Accueil A la une Le pape François en Afrique, comme Jésus au Temple de Jérusalem!

Le pape François en Afrique, comme Jésus au Temple de Jérusalem!

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En RDC le pape François appelle à la libération de l'Afrique

Aussitôt après avoir foulé le sol africain pour un séjour de quatre jours en République démocratique du Congo (RDC), avant de mettre le cap sur le Soudan du Sud pour la suite de son périple africain, le pape François a déjà mis les pieds dans le plat! Connu pour son indépendance de ton et d’action, le successeur de Pierre n’a pas tourné autour du ciboire pour dire ses vérités crues aux prédateurs d’une Afrique qui, mieux que tout autre continent, porte haut le flambeau de la religion catholique. Terre fertile s’il en est encore où continue de se répandre la parole de Dieu qui ne rencontre plus grande écoute en Occident, l’Afrique est aussi le coin de la planète sur lequel se ruent, sans ménagement, des rapaces insatiables.

Guerres, maladies, pauvreté endémique et tous les autres fléaux sont le quotidien de ce continent a qui tout a été enlevé, même sa propre culture. Pillée et mise à sac depuis la nuit des temps au nom de l’apport d’une civilisation qui n’a été que prétexte pour la délester de ses richesses et de ses bras valides, l’Afrique est de nouveau envahie par des «amis» et «partenaires» qui n’ont pour ultime que de la mettre totalement à sac et de la maintenir dans une cruelle dépendance et une déchéance ad vitam aeternam.

Le pape François qui a fait le choix bien pensé de commencer son séjour africain par la RD Congo, un pays vaste comme un continent et réceptacle de tous les maux qui assaillent l’Afrique en commençant par l’occupation, ne s’est guerre emmuré dans des formules enjolivées. Comme Jésus son Seigneur, qui a chassé les marchands installés dans le Temple de Jérusalem, la maison de son Père, le souverain pontife a sommé les envahisseurs de quitter l’Afrique. Le pape François dans une prêche dont il a le secret, a tiré à boulets rouges sur les envahisseurs de la RD Congo, bien entendu sans nommer, ni le M23, ni le Rwanda, encore moins les pays occidentaux de l’ombre qui continuent de «faire main basse sur le Congo».

Florilège d’un discours papal sur une Afrique convoitée, courtisée et envahie: «Le continent africain souffre encore d’exploitation.(…) Après le colonialisme politique, un colonialisme économique tout aussi asservissant s’est déchaîné. Ce pays largement pillé ne parvient donc pas à profiter de ses immenses ressources. (…) Ce pays et ce continent méritent d’être respectés et écoutés.» Et pour ne pas s’arrêter aux invectives et à ce qui ressemblerait à de simples constatations, François a été on ne peut plus clair: «Retirez vos mains de la République démocratique du Congo. Retirez vos mains de l’Afrique.(…). Cessez d’étouffer l’Afrique.(…) Que l’Afrique soit protagoniste de son destin.(…)».

Tout est dit! Et tout aurait été dit plutôt si le berger de l’Eglise catholique, pour un vilain mal de genou, n’avait dû annuler ce voyage en RD Congo. Fort heureusement pour les populations animées d’une foi inébranlable, le séjour n’a été que reporté. Ballotés entre le pillage de leurs ressources naturelles, les élections volées, et des conflits sans fin qui leur sont imposés par des voisins et des occidentaux voraces, les Congolais, de Kinshasa ou de Goma, ville qui a besoin de grâces papales mais ne pourra voir le pasteur catholique que de loin pour des raisons de sécurité, peuvent dire «ainsi-soit-il» en attendant que les graines semées par le pape portent fruit.

Mais qu’attendre de ces dénonciations du souverain pontife qui risquent de demeurer des paroles d’évangile qui ne pénètrent que les cœurs qui lui sont perméables? Ce discours ne restera-t-il pas que vœu pieux, tant que Vatican n’actionnera pas d’autres leviers pour amener les envahisseurs à «retirer» leurs «mains» et même leurs pieds de l’Afrique qui doit avoir, enfin, la chance de prendre son destin en main? Bien entendu sans sortir des bras d’un ancien maître pour aller se blottir dans ceux d’un nouveau soupirant aux desseins encore plus vils? Questions à deux gouttes d’eau bénite!

Par Wakat Séra