Accueil A la une L’Afrique de l’ouest entre attaques terroristes et transitions sans fin!

L’Afrique de l’ouest entre attaques terroristes et transitions sans fin!

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Les Armées des pays du sahel doivent unir leurs efforts contre le terrorisme (Ph. sahel-intelligence.com)

Des hommes armés ont encore fait parler d’eux dans le nord du Bénin, dans la zone devenue bien dangereuse du parc W, en incendiant un commissariat et tuant un policier. Le fait est de plus en plus coutumier pour les habitants de cette partie du Bénin qui, du jour au lendemain s’est muée en terrain de chasse privilégié pour les forces du mal. L’attaque survenue ce mardi à l’aube, n’a pas encore été revendiquée, mais porte tous les attributs des assauts des terroristes qui se déplacent sur des motos, surprennent leurs victimes dans la nuit ou au petit matin, tuent dans une félonie totale, brûlent et saccagent tout sur leur passage.

Le Bénin, si rien n’est fait, est visiblement en train de perdre le nord, comme ce fut le cas pour des pays comme le Mali et le Burkina Faso. Le ver n’est pas encore dans le fruit, mais y entre progressivement, car ainsi s’installent les cellules latentes du terrorisme, qui s’incrustent et se sanctuarisent, recrutant au sein d’une population qui s’est sentie, à un moment donné, abandonnée par l’administration centrale.

C’est dire que les gouvernants béninois, au moyen d’actions de développement greffées sur une riposte militaire d’envergure, doivent, au plus vite, contrer le péril terroriste. Fort heureusement, grâce à la solidarité dans le malheur, et ayant compris que la lutte contre le terrorisme ne peut se gagner en solo, des pays mènent en duo des actions militaires fortes qui ébranlent l’hydre terroriste et peuvent bien contribuer à son anéantissement. Le Niger et le Burkina Faso, puisqu’il faut bien les citer, dans Tanli 3, une troisième opération militaire conjointe, réalisée du 2 au 25 avril, ont neutralisé une centaine de terroristes, mis la main sur d’autres, détruit trois de leurs bases, et saisit de l’armement, des munitions et des véhicules.

Mais les attaques terroristes, ne constituent pas le seul facteur d’insécurité et d’inquiétude dans trois pays de la sous-région, en l’occurrence le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry. Ces Etats qui sont dirigés par des militaires, des colonels plus précisément qui ont pris le pouvoir par les armes, sont dans le viseur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’épée de Damoclès de l’organisation sous-régionale qui s’est abattue sur le Mali sous forme de sanctions drastiques, plane désormais sur la Guinée qui n’a toujours pas décliné son calendrier de transition et le Burkina qui campe sur ses trois ans retenus comme durée de transition.

Tous les putschistes marchent comme dans les sillons tracés par le premier des leurs, le Malien Assimi Goïta, dont le gouvernement affirme non négociables les deux ans sur lesquels il table désormais pour le retour du pouvoir des civils. La CEDEAO qui, elle a son tarif de 18 mois tout au plus, applicable aux putschistes n’entend pas aller contre ses principes, normes auxquelles ont adhéré les pays aujourd’hui mis au ban de la communauté pour cause de coups d’Etat.

Le Ghanéen, Nana Akufo-Addo, président en exercice de la CEDEAO et ses pairs ont été, jusqu’ici, plus ou moins cléments avec les putschistes, affirmant la disponibilité de l’organisation à les accompagner dans la gestion de leurs transitions. Mais les lourds nuages qui s’amoncellent sur ces transitions pourraient bien être annonciateurs d’orages sans précédent entre la CEDEAO et les putschistes maliens, guinéens et burkinabè. Pourtant les différents protagonistes, dans l’intérêt des peuples, dont ils disent défendre la cause, n’ont d’autre choix que de mettre balle à terre. Il importe pour chacun, d’accepter de diviser la poire en deux, sans faire du fétichisme des dates, une priorité absolue.

Du reste, les putschistes ne doivent pas perdre de vue qu’ils sont arrivés par effraction sur la scène politique. Quant à la CEDEAO, elle doit saisir cette opportunité, elle qui, en son temps avait fermé les yeux sur des coups d’Etat constitutionnels en Côte d’Ivoire et en Guinée, pour devenir, pour de bon, la CEDEAO des peuples!

Par Wakat Séra