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Procès putsch manqué: suite des plaidoiries de la défense

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photo d'illustration

Les plaidoiries des avocats de la défense dans le dossier du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, se sont poursuivies ce mercredi 3 juillet 2019, à la salle des Baquets de Ouagadougou, transformée pour la circonstance, en salle d’audience.

A l’audience de ce jour 3 juillet 2019, au moins neuf avocats ont fini leurs plaidoiries pour dix accusés. Ils ont tous plaidé l’acquittement pour leurs clients respectifs.

Les avocats qui ont intervenu au cours de cette audience sont Me Flore Toé qui assure la défense du sergent Nobila Sawadogo, Me Maria Kanyili qui défend le colonel Omer Bationo et le soldat de première classe Samuel Coulibaly, Me Jacques Soré qui a pour client le sergent Issa Yago, Me Pascal Ouédraogo conseil du caporal Pascal Moukoro et le sergent Salif Couldiaty, Me Arnaud Sampébré qui défend Paul Sawadogo, Me Willis Dieudonné et Me Timothé Zongo ont plaidé pour le colonel Abdoul Karim Traoré, Me Bali Baziémo a défendu les intérêts du lieutenant Abdoul Kadri Dianda et Me Paul Kéré pour le soldat de première classe Abdou Compaoré.

Le dernier qui a pris la parole mais qui n’a pas fini de plaider et qui continuera sa plaidoirie le vendredi 5 juillet 2019, est Me Idrissa Badini, avocat du soldat de première classe Amadou Ly, le sergent-chef Mohamed Lahoko Zerbo et le sergent-chef Ardjouma Kambou.

Pour tous ces avocats, les infractions pour lesquelles leurs clients sont poursuivis devant le tribunal militaire ne sont pas constituées et ont souhaité que le tribunal les acquitte ou au pire des cas assortir leurs peines d’un sursis.

«A l’examen des faits, des témoignages (…) vous allez rendre inévitablement une décision d’acquittement. Vous n’allez pas suivre les raisonnements du parquet», a dit Me Toé, en s’adressant au tribunal. «Vous allez rendre justice en acquittant totalement Nobila Sawadogo», a-t-elle poursuivi.

Me Maria Kanyili qui plaidait pour Samuel Couldiaty, a trouvé la réquisition de 25 ans ferme du parquet en ce qui concerne son client, «trop excessive» et a dénoncé des confusions que le ministère publique auraient faites en attribuant des actes au sergent Couldiaty.

«N’eut été l’intervention de son chef de poste, il n’allait pas conduire le sergent-chef Ali Sanou et son équipe à Zorgho», a signifié l’avocate du sergent Couldiaty qui a laissé entendre que c’est d’ailleurs «le seul acte» qu’il a posé lors des événements du 16 septembre 2015 et jours suivants.

Quant à Me Willis Dieudonné et Me Timothé Zongo, ils ont soutenu qu’il n’y a aucun élément dans le dossier qui puisse caractériser les infractions pour lesquelles leur client le colonel Abdoul Karim Traoré est aujourd’hui sur les bans des accusés.

«Il faut l’acquitter purement et simplement parce qu’il n’y a absolument rien contre lui. Si vous retenez quelque chose contre lui, nous vous demandons d’assortir la peine d’un sursis», a plaidé Me Zongo pour qui «c’est la curiosité de son client qui l’a amenée devant le tribunal». Il a confié que le colonel Abdoul Karim Traoré était au camp et à l’hôtel Laïco où se tenait les négociations, pour des besoins d’informations car il avait un livre à écrire.

Me Paul Kéré qui a apprécié le comportement du président du tribunal tout au long du procès a souhaité que le tribunal examine les faits cas par cas et ne pas faire «une appréciation collective» car cela «serait un naufrage de ce procès».

L’audience a été suspendue à 17h et reprendra le vendredi 5 juillet 2019.

Par Daouda ZONGO