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Mali: manifestation géante contre IBK, des tirs d’armes, situation confuse

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La rue retrouvera-t-elle ses droits au Mali? (Ph. d'illustration)
Le président malien Ibrahima Boubacar Keita est visé par une manifestation géante qui a rassemblé des milliers de ses compatriotes qui ont battu le pavé, ce vendredi 5 mai 2020, pour réclamer sa démission. Jusqu’à 21h ce vendredi, devant et aux alentours de la résidence du chef de l’Etat malien, l’ambiance était toujours électrique avec des manifestants en furie, qu’essayaient vainement de contenir les forces de l’ordre par le biais des camions d’eau chaude et de grenades lacrymogènes. D’épaisses fumées s’élevaient également de feux allumés sur le bitume du boulevard de Sebenicoro qui passe devant la résidence présidentielle. La situation est très confuse. En attendant vérification, auprès de nos sources dans la capitale malienne, il semble que les manifestants aient intercepté et brûlé 2 pick-up des forces de l’ordre. Un témoin oculaire raconte que dans la course poursuite entre eux et les forces de l’ordre, les manifestants s’échappaient par les rues non bitumées. Deux des gardes de la résidence présidentielle auraient tiré sur la foule, mais sont désormais entre les mains des manifestants. Ces derniers sont divisés sur le sort de ces gardes, certains voulant les lyncher, d’autres demandant de ne pas leur faire du mal. Selon lui, il y avait également du gaz lacrymogène, en veux-tu en voilà et qu’on pouvait entendre des tirs, même des armes automatiques. Au moment où nous tracions les dernières lignes, des renforts de forces de l’ordre étaient arrivés sur place pour disperser les manifestants. Mais les échauffourées continuent tout de même, selon notre source sur les lieux. Situation toujours confuse avec beaucoup de détonations d’armes dans la nuit noire. Aux toutes dernières nouvelles, la situation est officiellement maîtrisée par les forces de l’ordre.
Alors que son deuxième mandat est en cours, la gouvernance du président malien est décriée par les manifestants qui pointent du doigt l’insécurité dans tout le pays, des détournement de fonds publics dans les projets, la corruption, le tripatouillage des votes, et bien d’autres griefs.
L’appel à manifester a été lancé par des leaders politiques, religieux et associatifs dont l’ancien président du Haut conseil islamique, l’imam Mahamoud Dicko, partisan du dialogue avec les islamistes.
Dans une déclaration, Espoir Mali Koura (EMK), le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et la Coordination des Mouvements, Associations  et Sympatisants de l’Imam Mahamoud Dicko (CMAS), les trois structures ayant initié le débrayage, disent avoir entrepris ces actions pour « sauver la Nation » malienne « d’un péril certain ».
Par Wakat Séra