Accueil A la une Présidentielle en Côte d’Ivoire: Simone plaide pour Gbagbo, des marches contre ADO

Présidentielle en Côte d’Ivoire: Simone plaide pour Gbagbo, des marches contre ADO

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Simone Gbagbo face à la presse

L’exclusion de Laurent Gbagbo de la liste électorale a eu le don de provoquer l’ire de son épouse qui a tapé du poing sur la table au cours d’un point presse, ce mardi 11 aout 2020, à sa résidence de Cocody-Riviera Golf, un quartier huppé de la capitale ivoirienne. L’ancienne première dame a demandé à ce que le président Alassane Ouattara prenne une mesure d’amnistie pour rendre éligible, Laurent Gbagbo, Blé Goudé et Guillaume Soro. Elle plaide aussi pour la libération des prisonniers de la crise post électorale. «Je voudrais appeler le chef de l’Etat, Alassane Ouattara à prendre une loi d’amnistie pour rendre Laurent Gbagbo éligible. Que Laurent Gbagbo, se présente à l’élection présidentielle ou pas, qu’il soit éligible», a-t-elle déclaré.

Pour Simone Gbagbo, les autorités ivoiriennes doivent œuvrer à délivrer à l’ancien président, un passeport diplomatique, libérer les prisonniers militaires et civils de la crise postélectorale de 2010-2011 et faciliter le retour des exilés. Mme Gbagbo appelle à bâtir «une Côte d’Ivoire forte, juste, apaisée et réconciliée», assurant que «c’est encore possible de conduire le pays vers un avenir de paix, de solutions consensuelles dans le respect des lois, des droits».

Dans la foulée, celle que d’aucuns ont surnommé la «Dame de fer» a volé dans les plumes du président Ouattara qui veut briguer un autre mandat. «Cette candidature viole la constitution, au moins en son esprit, telle que formulée par les auteurs même de ce texte», soutient-elle. «Nous ne disons rien de nouveau, puisque les proches collaborateurs notamment l’actuel ministre de la Justice, Sansan Kambilé, son Conseiller Spécial en charge des Affaires Juridiques et Institutionnelles, Cissé Bacongo, de surcroît, membre du Comité des experts commis à la rédaction de la Constitution, se fondant sur l’article 183, se sont attelés à expliquer à l’Assemblée Nationale et sur des plateaux télé, que du point de vue de la Constitution actuelle, il était impossible à Alassane Dramane Ouattara de briguer un 3è mandat», a-t-elle martelé.

La sortie de l’ancienne présidente du groupe parlementaire FPI à l’Assemblée nationale, intervient le même jour où des jeunes de plusieurs partis de l’opposition appellent à une marche de protestation ce jeudi 13 août, contre la candidature du président Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre 2020. «Nous demandons à tous les Ivoiriens de se joindre au mouvement de la société civile (…) Levons-nous dans toutes les villes dès ce jeudi 13 août pour la restauration de la démocratie et de l’état de droit», a appelé Nestor Dahi, du Front populaire ivoirien (FPI) en compagnie d’autres responsables de jeunesse de partis politiques. Ce même mardi 11 août à Daoukro, fief du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, des manifestations contre la candidature du champion du Rassemblement des Houphouétistes pour la paix et la démocratie (RHDP), parti au pouvoir, ont failli dégénérer en un affrontement avec des commerçants.  Des opposants à la candidature du président Alassane Ouattara, lors d’une marche à la place Henri Konan Bédié de Daoukro, ont été freinés dans leur élan par des individus se disant des commerçants, et qui ont tenté de s’opposer à la marche qui, selon eux, perturbe leurs activités. L’intervention de la police a permis d’éviter le pire.

La veille, des marcheurs avaient battu le pavé pour protester contre un autre mandat du locataire du Palais du Plateau. Après le meeting à ladite place, les protestataires, en majorité des jeunes, ont eu maille à partir avec les contre-manifestants. A l’aide de gaz lacrymogènes, la police a dispersé les belligérants. A Ferkéssédougou, une marche de militants de Génération peuples solidaires (GPS) de Guillaume Soro, a été dispersée par les forces de sécurité à coups de gaz lacrymogènes. Aux environs de 9h, une vingtaine de jeunes gens se sont regroupés sur la voie internationale qui traverse la ville pour manifester contre la mise probable à l’écart de Guillaume Soro aux élections à venir et contre la candidature du président Alassane Ouattara pour un nouveau mandat. Toujours ce mardi, la jeunesse du RHDP a annoncé une marche pour le jeudi 13 aout 2020 sur l’ensemble du territoire. Si cette marche a lieu, il faut s’attendre à des affrontements de rue entre jeunes du parti au pouvoir et ceux de l’opposition au regard du parcours des deux camps.

Par Wakat Séra