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Le Pen chez les tirailleurs, Sonko devant le juge, et le Sénégal qui pleure 60 morts en 8 jours!

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Un séjour sénégalais de Marine le Pen qui a fait des vagues (Ph. Le Monde)

Marine le Pen en visite au Sénégal! Oui, le pays de la Teranga et son île de Gorée, vestige de la traite négrière, d’où sont partis un nombre hallucinant d’esclaves noirs, déportés sur d’autres continents et plus précisément vers les plantations américaines des Antilles, du nord-est du Brésil, puis du sud-est des futurs États-Unis, accueille, pour trois jours la championne incontestée à toutes les présidentielles, du Front National, devenu le Rassemblement National. C’est dire combien la politique est le terrain de tous les possibles. Même l’impensable s’y produit.

Le Pen chez les Africains!

Le Sénégal c’est aussi le pays des «tirailleurs sénégalais», le qualificatif générique attribué à tous ces soldats noirs morts pour la France dans différents conflits. Malgré leur bravoure ils sont tombés en masse pour sauver la terre de «nos ancêtres les Gaulois». C’est au Sénégal que séjourne Marine le Pen, cette terre des esclaves noirs et des tirailleurs sénégalais dont les descendants sont devenus, selon les idées négationnistes des «lepénistes», des «sauterelles» qui empestent la France. C’est certain, la fille qui a «tué» le père pour prendre les rênes du FN, maintenant RN, est loin de s’être construit une réputation de la personne politique française qui manifeste le plus son «amour» pour les Africains. Elle les préfèrent chez eux!

Marine le Pen garde dans sa gibecière des projets de lois d’expulsions, de reconduite aux frontières, de durcissement de peines pour les petits noirs présents dans l’Hexagone et ceux qui rêvent de s’y rendre, si d’aventure elle accédait à la magistrature suprême.  Elle le sait, elle le dit, le revendique et l’assume. Alors, que vient-t-elle chercher au pays des noirs? Porter la quête d’un nouveau paradigme des rapports Nord-Sud et plaider pour un siège sénégalais de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Ousmane Sonko dans de beaux draps!

Dans le même temps, Ousmane Sonko, lui aussi fait l’actualité dans la capitale sénégalaise. Lui aussi, à l’instar de Marine, se prépare pour une présidentielle, celle de 2024 dans son pays, mais pour l’instant sa grosse préoccupation réside ailleurs. Et pour cause! Il a une fois de plus obligation de se présenter au tribunal criminel devant le juge, pour répondre de «viols répétés» sur Adji Sarr, une masseuse, ex-employée du salon Sweet Beauty. Pour le remuant maire de Ziguinchor en route pour la présidentielle, la charge retenue est grave et Sonko a du souci à se faire.

Même si son conseil d’avocats clame qu’il n’existe pas d’éléments matériels qui justifie la mise en accusation de leur client devant le juge, eux, autant que Ousmane Sonko le savent, ce procès en perspective ne sera pas une mince affaire. Et l’opposant qui dénonce une cabale politique contre sa personne, risque gros, car c’est toute sa carrière politique qui peut être contrecarrée voire simplement anéantie. A un an d’une présidentielle qui s’avère tendue, la décision des juges, quelle qu’elle soit, revêtira son pesant d’importance. En règle générale, au pays de la Teranga, où dialogue et franc-parler sont érigés en vertus cardinales par des Sénégalais frondeurs, ce genre de problème prend souvent fin grâce à la médiation de quelque grand guide religieux, à Touba ou à Tivaouane. L’affaire Sonko semble pourtant particulière, au point de faire l’exception cette fois-ci.

8 jours, 2 accidents, 60 morts!

Et ce Sénégal est en ébullition, les acteurs du secteur des transports ayant entamé une grève illimitée, car vent debout contre le tour de vis du gouvernement en matière de sécurité routière. Peut-on vraiment en vouloir au pouvoir de Macky Sall alors que le pays est comme dans une série noire provoquée par deux accidents en huit jours pour une comptabilité macabre d’au moins 60 morts? Non! Les pertes en vies humaines du fait de la bêtise…humaine doivent être combattues avec la dernière énergie à défaut de les faire disparaître d’un coup de baguette magique. Payer un ticket de voyage ne doit pas être synonyme de s’offrir un séjour direct en enfer parce que des «chauffards s’en fout la mort» en ont décidé ainsi.

Par Wakat Séra