Accueil A la une Prévention du Covid-19 au Burkina: une lueur d’espoir pour les ruraux

Prévention du Covid-19 au Burkina: une lueur d’espoir pour les ruraux

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Mesure de taille au titre des gestes barrières contre la propagation du Covid-19, le lavage des mains demeure pourtant peu pratiqué au Burkina. Soit parce que les dispositifs prévus à cet effet n’existent pas dans tous les endroits fréquentés par le public ou dans tous les domiciles, soit ils sont bien en place, mais sont royalement ignorés par les populations et même des autorités, pour qui «le coronavirus est derrière nous». Pire, pour certains, le Covid-19, n’a jamais touché le Burkina Faso. Comme si les images et témoignages, régulièrement diffusés par les chaînes de télévision ou publiés sur les réseaux sociaux, sont des représentations théâtrales.

Cette constatation amère de la banalisation de la maladie dépassée, il faut reconnaître que l’accès difficile à l’eau, compte tenu de la rareté de la denrée ou la mauvaise qualité du service, est également, et surtout dans certains cas, un obstacle pour la vulgarisation, et le cas échéant, la concrétisation du lavage des mains. Et c’est en cela que l’initiative prise par le ministère burkinabè en charge de l’Eau et de l’Assainissement, d’élaborer un plan d’actions de lutte contre le Covid-19 est salutaire et même salvatrice.

Certes, le document, dont Wakat Séra a obtenu copie, n’a pas encore passé l’étape décisive de son adoption par les autorités, mais il suscite bien des espoirs, par les pistes qu’il propose pour s’attaquer à la difficulté de fond que représente la non disponibilité du précieux liquide, tant en ville à cause des coupures d’eau, que dans le milieu rural compte tenu de la faible couverture de ces zones où, de nombreux forages n’existent que de nom, parce que en panne depuis des temps immémoriaux.

Or, faut-il le rappeler encore, la première mesure contre l’avancée inexorable du virus à couronne, n’est autre que le geste simple, mais ö combien efficace du lavage des mains. De ce fait, le département en charge de l’eau se trouve au cœur de l’arsenal des mesures préventives, comme l’indique le Plan d’action. Sauf que, malgré la prise en charge par l’Etat de la tranche sociale et nonobstant la gratuité de l’eau aux bornes fontaines, la tâche de rendre disponible l’eau, en quantité et en qualité, est toujours insurmontable pour le ministère qui n’arrive même pas à mener des actions, prévues, de sensibilisation et de communication; dans la lutte contre le Covid-19.

Comment rendre opérationnel ce Plan, qui «se veut un référentiel pour le secteur de l’eau et de l’assainissement», dans le cadre d’une lutte efficace contre le Covid-19? Où trouver les moyens pour mettre en branle la machine de mesures proposées par ce document qui, selon ces concepteurs peut «constituer un exemple de procédure de gestion de crise, qui pourra être amélioré dans le futur pour la prise en charge efficace par le département, de situations d’urgence ou de crise»?

L’Etat burkinabè, si ce bréviaire de l’eau et de l’assainissement est validé, s’engagera-t-il à financer, sur fonds propres, ces chantiers pour le bonheur des populations assoiffées et sur lesquelles reste suspendue le glaive du Covid-19? Ou, comme la plupart des pays africains abonnés à la mendicité, garderons-nous encore la sébile tendue, dans l’attente des bons samaritains que sont les partenaires financiers et autres ONGs, qui, malheureusement ressentent également les rigueurs de la difficile conjoncture économique imposée justement par le Covid-19?

En tout cas, il urge d’aller à la validation de ce Plan d’actions de lutte contre le Covid-19, surtout qu’un regain de contagion est observé presque partout et que les experts ont décrété que le monde entier vivra désormais avec le Covid-19. Qui plus est, le vaccin, pour prévenir le mal, se fait toujours attendre, et c’est certain, qu’au Burkina Faso où tout est prioritaire, la situation économico-sanitaire tournera simplement au désastre, si la propagation du Covid-19 n’est pas contenue.

Par Wakat Séra