être mieux préparés grâce à des centres régionaux de fabrication de vaccins en Afrique comme nous le faisons également sur d’autres continents.

Puis direction le Botswana, où nous avons également parlé de sécurité sanitaire. Nous avons également parlé du défi du Mozambique. Nous avons parlé de reprise économique et du rétablissement post-COVID. Et nous avons également abordé en détail un autre projet majeur que nous avons entrepris avec le Botswana et la Namibie appelé Mega Solar, dans lequel nous investissons. Le Botswana a la chance de bénéficier de l’un des meilleurs ensoleillements au monde, et nous travaillons à la facilitation d’un projet botswano-namibien pour nous servir de ce soleil sous forme d’énergie solaire et transformer ces pays en exportateurs nets d’énergie, notamment vers l’Afrique du Sud et d’autres parties du continent.

Ensuite, en Tanzanie, nous avons parlé de toute la gamme des défis sécuritaires, économiques et démocratiques, y compris des opportunités d’approfondissement et d’élargissement du commerce et des investissements entre les États-Unis et la Tanzanie. Il s’agit aussi du 60ème anniversaire de notre partenariat, donc ce voyage tombait à point. Nous avons également parlé de la situation avec le chef de l’opposition Mbowe qui a été récemment arrêté, et nous avons fait part de nos vives préoccupations aux autorités.

Et puis aujourd’hui, au Niger, une démocratie courageuse dans une région du Sahel très, très difficile, où nous avons un partenariat profond de longue date en matière de sécurité ; nous avons également œuvré en faveur du développement, de la sécurité alimentaire, de l’éducation et de l’autonomisation des femmes. Mais nous voulons également faire passer cette relation au niveau supérieur, notamment passer de l’aide au commerce et améliorer le climat des affaires. J’ai également eu la possibilité de parler à un groupe de femmes fantastiques ici qui sont des leaders dans leurs communautés grâce à leur action en faveur des femmes, de la paix et la sécurité et de la lutte contre la violence terroriste contre les femmes, et j’ai pu assister sur place à certaines des formations impressionnantes que nous mettons en œuvre à la fois avec l’armée et avec les forces antiterroristes.

Donc, tout cela et notre mission – comme l’a dit Marissa, nous sommes la délégation de plus haut niveau à se rendre en personne en Afrique, et les pays que nous avons choisis sont des démocraties où nous faisons déjà beaucoup mais où nous pensons pouvoir faire encore davantage ensemble. Et cela s’inscrit dans le cadre de l’engagement du président Biden non seulement à approfondir et à consolider les relations sur le continent et le sous-continent, mais aussi à le faire de manière multilatérale et à relever les défis africains avec les Africains, et à faire en Afrique ce que nous espérons faire chez nous, c’est-à-dire reconstruire en mieux. Alors que nous nous remettons à la suite de la COVID, nous entendons investir chez nous dans les infrastructures, consolider notre démocratie et faire le prochain bond vers des emplois bien rémunérés, de classe moyenne, verts et de haute technologie. Nous voulons voir nos partenaires africains faire de même, donc une grande partie de notre conversation a porté sur cela lors de ces quatre escales. 

Et le dernier point a trait à Prosper Africa, qui est notre programme d’investissement sur tout le continent, que le président et la vice-présidente entendent réorienter vers l’investissement dans les petites et moyennes entreprises, les entreprises appartenant à des femmes et les entreprises appartenant à la diaspora.

Nous avons donc parlé de tout cela, et l’essentiel, comme le président Biden aime à le dire, c’est qu’il est maintenant temps que nous sortions de la COVID pour que les démocraties montrent à leurs citoyens et sur toute la planète qu’elles peuvent donner des résultats. C’est ce que nous essayons de faire chez nous en renforçant nos propres systèmes, et c’est ce que nous voulons faire avec nos partenaires africains et nos partenaires multinationaux en Afrique.

Passons maintenant aux questions, Marissa. 

MODÉRATRICE: Merci.Merci, Madame la sous-secrétaire Nuland. Nous allons maintenant commencer la partie questions et réponses de l’appel d’aujourd’hui.Pour ceux qui posent des questions, veuillez indiquer si vous souhaitez poser une question, puis saisir votre nom, votre localisation, et votre organe de presse dans l’onglet des questions et réponses.Nous vous demandons de vous limiter à une question liée au thème du point de presse d’aujourd’hui : les activités et les résultats du voyage de la sous-secrétaire Nuland en Afrique du Sud, au Botswana, en Tanzanie et au Niger.

Notre première question nous a été envoyée par M. Michée Dare d’Afrimag, basé en Côte d’Ivoire. Sa question porte sur l’orientation de la politique étrangère américaine de Joe Biden en Afrique. «Quelle en est la substance et les grandes divergences avec celle de l’administration précédente notamment sur les questions commerciales ainsi que sur la situation sécuritaire au Sahel ?»

MME L’AMBASSADRICE NULAND: Eh bien, je dirais que cela commence par être présents, ce que nous faisons aujourd’hui – venir en Afrique, dialoguer ici avec nos partenaires à la fois du gouvernement et du secteur des ONG et dans le secteur des affaires pour parler de ce que nous pouvons faire de plus ensemble. Mais il s’agit aussi, comme je l’ai dit en ouverture, d’ancrer notre stratégie pour l’Afrique dans notre stratégie plus large pour renforcer les démocraties, renforcer nos partenariats, renforcer notre approche multilatérale des défis communs, qu’il s’agisse de défis sanitaires, économiques, ou les défis de sécurité, et de les relever ensemble ; et aussi, d’encourager et soutenir les efforts des Africains pour résoudre les problèmes africains, encore une fois, qu’il s’agisse de la sécurité ou de l’intégration des  économies, de construire des infrastructures, de se rétablir de la COVID, toutes ces sortes de choses. 

Voilà, c’est la principale différence. Je pense que vous verrez probablement le président Biden inviter les dirigeants africains à se réunir en 2022. Vous verrez beaucoup plus de voyages. Je suis l’entrée – disons-le comme ça – et j’espère des gens qui sont même – de plus haut niveau que moi, nous préparons le terrain ici.

En ce qui concerne le Sahel, comme vous le savez, nous faisons beaucoup ici pour soutenir les efforts africains, principalement pour rétablir la sécurité face à la menace terroriste qui est évidemment un mélange toxique avec les passeurs et les trafiquants et toutes les mauvaises choses, et cela n’est pas sans rapport avec le problème de la gouvernance et à la pénétration dans des régions éloignées et difficiles d’accès de certains de ces pays. Nous soutenons fortement les efforts français depuis des années, et maintenant que la France cherche à multilatéraliser ses propres activités, en y associant plus d’Européens, nous apportons également un soutien là-bas du côté de la sécurité.

Mais je pense qu’il y a deux aspects de la politique sahélienne, ou de la politique des États-Unis au Sahel, sur lesquels nous voulons nous attarder un peu plus, et j’ai eu la chance d’avoir une conversation approfondie sur ces questions avec le président Bazoum ici au Niger aujourd’hui. Nous voyons beaucoup d’organisations différentes, beaucoup de pays différents œuvrer en matière de sécurité, de développement, mais sommes-nous assez bien coordonnés ? Intégrerons-nous ce que nous essayons de faire avec un soutien militaire de haut niveau, avec les forces antiterroristes, avec la police, avec la gouvernance, avec le développement ? Parce qu’il ne suffit pas de nettoyer les régions des terroristes ; ils reviendront simplement si l’on n’assure pas la sécurité des citoyens, si on n’offre pas un avenir meilleur et plus prometteur aux gens, si l’on ne répond pas à leurs besoins fondamentaux en matière de justice, d’emplois, tout ce genre de choses.

Nous allons donc nous efforcer de rassembler certaines de nos activités de manière plus cohérente et essayer de combiner les efforts internationaux de manière plus intelligente, et aussi travailler aussi étroitement que possible avec les partenaires du G5 Sahel parce qu’ils connaissent mieux leurs pays que nous, de sorte à cibler nos efforts précisément là où se situe le problème et à apporter des solutions durables, un espoir, une prospérité et des opportunités durables à ces parties du Sahel qui ont vraiment été terrorisées.

(…)

MODÉRATRICE: Merci. Nous avons une question provenant de notre chat de la part d’un de nos journalistes francophones de Guinée. Amadou Diallo pose la question suivante : «Quels sont les objectifs de Prosper Africa ?»

MME L’AMBASSADRICE NULAND: Eh bien, merci. J’en ai parlé un peu en ouverture. Prosper Africa a été lancée par l’administration précédente. Elle s’adressait aux grandes entreprises. Notre sentiment est que les grandes entreprises, du moins les grandes entreprises américaines, se débrouillent généralement bien dans le monde et disposent de beaucoup de ressources à cet effet, et c’est la même chose pour les grandes entreprises en Afrique. Ce que nous voulons faire, c’est élargir et approfondir notre relation économique maintenant et nous servir de Prosper Africa pour nous concentrer sur les moyennes et petites entreprises qui ont souvent des difficultés, qu’il s’agisse d’entreprises américaines ou africaines – pour trouver des partenaires, savoir comment travailler dans un autre pays, comprendre les règles en matière d’exportation, s’y retrouver dans les préférences commerciales. Et nous voulons également nous concentrer – nous voulons donc apporter un soutien particulier aux personnes des deux côtés de l’Atlantique qui souhaitent approfondir leurs connaissances dans la communauté des petites et moyennes entreprises ; mais aussi nous focaliser sur les entreprises appartenant à des femmes, car lorsque les femmes travaillent, elles peuvent subvenir aux besoins de leur famille et cela contribue également à faire en sorte que l’extrémisme ait moins de prise et à encourager la prochaine génération de femmes à travailler également ; et nous appuyer sur la diaspora africaine aux États-Unis, que vous savez riche et variée et animée par une grande passion pour ses pays d’origine, pour qu’elle revienne et investisse ici également

C’est donc là-dessus que nous allons nous concentrer avec la nouvelle Prosper Africa Biden-Harris, et je vous encourage à regarder la conférence de presse de vendredi dernier à Washington à ce sujet.

MODÉRATRICE: Madame la sous-secrétaire, avez-vous le temps de répondre à une question supplémentaire ?

MME L’AMBASSADRICE NULAND: Oui, allez-y, Marissa. 

MODÉRATRICE: D’accord. Puisque vous êtes au Sahel, nous avons une question de Pierre Donadieu de l’Agence France Presse en Côte d’Ivoire. Sa question est la suivante: «Concernant la refonte de Barkhane au Sahel par la force Takuba, que peut-on attendre du déploiement des forces américaines dans les années à venir pour lutter contre le terrorisme dans la région ?»

MME L’AMBASSADRICE NULAND: Eh bien, merci Pierre. Nous étions à la base commune de Niamey aujourd’hui, tout à l’heure. Nous avons eu la chance de rencontrer votre commandant français là-bas, qui est chargé de la transformation de Barkhane en la prochaine phase du déploiement français et d’encourager et soutenir Takuba. Je pense que ce que nous verrons, c’est que Barkhane redéploiera certaines de ses forces vers un emplacement plus central, les Français le feront, afin qu’elles puissent appuyer un ensemble d’avant-postes plus multinational au Mali. Et nous continuerons.Le soutien américain ne changera pas, que ce soit pour Takuba ou pour les forces françaises redéployées, qui continueront également à travailler sur des missions antiterroristes de haut niveau.Nous fournissons, comme vous le savez probablement, une grande partie du soutien en matière de renseignement et d’ISR et d’autres soutiens logistiques à ces forces, et nous continuerons de le faire.

Mais je pense, comme je l’ai dit au début, que ce que nous aimerions faire à la fois en ce qui concerne nos propres contributions sur le plan de la sécurité, de la gouvernance, du développement et en ce qui concerne notre coopération avec nos alliés européens dans les pays du G5, mais particulièrement au Mali et au Niger et au Burkina et au Tchad, c’est essayer d’être plus intégrés, de mieux partager la charge, et de faire en sorte que la mission de sécurité soit mise en œuvre mais ensuite, il faut s’attaquer aux questions de gouvernance et de développement. C’est notre mission. C’est notre aspiration. C’est ce dont nous avons parlé avec le président et le ministre des Affaires étrangères ici au Niger et à la base. Cela exigera des efforts considérables de notre part pour nous réorienter, mais nous nous engageons à le faire et nous pensons que c’est la bonne voie à suivre pour ces pays.

Merci, Marissa. Quelle excellente opportunité d’être avec vous tous aujourd’hui.  

MODÉRATRICE: Merci. Merci. C’est tout le temps dont nous disposons aujourd’hui. Madame la sous-secrétaire Nuland, voulez-vous nous dire quelques mots en conclusion ?

MME L’AMBASSADRICE NULAND: Je voudrais juste dire qu’il s’agit d’une région dynamique, impressionnante, importante et jeune de cette planète.Nous nous engageons à investir dans un avenir positif et démocratique pour tous les pays d’Afrique et à soutenir les citoyens africains, mais surtout les jeunes Africains, alors qu’ils se remettent de la COVID, reconstruisent leurs économies et commencent à réfléchir à ce saut vers l’avenir.Et c’était vraiment un grand plaisir d’être ici, d’avoir la chance de rencontrer des gens et de leur parler, et je vais mettre à profit les enseignements de ce voyage et les relations que nous avons nouées à Washington pour essayer de renforcer notre politique et notre approche.