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Objectifs de développement durable : l’ONU appelle à passer des paroles aux actes

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(PH. oib-france.com)

Selon la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed,  » les gains de développement si âprement gagnés sont menacés par les inégalités, le changement climatique, la montée de l’extrémisme violent et du populisme et le rétrécissement de l’espace civique, a-t-elle dit, avant de miser sur la coopération pour le développement qui permet de contrecarrer ces tendances ». Voilà pourquoi elle invite à passer des paroles aux actes.

Il est temps d’atteindre les 17 objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a souligné lundi la numéro deux de l’ONU lors d’une réunion de haut-niveau sur cette thématique.

« Nous sommes ici pour passer des paroles aux actes », a déclaré la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, à l’ouverture du Forum pour la coopération en matière de développement 2018 qui se tient au siège de l’ONU jusqu’à mardi.

« Nous avons fait des avancées remarquables », s’est réjouie Mme Mohammed, « mais nous avons encore un long chemin à parcourir pour construire des sociétés résilientes et durables, qui ne laissent personne de côté ».

La Vice-Secrétaire générale a cité plusieurs chiffres à l’appui : 767 millions de personnes vivent encore avec moins de 1,90 dollar par jour et globalement, 793 millions de personnes étaient malnutries en 2014-2016. En 2015, plus de 303.000 femmes sont mortes durant la grossesse et l’accouchement, et 5,9 millions d’enfants de moins de 5 ans sont décédés, autant de morts, qui pour Mme Mohammed, sont évitables.

Mme Mohammed a aussi pointé les inégalités entre les sexes, « toujours fortes », les jeunes confrontés à « des taux dramatiques de chômage et dont les voix ne se font pas entendre », ainsi que les 9% d’enfants qui ne sont pas scolarisés. Elle a ensuite mis en évidence les conséquences des problèmes environnementaux : le stress hydrique, qui nécessite de construire davantage d’infrastructures durables, la pollution de l’air qui affecte 9 habitants sur 10 dans les villes, et le changement climatique qui « provoque des pertes économiques de 250 milliards à 300 milliards de dollars par an ».

Des partenariats plus forts mais une mise en garde sur le financement mixte

Le Forum pour la coopération en matière de développement encourage la cohérence dans les politiques de développement. Divers acteurs du développement y participent : experts de pays en développement et développés, parlementaires, gouvernements locaux, organisations de la société civile, fondations philanthropiques, organisations internationales, banques de développement, secteur privé.

Lors de ce Forum, Amina J. Mohammed a exhorté à « créer des partenariats plus forts afin que la coopération en matière de développement joue un rôle plus stratégique et effectif dans sa mise en œuvre ».

Sur la question de l’aide au développement, la Vice-Secrétaire-générale a regretté que les pays les moins avancés et ceux avec des situations spéciales soient trop souvent contournés, notamment en matière de financement mixte. « Il faut que cela change », a-t-elle dit. Tout en notant que les gouvernements ne peuvent agir seuls et qu’il est indispensable de dialoguer avec le secteur privé, Mme Mohammed a toutefois mis en garde : malgré son potentiel énorme, le financement mixte « sans cadre juridique fiable et une comptabilité publique transparente représente un risque pour les populations ».

La numéro deux de l’ONU a ensuite mis en évidence l’importance de la coopération Sud-Sud, citant le plan d’action de Buenos Aires comme « modèle » et rappelant la Conférence de haut-niveau qui se déroulera l’année prochaine en Argentine. Elle a expliqué que la réforme du système de développement des Nations Unies permettra de prendre des mesures plus ciblées et stratégiques, notamment en se repositionnant pour renforcer l’appui au niveau local, indispensable pour mettre en œuvre.

« N’hésitons pas à remettre en question nos idées »

Pour Marie Chatardova, Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC) a l’initiative de ce Forum, ce dernier est l’occasion de réfléchir aux moyens de bâtir des sociétés durables et résilientes.

Les gains de développement si âprement gagnés sont menacés par les inégalités, le changement climatique, la montée de l’extrémisme violent et du populisme et le rétrécissement de l’espace civique, a-t-elle dit, avant de miser sur la coopération pour le développement qui permet de contrecarrer ces tendances.

La Présidente a dit que le succès de ce Forum repose sur des discussions franches.  Elle a exhorté les participants à faire montre d’ouverture et d’un esprit constructif lors des deux prochains jours. « N’hésitons pas à remettre en question nos idées », a-t-elle dit. Mme Chatardova s’est dite convaincue que des discussions ouvertes permettront d’enrichir les recommandations qu’elle présentera lors du Forum politique de haut-niveau pour le développement durable en juillet prochain.

« Quelles mesures pouvons-nous prendre pour faire en sorte que nos stratégies nationales et le soutien que nous apportons aux pays en développement répondent aux nouvelles exigences du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a-t-elle demandé, résumant ainsi l’enjeu des discussions de ce Forum.