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Procès du putsch manqué: «Je condamne les coups d’Etat» (Salifou Sawadogo, accusé)

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L’accusé invité à la barre ce mardi 23 octobre 2018, dans le cadre du jugement du dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015 au Burkina, est l’ex-député, dont l’immunité parlementaire a été levée, Salifou Sawadogo. Au cours de son interrogatoire, M. Sawadogo qui a nié les faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures, a soutenu qu’il «condamne les coups d’Etat».

Le quatrième vice-président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), chargé des relations extérieures, au moment des faits, Salifou Sawadogo qui siégeait à l’Assemblée nationale burkinabè, a perdu son poste de député, à la suite de la levée de son immunité parlementaire, le 6 décembre 2016, qui devait permettre à la justice de l’entendre.

Accusé dans le dossier du putsch manqué de 2015, M. Sawadogo a réfuté les faits à lui reprochés. Il a soutenu qu’il n’a rien à voir avec ces accusations, notant qu’il ne cautionne pas les coups d’Etat. «Moi je condamne» les putschs, a-t-il affirmé, déclarant qu’il est pour la prise du pouvoir par les urnes.

«J’ai toujours soutenu l’inclusion. Cela ne date pas du putsch», a dit l’ex-député Salifou Sawadogo, pour qui, il ne faut pas confondre «le soutien à l’inclusion» et «le soutien au putsch». «A titre personnel, je n’ai pas soutenu le CND (Conseil national pour la démocratie)».

Selon des accusés qui ont bénéficié d’un non-lieu, notamment Noël Souwerma, secrétaire général du CDP dans le Kadiogo, au moment des faits, M. Sawadogo serait le responsable des mobilisations au Rond-point des martyrs à Ouaga 2000. Des accusations que le mis en cause rejette.

«Le 16 septembre 2015, il (Salifou Sawadogo) m’a instruit d’inviter les militants à se rassembler, le 17 septembre dans la matinée, au Rond-point des martyrs», a indiqué M. Souwerma dans sa déposition.

Mais pour M. Sawadogo, «l’initiateur» du rassemblement au Rond-point des martyrs est «Noël Souwerma». «J’ai appris la mobilisation et je m’y suis rendu», a dit l’ex-député, qui a laissé entendre qu’ils y ont parlé «de l’inclusion (et) de la question de sécurité des membres du parti». Pour lui, en tant que tête de liste du Kadiogo aux élections législatives de 2015, il avait «l’intérêt d’y aller».

Dans la soirée du 16 septembre 2015, après avoir appris la perturbation du Conseil des ministres et l’arrestation des autorités de la transition, des responsables du parti, notamment Achille Tapsoba, lui auraient donné 10 millions FCFA qui devraient servir à sécuriser «des camarades du Kadiogo», dont certains ont vu leurs domiciles incendiés lors de l’insurrection populaire de 2014, selon l’accusé.

Mais dans la déclaration de M. Tapsoba, il a indiqué que cette somme a été remise au quatrième vice-président, candidat à la députation, pour la campagne électorale.

L’audience a été suspendue à 16h37 et reprendra le mercredi 24 octobre 2018, avec la suite de l’audition de Salifou Sawadogo.

Par Daouda ZONGO