Accueil Editorial Organisation CAN 2025: la passe décisive de l’Algérie pour le Maroc!

Organisation CAN 2025: la passe décisive de l’Algérie pour le Maroc!

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Les Lions de l'Atlas, héros de l'Afrique à la coupe du monde au Qatar

«La Fédération algérienne de football (FAF) a officiellement transmis à la Confédération africaine de football (CAF) un courrier par lequel elle l’informe de sa décision de retrait de la candidature de l’Algérie pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations Total Energies (CAN), des éditions 2025 et 2027».

C’est par ce communiqué qui ne souffre de la moindre ambiguïté que l’Algérie a arrêté de jouer, dans les dernières minutes du temps réglementaire du match qui l’opposait à plusieurs autres candidatures dans l’attribution de l’organisation des Coupes d’Afrique des nations pour les éditions de 2025 et 2027. Grande nation de football, le pays de l’immense Rabah Madjer avait en face des challengers comme la Zambie et le duo Nigeria-Bénin, mais la compétition se jouait surtout, pour elle, contre le Maroc.

Et même si Alger qui vient d’organiser avec brio le Championnat d’Afrique des nations de 2023, qu’il a perdu, sans démériter, en finale contre le Sénégal, a justifié son désistement de dernière minute par une raison peu convaincante liée à «la nouvelle approche de la FAF relative à la stratégie de développement du football en Algérie», il faut reconnaître qu’entre les deux voisins, rien n’a jamais été simple. Que ce soit en sport ou sur le terrain diplomatique, les derbys algéro-marocain ont toujours été chargés en électricité haute tension.

Opposés sur plusieurs sujets qui fâchent, le Maroc et l’Algérie n’arrivent toujours pas à soigner cette plaie ouverte que constitue la paternité du Sahara Occidental. Si Rabat revendique ce territoire comme sien, l’Algérie elle soutient le Front Polisario qui en réclame l’indépendance, soit le titre de propriété. A plusieurs reprises, les deux pays en sont arrivés à la friction. Exercice auquel s’était livré l’Algérien Abdelmadjid Tebboune, allant jusqu’à affirmer, le 23 mars dernier, que les relations entre son pays et le Maroc ont atteint le point de non retour.

Entre les deux ennemis jurés, s’est également invité le débat sur l’Etat hébreu que l’Algérie ne reconnaît pas, contrairement au Maroc qui, avec Israël a convenu de normaliser leurs relations, sous l’œil bienveillant de l’Oncle Sam. La friture est donc constante sur la ligne Rabat-Alger. Dans cette logique, la réouverture de son espace aérien par l’Algérie pour faciliter les vols humanitaires et médicaux vers le Maroc frappé, le 8 septembre, par un séisme de magnitude de 6,9 sur l’échelle de Richter, en a surpris plus d’un. Le ciel algérien était fermé aux avions marocains depuis le 22 septembre 2021.

En tout cas, cette tension permanente entre l’Algérie et le Maroc a souvent déteint sur les évènements sportifs entre les deux pays, et les bookmakers avaient parié que la rivalité serait une fois de plus sans limite dans cette course à l’obtention de l’organisation des grandes fêtes du football. Question: l’Algérie a-t-elle, impuissante, fait une passe décisive au Maroc, à la veille de la réunion, ce mercredi, du comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) pour attribuer l’organisation des 37e et 38e éditions? Oui!

En plus de ses infrastructures sportives à la pointe et de sa 4e brillante place à la dernière coupe du monde de football au Qatar, le Maroc offre, de plus en plus, ses belles pelouses à nombre d’équipes nationales dont les stades ne répondent pas aux normes imposées par la FIFA. On ne saurait occulter l’offensive diplomatique engagée par le royaume chérifien qui fait désormais des relations sud-sud son affaire, même si son intérêt de s’établir comme leader économique et force de développement du continent noir est indubitable.

La CAN de 2025, sans minimiser les candidatures de la Zambie et du duo Nigeria-Bénin, est visiblement sur le point de retourner en terre marocaine, 30 ans après y avoir séjourné. C’était en 1988!

Par Wakat Séra