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Ouaga: un militaire radié pour «vol qualifié» et 6 «malfrats» dont des «violeurs», arrêtés

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Les responsables de l'enquête

Le Service régional de la police judiciaire du Centre (SRPJ-C) avec la collaboration de la direction de la Sûreté de l’Etat (DES) et la Brigade Anti-Criminalité (BAC) de la ville de Ouagadougou a démantelé trois réseaux de malfrats spécialisés dans les vols qualifiés. Les responsables de cette opération qui a permis d’interpeller sept présumés malfrats, tous des récidivistes dont un militaire radié pour «vol», ont convié, ce 19 février 2019, la presse, dans l’enceinte du SRPJ-C, pour donner de plus amples informations sur cette action. Ces présumés délinquants, selon les explications du commissaire Sayibou Galbané, procédaient notamment par des agressions à l’aide «d’armes blanches suivies de vols ou de viols et des vols avec effraction dans les lieux de commerce, domiciles privés et sur la voie publique» de la capitale burkinabè.

C’est suite à de multiples plaintes pour agressions avec les éléments ci-dessus cités que le SRPJ-Centre a démantelé trois groupes de délinquants perpétrant fréquemment des vols qualifiés. Ils sont au total sept présumés délinquants, tous des repris de justice, appréhendés par les policiers au cours de cette opération qui rentre dans les missions ordinaires de la police nationale.

Le premier groupe, composé d’un binôme dont Edouard Yago, ex-militaire recruté sous le nom de Hamidou Yago et radié en 2011 pour vol qualifié, avec un acolyte, un civil, dont le nom a été tu pour des raisons de l’investigation puisqu’il est toujours en cavale, ciblent un établissement commercial dont le chiffre d’affaire quotidien est «important». Ces présumés malfrats identifient le gérant qu’ils attaquent à «coup de marteau, s’emparent du numéraire avant de s’enfuir à bord de leur vélomoteur», a relaté le commissaire Galbané. Le conférencier principal du jour a révélé que «ce groupe est à l’origine de la récente agression suivie de vol d’une somme de 16 000 000 francs CFA en date du 29 janvier 2019 devant une boutique située au secteur n°2 de la ville de Ouagadougou».

Les matériels volés saisis par le SRPJ-C

Le second groupe, lui excelle dans les vols et recels d’engins à deux roues. Il est constitué de cinq délinquants dont deux ont été mis aux arrêts alors que trois autres  sont toujours en cavale. Comme mode opératoire, les membres de ce groupe se rendent dans les lieux publics notamment les établissements d’enseignement et les marchés où ils surveillent les gens qui déposent leurs engins sans prendre de réelles mesures de sécurité, a signifié l’officier de police. Celui-ci a précisé qu’au moyen de fausses clés dont ils disposaient les présumés bandits, s’emparaient des engins. A défaut, ils se déplacent à deux sur un vélomoteur, dont au moins une personne munie d’une arme blanche (machette, arrache clou, etc), a ajouté Sayibou Galbané.

Ces présumés délinquants ciblent un usager qu’ils filent jusqu’à un endroit qu’ils jugent propice où ils assomment la victime et s’emparent de son engin, ainsi que du numéraire et les téléphones portables trouvés en sa possession, a poursuivi Sayibou Galbané, en indiquant que ce mode opératoire est utilisé la «nuit aux heures tardives». Par la suite, les présumés malfrats déposent les engins dérobés dans les parkings le temps de les écouler, a fait observer le commissaire de police, en énumérant quelques cas de vol au compteur de ce groupe.

Quant au troisième groupe, spécialisé dans le cambriolage des boutiques et des vols avec effraction, ses cibles sont les boutiques, les restaurants, les domiciles privés. Munis d’armes blanches, les membres de ce groupe se déplacent à deux ou à trois et au moyen de divers matériels, cambriolent les maisons et volent les marchandises et divers autres matériels (ordinateurs, bouteilles de gaz, téléphones portables, etc). «Les membres de ce gang n’hésitent pas à agresser leurs victimes au moyen des couteaux et machettes dont ils disposent et se livrent parfois même à des actes de viol collectif», a déploré le commissaire Galbané, directeur du SRPJ.

Un propriétaire légitime rentrant en possession de sa moto

Tous ces présumés délinquants mis aux arrêts seront conduits dans un délai acceptable devant le procureur du Faso pour les suites judiciaires, a rassuré le commissaire avant de préciser que les biens saisis au cours de ces différentes enquêtes se résument à «27 vélomoteurs dont sept de marque Yamaha Crypton, deux de marque Yamaha Crypton 07 C, quatre Yamaha Nano, deux Yamaha Spark, un Spark 135, un Spark 150, trois Yamaha Sirius, une Best, deux Yamaha force X, une Yamaha HONDA Winner, un vélomoteur de marque inconnue, un Vegas, neuf téléphones portables, trois ordinateurs portables, deux tablettes, une bouteille de gaz de 6 Kg, quatre sacs à main, un numéraire d’un montant de 1 065 000 FCFA et diverses marchandises de boutique».

Au terme de la conférence de presse, 20 vélomoteurs saisis par la SRPJ-C dont les propriétaires légitimes ont été identifiés, ont été restitués. Le commissaire Galbané a remercié le système IRAPOL qui leur a permis de retrouver les propriétaires des engins que son équipe a saisis entre les mains des délinquants qui circulaient avec de «fausses pièces d’identité».

Toutefois, il a déploré que les victimes ayant subi des viols ne sont pas venues de façon spontanée pour dénoncer leurs bourreaux. A la question de savoir les connexions que ces délinquants pourraient avoir avec les terroristes, le commissaire Galbané a signifié que la police s’assurent «qu’ils (malfrats) n’ont pas de liens (avec les) terroristes» avant de les transférer à la prison. Il a invité les populations à être prudentes et à dénoncer toute personne dont le «mode de vie n’est pas justifié» puisque «beaucoup de délinquants se font passer pour des orpailleurs ou des hommes d’affaires» qui disparaissent des mois et reviennent frimer avec le butin de leur vol.

Par Bernard BOUGOUM