Accueil A la une «Partir à Pau, ou rester à Pô, le dilemme du président Kaboré»

«Partir à Pau, ou rester à Pô, le dilemme du président Kaboré»

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Les chefs d'Etat des cinq pays membres du G5 Sahel (Ph. maliactu.net)

Ceci est une tribune de Sanou Kadari où il parle de l’invitation du président français Emmanuel Macro adressée aux chefs d’Etat du G5 Sahel, à une concertation à Pau.

Emmanuel Macron est réputé pour ne pas avoir un surmoi développé. C’est-à-dire que dans ses réactions face aux évènements de la vie politique, il ne semble guère influencé par cet élément du psychisme qui, selon Freud, exerce sur le moi un rôle de contrôle et de censure. En somme, il a tendance à dire ce qu’il pense et ce qu’il ressent, comme il le pense et le ressent. Non pas avec la spontanéité brutale que montre un Donald Trump, dont les tweets incongrus ne cessent de défrayer la chronique. Macron  fait preuve dans ses actes, comme dans ses paroles, d’une grande finesse intellectuelle et politique. Il l’a  largement démontré en conquérant le pouvoir au nez et à la barbe de tous les vieux briscards de la vie politique française et des partis traditionnels qui occupaient le devant de la scène. Seulement, il a pour point faible, ou fort, de dire les choses, de les nommer, sans se réfugier derrière les euphémismes  de ce que l’on désigne à tort comme le langage  « politiquement correct ». Ce qui est correct, en politique comme dans la vie sociale, c’est de dire la vérité même quand elle dérange.

En l’occurrence, 13 militaires français ont trouvé la mort au Mali en ce mois de décembre 2019, alors qu’ils menaient une opération de combat, sur le terrain éloigné du Sahel, où la France vient en aide aux Etats de la région dans la lutte contre le terrorisme djihadiste. Ce drame est survenu dans un contexte où un sentiment d’hostilité envers la France se développe dans ces pays, relayé par les réseaux sociaux et d’autres médias. Ce rejet de la France s’appuie sur le rôle occulte et  néfaste qui est prêté à l’Etat français  dans les difficultés diverses que traversent les pays qu’il avait colonisés. Tout y passe : organisation du franc CFA, mainmise  de la France sur l’économie, responsabilité de la France dans la dislocation de l’Etat libyen et de l’équilibre précaire qu’il assurait dans la zone soudano-sahélienne, jusqu’au soupçon d’une complaisance active de la France avec les groupes terroristes djihadistes pour d’obscurs intérêts géostratégiques. 

Ces critiques ont trouvé un écho dans les déclarations publiques de  responsables des Etats concernés, qui ne se sont pas gênés pour exprimer ouvertement  leur mécontentement sur le bienfondé et les modalités de  l’intervention militaire française au  Sahel.  Ce sentiment anti-français, nourri parfois par des thèses conspirationnistes,   a été exacerbé au point que la mort des 13 miliaires français a été présentée dans les réseaux sociaux comme une pure invention des autorités françaises, qui auraient poussé le cynisme jusqu’à organiser, à Paris,  une cérémonie d’hommage national totalement factice, pour abuser l’opinion africaine. Certes, la présence à cet hommage  du Président malien Ibrahim Boubacar Kéita démentait cette allégation fantaisiste, cruelle et indécente  pour les familles des défunts, leurs proches et leurs compagnons d’armes. Mais il faut bien reconnaître que la solidarité et la compassion des gouvernements des autres pays du Sahel s’est exprimée de façon minimale, comme si ces soldats n’étaient pas morts aussi pour la défense de la sécurité de leurs concitoyens. Sauf erreur, le Président burkinabè s’est contenté d’exprimer ses condoléances, sous la forme d’un  tweet, expéditif par nature.  

Voilà le contexte dans lequel se situent les propos de Emmanuel Macron. Ce contexte explique l’agacement que peut éprouver le président français devant la duplicité et l’ingratitude  de ses homologues du Sahel. Il n’excuse pas l’arrogance de son attitude, qui est ressentie comme une offense par beaucoup d’africains, même étrangers aux pays concernés. En dehors du microcosme qui échange des informations frelatées et des opinions lapidaires sur les réseaux sociaux, je ne suis pas sûr que les populations abandonnées du Sahel voient la France comme la source de la calamité qui s’est abattue sur elles, avec la montée du terrorisme.  Elles ont conscience que le premier responsable de cet  état de fait, c’est leur gouvernement, qui n’a pas été capable de neutraliser ce fléau à la racine, ni de le juguler. En convoquant nos Chefs d’Etat comme il l’a fait, sur un ton comminatoire, Emmanuel Macron a manqué de respect envers nous tous. Et j’espère qu’il saura trouver les mots pour rattraper cet écart  de comportement. Il semble qu’il soit  coutumier de ce type de dérapages avec ses compatriotes, à force de parler avec trop de spontanéité. Mais ce n’est pas notre problème : c’est eux qui l’ont élu.  Ils doivent s’accommoder de son tempérament vif et de ses manières cavalières, ou  lui en faire le reproche s’il y a lieu.  Nous aussi nous avons élus, parfois dans des conditions douteuses, les personnages qui nous gouvernent, dont les performances ne sont pas à la hauteur de nos espérances.  Qu’ils nous plaisent ou pas, ce sont nos représentants sur la scène du monde et nous tenons à ce qu’ils soient traités avec dignité, parce qu’il y va de notre propre dignité et de celle de nos Nations.

Si Emmanuel Macron a manqué de diplomatie dans sa réaction face à l’hostilité que rencontre la France dans les pays du Sahel, que dire alors des déclarations faites par les officiels de ces Etats, qui ont concouru à nourrir ce climat de défiance. Ainsi, en Juin 2019, Chérif Sy, le ministre burkinabè de la défense, exprima ouvertement des doutes, dans la presse, sur la sincérité de l’engagement français au Sahel, insinuant sans détour que la France pourrait avoir d’autres priorités dans cette opération que la lutte contre le terrorisme. Ces propos, qui n’étaient étayés par aucune explication, avaient un caractère manifestement outrancier et déplacé. Il ne faut pas être étonné qu’ils aient suscité un vif agacement du côté français.      

Si l’on fait abstraction de ces bisbilles protocolaires et des émotions qui se sont faites jour de part et d’autre dans cette affaire, peut-on donner tort au président français sur le fond de sa déclaration ? A-t-il eu tort de pointer du doigt l’ambiguïté de l’attitude de certains des gouvernements des pays du Sahel concernant  l’appui militaire de la France ?   Il me semble que non.  Nos Etats ne peuvent  pas demander à la France de venir, avec ses troupes pour leur prêter main forte dans la lutte contre le terrorisme, en subissant la mort de ses soldats et se répandre dans la presse en critiques contre leur allié, comme si ce soutien leur avait été imposé et n’était d’aucune utilité. Macron a raison de leur dire : si vous ne voulez plus de l’aide militaire de la France dans cette guerre, dites-le clairement  et nous en tirerons la conséquence en nous retirant.  Il a raison de dire qu’il ne peut pas expliquer aux familles des soldats français qui meurent au Sahel pourquoi ce deuil leur est infligé par une guerre lointaine, alors même que les Etats concernés et leur population sont hostiles à l’intervention de la France. Il a raison de considérer comme une ingratitude que l’aide militaire de la France soit critiquée  de manière aussi véhémente dans les pays du Sahel, avec l’assentiment tacite ou explicite des autorités nationales,  alors qu’elle est la seule puissance à  s’être impliquée dans cette guerre en envoyant des troupes sur le terrain.

Certains de nos compatriotes des pays sahéliens ont prétendu, sans mesurer la cruauté de leurs propos,   que le sang versé par l’armée française au Sahel  est la rançon de celui  des soldats africains « morts pour le France »  dans les deux guerres mondiales de la première moitié du 20è siècle, puis dans les guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie. On va même jusqu’à dire  que ce prix du sang participe à la rétribution de l’esclavage des noirs. Est-ce dans  cette logique mortifère  de quête permanente d’une revanche  sur les injustices du passé qu’il faut inscrire notre alliance avec la France pour lutter contre l’obscurantisme djihadiste qui menace le monde ? Je ne le crois pas. L’esclavage fut un mal. Comme le furent la colonisation et  la participation obligée  de soldats originaires d’Afrique à des guerres coloniales contre des populations dont ils auraient dû être solidaires. La guerre contre le terrorisme djihadiste, à laquelle la France participe à nos côtés, est la nouvelle guerre mondiale pour la liberté. Elle fait appel à des valeurs de solidarité, de générosité, de fraternité,  de défense commune des principes universels  de démocratie et de liberté.   

J’entends aussi des voix s’élever, à la faveur de cet incident protocolaire, pour réclamer une remise en cause de tout ou partie de nos relations avec la France, en exaltant l’idéal panafricain.

Comme souvent en Afrique, lorsqu’on est confronté à un problème difficile, on préfère fuir la réalité en se réfugiant dans une sorte de pensée magique où les difficultés se résolvent miraculeusement  par  la proclamation  incantatoire  de vœux pieux. Il en est ainsi de l’idée suivant laquelle les propos rudes et directs de  Emmanuel Macron doivent conduire à des représailles vigoureuses, qui consisteraient à évincer la France de la scène africaine, pour accélérer la réalisation de l’unité africaine, avec une armée panafricaine qui nous délivrera du terrorisme.

C’est bien, mais totalement irréaliste si l’on se donne la peine de regarder les choses en face.

Il faut rappeler qu’en janvier 2013, la France a sauvé l’Etat malien d’un effondrement imminent, en repoussant in extremis  des colonnes de djihadistes qui fonçaient sur Bamako, sans rencontrer une résistance significative de l’armée de ce pays .N’eussent été la rapidité et l’efficacité de l’intervention française, les terroristes auraient pris pied dans la capitale malienne, pour ouvrir  la voie à la création d’un Etat se revendiquant du fascisme  islamiste au cœur du Sahel. Ensuite, l’ampleur du danger a conduit la France  à pérenniser son appui militaire à travers l’opération Barkhane. Cela n’a pas suffi à éradiquer le terrorisme, qui s’est propagé comme un cancer dans les pays voisins au Niger et au Burkina, avec des menaces sérieuses sur la Mauritanie et le Tchad. Ce qui a conduit à la création du G5 Sahel, destiné à renforcer la coopération stratégique et opérationnelle entre les armées de la région, avec l’aide de la France et un soutien hypothétique de la communauté internationale. Tout le monde voit combien il est difficile de donner corps à ce projet pour en faire un outil coordonné et efficace de la lutte contre le terrorisme.

Au moment de son accession à l’indépendance, en 1960,  la Haute Volta (qui deviendra le Burkina Faso) fit le choix, à la différence des autres Etats du Conseil de l’Entente,  de refuser  la présence de toute base militaire française sur son territoire, sur une initiative de son premier Président, Maurice Yaméogo, qui fut jugée téméraire à l’époque. Il y voyait un symbole fort de la souveraineté nationale nouvellement acquise, dont la protection incombait à la seule armée voltaïque, en cours de construction.

C’était un début prometteur pour notre armée nationale qui, ensuite, s’est illustrée davantage par sa propension à faire des coups d’Etat, que par sa valeur militaire. Même si le professionnalisme des troupes burkinabè a souvent été salué dans les opérations internationales de maintien de la paix, sous l’ère de Blaise Compaoré.

L’Histoire montre que rien n’est plus aléatoire et éphémère que la souveraineté militaire, surtout pour les petites nations. L’indépendance, sous ce regard, n’est pas simplement affaire de symbole et de posture patriotique. Elle est conditionnée par le rapport des forces face aux conflits armés existants ou prévisibles. Et il n’y a rien de mal à recourir à l’aide de forces alliées lorsque les circonstances l’exigent. La coalition qui est venue à bout du nazisme au siècle dernier en est une illustration. La France, vaincue et occupée par l’armée allemande dès le début du conflit, a dû son salut au débarquement des forces alliées et, accessoirement, à la résistance interne. L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a été constituée dans l’immédiat après-guerre par les Etats européens, alliés aux Etats-Unis d’Amérique, pour prévenir la menace que représentait le bloc soviétique. Ce bref rappel pour dire que le fait pour un pays de dépendre d’autres puissances pour assurer sa protection n’est certes pas réjouissant, mais cela peut constituer un mal nécessaire, vieux comme le monde.  Et il est fréquent que ce type de coopération militaire soit émaillé de tensions plus ou moins vives. La France en a donné l’exemple par ses relations tumultueuses avec l’OTAN et son refus de la domination américaine. Il n’y a donc pas de raison de faire un drame des accès de susceptibilité et des divergences  que peut entraîner la coopération militaire au Sahel. Il est absurde de prétendre que la  présence de l’armée française au Sahel obéit pas à un projet reconquête coloniale.

Incapable de faire face au terrorisme par ses seuls moyens, le Burkina Faso s’est  trouvé dans l’obligation de renoncer à la posture altière qu’il avait adoptée à l’Indépendance, pour solliciter l’aide militaire de la France, incluant la présence de troupes combattantes françaises sur le territoire national. Par une ironie  du sort, ce  renversement de la doctrine  souverainiste de l’Etat burkinabè   intervient au moment  où des responsables  politiques qui se réclament de l’héritage nationaliste de Thomas Sankara sont associés à la gestion du pouvoir. D’où l’espèce de schizophrénie qui semble s’être emparée du régime. D’un côté il loue l’aide militaire de la France, du bout des lèvres,  en réclamant son accroissement. De l’autre, il  fait chorus avec les activistes  qui exigent la rupture immédiate de toute coopération militaire avec la France, au nom d’un soi-disant anti-impérialisme. Les terroristes qui ont déjà infiltré la société burkinabè et recruté des adeptes en son sein doivent se délecter devant  le spectacle de cette cacophonie au sommet de l’Etat.  On ne peut pas reprocher à Emmanuel Macron d’être irrité par ces jeux de rôles contradictoires, qui vont finir par dérouter l’opinion française et par la rendre, elle aussi,  hostile à la présence de la France dans ce conflit où elle est traitée comme ennemie par ceux auxquels elle porte secours.

Les déclarations qui ont été faites par  certains dirigeants burkinabè, réagissant aux propos de Emmanuel Macron ne sont pas de nature à  introduire davantage de clarté dans la position du gouvernement. Le Chef de l’Etat burkinabè, Roch Kaboré,  s’est contenté d’affirmer, sur un ton qui se voulait bravache, que la rencontre de Pau sera l’occasion pour les Présidents  du G5 Sahel de  parler franchement avec leur homologue français, sous-entendu : « on va se dire les Gbê », c’est à dire  les quatre vérités. Sauf qu’à part ses jérémiades habituelles  sur l’insuffisance de l’aide internationale, on ne voit pas trop ce qu’il aura à dire. Peut-être va-t-il rappeler encore, comme il l’a fait lors de la visite au Burkina de la Chancelière allemande, Angela Merkel,  que tout cela est de la faute des occidentaux (et particulièrement de la France), responsables du démantèlement de la Libye, qui a permis aux groupes djihadistes de disposer de l’arsenal militaire de Mouammar Khadafi, qu’ils ont utilisé pour amplifier leurs attaques au Sahara et dans le Sahel. Ces déclarations plaintives, destinées à flatter une frange de l’opinion qui se complait dans l’invective permanente sur les méfaits de l’impérialisme, ne changent rien à la situation actuelle. Si on devait raisonner ainsi, en acceptant que les tyrans sanguinaires sont utiles lorsqu’ils garantissent l’ordre par la terreur, l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste  auraient perduré. Va-t-on regretter tous les despotes africains qui tenaient leur pays d’une main de fer ensanglantée, parce que leur chute a ouvert une période d’instabilité plus ou moins longue ?

Le 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale, Bénéwindé Sankara, chef d’un parti sankariste allié du pouvoir, s’est lui aussi fendu d’une déclaration à l’allure faussement  martiale dans laquelle il encourage le président burkinabè à se rendre à la rencontre de Pau pour clarifier  les conditions de l’intervention de l’armée française au Burkina, tout en signifiant à Emmanuel Macron que le temps des accords de coopération militaire  est révolu. Ce qui témoigne d’un réel talent de contorsionniste, quand on sait que c’est précisément le régime actuel, auquel sont associés des sankaristes,  qui a ouvert la voie à l’installation de troupes étrangères au Burkina, pour la première fois de son histoire post-coloniale. Derrière cette gesticulation dérisoire, on perçoit la volonté d’amadouer l’allié français, tout en tenant un discours  vaguement anti-impérialiste, pour sauver la face. Je ne suis pas sankariste, loin s’en faut. Mais quand je vois ceux qui se prétendent ses héritiers se comporter avec une telle duplicité, j’ai envie d’appeler : « Sankara, au secours ! ».

Quid du mirage panafricain ? Depuis la période des indépendances, un grand nombre de ressortissants des pays  africains situés  au sud du Sahara voit dans  l’idéal panafricain la  promesse plus ou moins lointaine  d’une Afrique mythique, incarnée par une sorte de fédération continentale qui s’imposera comme une puissance mondiale. Si les propos rudes  de Macron pouvaient entraîner un sursaut dans l’édification de l’unité africaine, ce serait une conséquence miraculeuse de cette affaire. Pour ma part, je ne peux m’empêcher  de voir une forme  de populisme et de démagogie dans cette idée que l’unité africaine , qui n’a guère progressé en 60 ans, connaîtra subitement une accélération, par dépit, pour  sauver notre continent  de l’influence des puissances extérieures à l’Afrique, notamment dans la lutte antiterroriste.

La voie qui  offre actuellement des résultats tangibles et des perspectives  prometteuses  est celle de l’intégration régionale. Sur ce plan, notre région ouest-africaine est réputée en avance par rapport au reste du continent, même si l’on doit déplorer encore   la lenteur et la trop forte bureaucratisation de ce processus. Mais qu’avons-nous pu faire concrètement  dans la lutte contre le terrorisme, au sein de la CEDEAO ou de l’UEMOA ? 

En  septembre 2019, après une recrudescence des attaques terroristes au Burkina, les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont tenu une réunion d’urgence à Ouagadougou, destinée à mobiliser le soutien des Etats membres dans cette lutte. Ils ont fait  l’annonce spectaculaire de leur intention de lever des fonds à hauteur d’un milliard de dollars, comme contribution des pays de la CEDEAO pour la lutte contre le terrorisme. Puis on a appris au fil des explications que cette promesse  constituait un objectif que s’étaient assignés les Etats membres, sans qu’on sache comment elle serait réalisée, ni dans quel délai. Avec des perspectives aussi fumeuses, les Présidents des Etats du G5 Sahel  ont intérêt à ravaler leurs états d’âme et à se rendre à cette rencontre de Pau, en y faisant preuve de responsabilité, de lucidité et de dignité, afin de  poser les bases d’une coopération militaire efficace avec la France et d’autres partenaires éventuels. Cette guerre est sérieuse. Elle exige du sang-froid, de la cohérence et de la clairvoyance.

Sanou Kadari