L’ancien président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, a effectué sa première apparition publique aux côtés des rebelles du M23, hier jeudi 29 mai 2025 à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, un mois après son arrivée discrète dans cette ville stratégique de l’Est du pays.
La présence confirmée de l’ex-président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila à Goma, à l’Est du pays, le jeudi 29 mai 2025, aux côtés des rebelles du mouvement M23, une zone en proie à l’insécurité, attise les spéculations sur son rôle dans la crise actuelle selon Africanews.
Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu est réputée pour les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 qui se poursuivent malgré les appels à la trêve. «Soutenus par le Rwanda», selon Kinshasa, ces groupes armés ont récemment pris le contrôle de plusieurs localités. C’est dans ce contexte de crises tendues, selon Afrcanews, que Kabila a rencontré jeudi 29 mai dernier des chefs religieux congolais. Aucune déclaration n’a été faite à la presse, mais les attentes exprimées lors de cette réunion sont claires.
«En tant que leaders religieux, nous lui avons dit de jouer le rôle d’arbitre pour que la paix revienne parce que pendant 18 ans, il a construit tant de choses que nous ne pouvons pas ignorer. Il a tout fait pour réunifier ce pays. Ce que nous demandons, en tant que chefs religieux, c’est le retour de la paix et rien que la paix», a déclaré l’évêque Joël Amurani à l’issue de la rencontre.
L’apparition de Kabila à Goma divise. Pour certains habitants, son expérience est précieuse; pour d’autres, son passé l’empêche d’être l’homme de la situation.
«Je ne pense pas que Kabila puisse mettre fin à la guerre parce qu’il a été président de ce pays il y a longtemps, mais il n’a pas réussi. Je ne pense pas qu’aujourd’hui, alors que la situation s’aggrave, il vienne y mettre fin», estime Alexis Bauma, habitant de Goma. Mais d’autres restent convaincus que l’ancien chef de l’État garde une influence importante.
«Pour que nous ayons la paix, nous devons passer par lui parce qu’il a une très bonne compréhension des problèmes auxquels les Congolais sont confrontés», souligne Amani Safari, vendeur de gaz local.
Joseph Kabila, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, fait aujourd’hui l’objet d’accusations de la part du gouvernement actuel. Le président Félix Tshisekedi l’accuse de soutenir une insurrection à l’Est, notamment en lien avec le M23. Le Sénat a récemment levé son immunité parlementaire, ouvrant la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires pour trahison et crimes de guerre.
Si certains voient en son retour, un simple calcul politique, d’autres y perçoivent l’ultime carte d’une réconciliation possible. Mais à Goma, ville meurtrie par la guerre, c’est surtout la paix que réclame une population à bout.
Valentin SOMANDE (Stagiaire)