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Mort de «présumés terroristes» à Tanwalbougou: Il n’y a «pas de saignement sur les corps» (enquête)

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Des gendarmes en ratissage au Nord du Burkina (photo d'illustration)

Le procureur du Faso près du Tribunal de grande instance de Fada N’Gourma, a livré, ce mercredi 27 mai 2020, les résultats de l’enquête menée dans le cadre de l’affaire dite de «12 présumés terroristes» décédés «dans une cellule» de la brigarde de gendarmerie de Tanwalbougou. Il a informé la presse qu’à la suite du constat d’usage et des investigations, il n’a pas été possible de «déterminer les causes exactes de ces décès», mais précise que selon le certificat de l’infirmier en chef de poste de Tanwalbougou, il «n’a pas (été) observé de saignement sur les corps».

Le procureur du Faso près du Tribunal de grande instance de Fada a affirmé que dès réception de l’information sur le décès des 12 présumés terroristes, «deux enquêtes ont été ouvertes». «La première enquête a concerné les faits de terrorisme reprochés à 25 personnes interpellées pour suspicion de terrorisme dont douze ont trouvé la mort. Et la deuxième a concerné les 12 corps sans vie dans les locaux de la Brigade à Tanwalbougou», a-t-il cité.

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Le constat d’usage du décès des 12 personnes, a été fait par «des officiers de police judiciaire de la Brigade de recherche de la gendarmerie de Fada N’Gourma, en compagnie de l’infirmier chef de poste de Tanwalbougou», a-t-il déclaré devant la presse.

«… pas de lésions d’allure traumatique sur les corps»

Selon le procureur, «la trentaine de photos prises» lors du constat et produites au dossier, n’a montré «aucune trace (…) visible sur les douze corps» et le certificat médical délivré par l’infirmier chef de poste, certifie que «l’examen physique révèle des corps inertes, rigides à la palpation et qu’on ne note pas de lésions d’allure traumatique sur les corps».

De même l’infirmier, selon le procureur «n’a pas observé de saignement sur les corps» des 12 présumés terroristes. «Il a conclu qu’au regard de ce constat, il n’a aucun élément matériel pour préciser la cause exacte des décès et que cependant, seule une autopsie pourrait permettre de situer les causes exactes», a affirmé le procureur du Faso.

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Pas d’exécution par balles

«L’enquête a permis d’auditionner 15 personnes», a-t-il poursuivi, citant notamment le «commandant du poste de sécurité de Tanwalbougou» et «12 détenus survivants (dont) trois étaient dans la même cellule que ceux décédés». Entendus en tant que «témoins oculaires», ces trois détenus survivants «mentionnent à l’unanimité que les infortunés n’ont pas été exécutés par balles», selon les propos du procureur. Des parents de personnes décédées ont été également auditionnés.

Selon le procureur, «les résultats de ces enquêtes ne permettent pas de déterminer les causes exactes de ces décès d’où la nécessité d’envisager des investigations plus approfondies qui sont toujours possibles». Celui-ci ajoute que la procédure sera transmise au procureur militaire afin qu’il soit requis par cette autorité des investigations plus approfondies s’il y a lieu et les éventuelles suites à y donner.

Pour les suspicions pour fait de terrorisme, le procureur du Faso près du Tribunal de grande instance de Fada N’Gourma informe que les investigations sont «toujours en cours».

Par Daouda ZONGO