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Procès du putsch manqué: les Conseils de Diendéré insistent sur la violation des principes de droit

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Le Togolais Me Jean Yaovi Dégli, avocat au Barreau de Lomé et ancien avocat au Barreau de Paris et devant les Tribunaux pénaux internationaux, s’exprimant face à la presse ce jeudi 8 août 2019 à Ouagadougou, au nom de la défense du général Gilbert Diendéré dans le dossier du putsch manqué de 2015, a une fois de plus insisté sur « la violation des principes » de droit pénal que les avocats dudit accusé affirment avoir constaté dans cette procédure judiciaire.

Les conseils du général Gilbert Diendéré, accusé d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, incitation à commettre des actes contraires à la discipline et au règlement et des faits de trahison, ont rejeté les accusations et ont plaidé l’acquittement pour leur client, tout en dénonçant des violations des droits de la défense.

« Dans le procès du général Diendéré, en dehors du caractère public du procès, de la possibilité qui lui a été donnée d’être entendu par la juridiction de jugement, la plupart des principes élémentaires d’une justice équitable ont été littéralement violés », a soutenu Me Dégli, citant le non respect de l’instruction à charge et à décharge, la non notification des infractions détaillées et le refus, aux débuts de l’affaire, de la constitution des avocats étrangers dans le dossier.

En plus de ces « vices de procédure », Me Dégli ainsi que ses confrères ont relevé le fait que les enquêtes dans le cadre de ce dossier ont été « baclées » et cela ne permet pas de « savoir qui a fait exactement quoi en ce qui concerne les meurtres et coups et blessures volontaires qui ont émaillés ces événements ».

« Quelle est la raison pour laquelle les services judiciaires ont refusé de faire le travail qui leur incombe dans les règles de l’art? Négligence? Paresse? Volonté de cacher la vérité? Désir d’assouvir une haine ou un règlement de compte », s’est interrogé l’avocat de l’ex-chef d’état-major particulier de la présidence du Faso, sous le régime de Blaise Compaoré.

« Nous espérons cependant que le tribunal remplira sa tâche et permettra que le Burkina Faso connaisse une justice digne de la civilisation de ce « Pays des Hommes intègres » dont les forges anciennes viennent d’être admises au patrimoine mondial de l’UNESCO et qui attend une justice qui vienne réconcilier ses enfants avec eux-mêmes », a conclu Me Dégli.

Par Daouda ZONGO