Le Professeur François René Housséini Tall, est l’une de ces rares personnes que le monde compte et que l’on peut qualifier, sans risque de se tromper, de belle âme. Et c’est pourquoi le rappel à Dieu du médecin pédiatre, a été un choc pour tous ceux qui l’ont connu, de près ou de loin. L’expert international dans la prise en charge des infections des enfants, qui fut vice-président de l’Université de Ouagadougou pendant 11 ans, n’a jamais marchandé, ni de son temps, ni de sa personne, pour semer la graine de l’espoir, là où tout semblait perdu. Sa foi inébranlable au Tout–Puissant, en a fait un grand serviteur de Dieu et surtout du prochain, quelles que soient son origine et sa croyance religieuse. Il accueillait tout le monde dans sa demeure et ne privait personne de sa joie de vivre, encore moins de son secours financier.
Les grands hommes ne meurent jamais, dit-on. Car, les grandes œuvres qu’ils ont réalisées et qui marquent les esprits, les rendent inoubliables et donc éternels. Le Professeur François René Housséini Tall, dont le décès est survenu le vendredi 25 août 2023, est de ses «immortels». Grand homme, il l’a été, de par son immense carrière de médecin pédiatre et de par les valeurs humaines qu’il incarnait et n’a eu de cesse d’inculquer à ses nombreux enfants biologiques et ceux venus de toutes parts. Humble, pieux, généreux, tolérant, affectueux, affable, grand professionnel doté d’un leadership incontesté! Ainsi parlent de lui ceux qui ont eu le privilège et le bonheur de travailler ou de vivre à ses côtés.
Professeur agrégé de Pédiatrie, élevé au rang de Chevalier de l’ordre national et Chevalier de l’ordre international des palmes académiques, François René Housséini Tall est reconnu pour avoir été un grand maître de cette discipline, tant en Afrique qu’au-delà du continent. En effet, il a été expert international dans la prise en charge des infections des enfants au Centre International de l’Enfance de Paris. Doté de cette générosité et armé de cette volonté sans limite du partage, il a, du reste formé plusieurs générations de pédiatres, contribuant ainsi à assurer la relève dans son domaine.
De 1979 à 1985, François René Housséini Tall a fait le tour de prestigieuses universités à l’extérieur qui lui ont permis de parfaire sa formation en études médicales. Doctorat d’Etat de Médecine à l’Université d’Alger en 1979, CES de Pédiatrie à l’Université de Dakar en 1984, DIS de Pédiatrie à l’Université de Paris en 1985. Voici résumé en quelques lignes, le cursus universitaire du Pr Tall.
Ce remarquable parcours universitaire d’études médicales ne pouvait que s’ouvrir sur une belle carrière professionnelle accomplie. Le natif de Ouahigouya, la belle et sympathique ville du Nord du Burkina Faso, a intégré la Fonction publique burkinabè en 1979 et y servira pendant 33 ans. Il a occupé plusieurs responsabilités dans sa carrière hospitalière et universitaire. Il a été notamment chef du Service de pédiatrie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Souro Sanou de Bobo Dioulasso, directeur de la Santé de la famille au ministère de la Santé, Médecin-chef du service de pédiatrie de la Clinique Suka, vice-président de l’Université de Ouagadougou en charge de la Recherche et de la Coopération internationale de 2001 à 2011.
Une riche carrière récompensée, entre autres, par les distinctions honorifiques de Chevalier de l’Ordre National et de Chevalier de l’Ordre International de Palmes Académiques, décernée par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES).
En 2011, Pr Tall a été admis à la retraite après toutes ces décennies de bons et loyaux services rendus à la nation burkinabè, en qualité de fonctionnaire de l´État. Mais, l’infatigable médecin a continué, pendant neuf ans, à exercer la Pédiatrie, à la clinique Philadelphie de Ouagadougou. Jusqu´en 2020 en pleine pandémie de la Covid-19!
Décédé à l’âge de 77 ans, «Tonton», comme on l’appelle affectueusement, était marié et père de quatre enfants, et grand-père de sept petits-enfants. Ses enfants, oncles, tantes, cousins, cousines, neveux, nièces, petits-enfants au Burkina Faso, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Guinée, au Maroc, en France, aux Etats Unis, au Danemark, etc., et tous ceux dont il était proche pleurent la perte d’un grand homme, un homme au grand cœur qui a toujours eu un amour inconditionnel pour les siens et pour qui la famille passe avant tout.
En Afrique, ne dit-on pas que les morts ne sont pas morts? Dors en paix «Tonton» Tall.
Par Wakat Séra
