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Saint Valentin: célibataire et copain de «plus de 7 filles», il compte toutes les surprendre

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Le 14 février est une journée consacrée à la célébration de la Saint Valentin ou la fête de l’amour à travers le monde. A Ouagadougou au Burkina Faso, si certaines personnes la considèrent comme «de l’arnaque qui ne profite qu’aux commerçants», pour d’autres, en revanche, ce sont les 24 heures les plus exceptionnelles au cours desquelles on doit partager et prouver son amour à autrui. A la veille de cette journée, des couples ont expliqué à Wakat Séra comment ils célèbrent leur Saint Valentin. Parmi eux, cet étudiant que nous nommons M. Shou, célibataire et copain de «plus de 7 filles», compte toutes les surprendre en ce jour.

Il est environ 11h lorsque nous sommes arrivés au grand marché de la ville de Ouagadougou. Comme à son habitude, il grouillait de monde, commerçants et acheteurs, chacun vaquait à ses occupations. Monsieur et madame Kolani sont venus ensemble, ce lundi 13 février, pour faire les courses au marché. Rencontrés à la sortie du grand marché de la capitale burkinabè, ils marchaient l’un à côté de l’autre. Ils s’échangeaient parfois les articles achetés au marché. Monsieur prenait à madame ce qu’elle tenait et madame à son tour lui prenait ce qu’il détenait en main, comme pour témoigner de leur complicité. Le couple Kolani a un joli garçon qu’il a gardé avec une autre dame avant d’aller effectuer leurs achats au marché.

Interrogés tous les deux sur la Saint Valentin, Mme Kolani nous montre le bébé, confiant que c’est lui son Valentin, pour taquiner son homme qui a vite compris sa blague. «Quand je vous dis qu’à cause de la Saint Valentin des milliers de couples se séparent, vous voyez d’où ça peut provenir?», réplique-t-il en s’esclaffant. Le couple qui célèbre habituellement la journée de la Saint Valentin, a prévu cette année une célébration exceptionnelle. L’épouse a promis d’emmener son conjoint au restaurant pendant que lui s’est engagé à faire la cuisine ce jour pour madame. A cette occasion, ils ont ainsi inversé les rôles. Cette journée, ils confient en profiter pour réaffirmer leur amour réciproque et ça marche plutôt bien à les entendre.

Des fleurs vendues à l’occasion de la St Valentin

Seydou Kouanda est commerçant, marié et très amoureux, selon ses confidences. Il était au marché où il vendait des habits, des chaussettes, des sous-vêtements… À ses côtés des collègues commerçants qui exposaient, entre autres, des chaussures, des pagnes, des montres, bijoux et bracelets. Mais à l’occasion de la Saint Valentin, M. Kouanda a décidé d’ajouter à son commerce des bouquets de fleurs qu’il vend aux clients intéressés. Pour son marché, il confie ne pas s’en plaindre.

La Saint Valentin, notre interlocuteur la connaît pour l’avoir déjà célébrée avec sa conjointe. Pour cette année, il compte lui faire la surprise, en lui offrant «de magnifiques fleurs», en rentrant ce soir à la maison. «Je vais bien emballer le cadeau pour qu’elle ne se doute de rien», souffle Seydou Kouanda. Mais qu’attend-t-il de Mme? «Je prendrai ce qu’elle va me donner», répond cet homme marié dont la flamme de l’amour ne s’est point éteinte. Il affirme n’avoir «aucune idée» de ce que son épouse va lui offrir. «Elle aime me faire des surprises aussi», indique-t-il avant de confier que tout ce qu’il veut c’est de pouvoir «bien profiter» de cette journée de l’amour.

Le soleil montait au grand marché de Rood-Woko et devenait de plus en plus brûlant. Mais pas au point de dissuader la foule qui continuait d’y affluer. Au centre du marché, il est souvent difficile de se frayer un passage. Et l’on est hélé par des commerçants çà et là qui ne veulent que fructifier leurs affaires. Nous avons rencontré madame Ouédraogo qui venait de faire ses courses au grand marché de Ouagadougou, visiblement hâte de quitter les lieux.

Quelques articles proposes aux clients dans une boutique au Grand Marché

Interrogée sur la célébration de la Saint Valentin, elle en sourit d’abord avant de regretter que son homme ne soit pas là cette année pour la passer ensemble. «Il est en voyage, cette année ça ne sera pas comme les fois dernières», nous confie-t-elle avant d’ajouter que la situation actuelle du pays avec la crise sécuritaire «fait que les têtes ne sont pas trop aux célébrations». Célébrer la Saint Valentin comme fête de l’amour, Mme Ouédraogo y voit une bonne chose. «Quand mon mari est là, on fête ça à notre manière, en allant au restaurant par exemple où on mange et on rigole ensemble», raconte-t-elle le sourire au bout des lèvres. «Pas de fleurs ni de maquis. Les trucs trop romantiques, il n’aime pas trop ça, c’est un mossi donc je le comprends», ajoute-elle éclatant de rire.

Comme Mme Ouédraogo, Agathe Bahan va passer la Saint Valentin loin de son «élu». «Actuellement, nous ne sommes pas dans la même ville. Donc chacun va la passer de son côté», dit-elle un peu triste. Souvent décriée par certaines opinions comme une histoire inventée ou venue d’ailleurs, Agathe et son homme n’ont pas cette considération de la Saint Valentin et la célèbrent quand ils sont ensemble. «S’il était là, on allait s’offrir des cadeaux et se souhaiter joyeuse Saint Valentin», affirme-t-elle, convaincue que c’est une journée qui peut contribuer à l’épanouissement d’un couple et «raviver davantage la flamme de l’amour». Mais pour elle, cela n’est possible que pour les couples qui prennent vraiment au sérieux cette fête, en ce sens que c’est l’occasion pour eux de pouvoir se réaffirmer leur amour, leurs sentiments.

La Saint Valentin dite fête de l’amour n’est pas seulement l’affaire des couples mariés. Des célibataires en profitent également pour faire plaisir à leurs copines comme M. Shou étudiant en Économie dans une université publique du Burkina. Bien que n’étant pas encore en couple, il compte bien faire quelques surprises à «des filles». Pourquoi «des filles?», «parce que j’ai plus de sept filles à gérer», dit-il sans détour. Visiblement fier de sa prouesse d’avoir autant de filles, notre interlocuteur confie qu’il ne voudra pas les gérer toutes, reprochant aux filles d’être de nos jours «trop matérialistes». Il dit avoir prévu des montres et autres bracelets à certaines de ses petites amies, mais qu’il ne les leur donnera que lorsqu’elles en exprimeront le besoin. «Je suis économiste et tout est question de budget, on ne peut pas dépenser au hasard pour des choses qui comptent peu à leurs yeux», se justifie-t-il. Il est ainsi prêt à briser des cœurs lors de cette journée pourtant dédiée à la célébration de l’amour.

Par Siaka CISSE