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SEMICA 2017: Les organisateurs « prêts » malgré les « difficultés »

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Le commissaire général du Salon international de l’Energie, des Mines et des Carrières (SEMICA) Innocent Bélemtougri

Le commissaire général du Salon international de l’Energie, des Mines et des Carrières (SEMICA), Innocent Bélemtougri, dans un entretien qu’il a accordé à Wakat Séra, rassure les participants à la sixième édition de l’événement, que les organisateurs sont « fin prêts pour (les) accueillir », malgré les « difficultés » auxquelles ils font face actuellement dans l’organisation de cette « rencontre d’affaires ».

Wakat Séra: A quelques heures de l’ouverture de la 6è édition du SEMICA, quel est l’état d’avancement des préparatifs?

Innocent Bélemtougri: Le SEMICA, il faut le rappeler est un événement panafricain que nous organisons au Burkina depuis maintenant six ans et qui a pour vocation de promouvoir les secteurs énergie, mine et carrière sur le continent africain.

Pour la sixième fois consécutive nous tenons cette manifestation du jeudi 25 au samedi 27 mai sur le thème « Partenariat public-privé ». Le SEMICA 2017, à quelques heures de son lancement, c’est plus d’une cinquantaine d’exposants confirmés, plus d’une trentaine de pays participants, c’est également sept panels de conférence qui sont prévus, c’est un peu plus de 240 rendez-vous d’affaire B2B qui sont attendus. Tout ça prendra fin le samedi avec la soirée gala de clôture au cours de laquelle nous remettrons des trophées aux entreprises les plus méritantes d’Afrique dans les secteurs énergie, mine et carrière. Donc nous pouvons dire que le SEMICA est fin prêt pour accueillir ses participants.

Quelles sont les grandes innovations auxquelles le public pourrait s’attendre cette année?

Nous avons à nos côtés, des personnalités bien en vue. Je peux citer le parrain, Philipe Ouédraogo, un des précurseurs africains du développement du secteur minier sur le continent. C’est une des rares personnalités X mine (formation minier au niveau du top management) que nous avons au Burkina. Et c’est l’un des tout premiers directeurs généraux nationaux du projet de Tambao (Nord). Nous attendons, au niveau international, l’arrivée du président du groupe JA Delmas Caterpillar, Joel Cavaille, qui vient au SEMICA pour la première fois. C’est un monsieur qui a un agenda très chargé mais qui a pris sur lui d’être au rendez-vous de cette édition. Entre autres conférenciers nous avons M. Yaméogo, un expert en efficacité énergétique.

Nous avons donc un ensemble de personnalités qui prendront part, aux côtés de nos partenaires, qui ont bien voulu accompagner cette édition, qui ne s’est pas organisée dans la facilité.

Avez-vous une activité particulière au profit d’un public bien ciblé?

Je précise que le SEMICA en terme de résumé c’est des panels de conférence thématique, c’est des rencontres B2B, des expositions, des événements spéciaux et la soirée gala de clôture. Mais il y a une activité à laquelle nous tenions cette année, qui était intitulée la bourse des permis miniers. Ça faisait partie des innovations cette année. Mais du fait que le temps faisait défaut, nous avons décidé de la reporter aux prochaines éditions. Ceci dit, le SEMICA permet aussi à un certain nombre d’étudiants de prendre part à la manifestation. Cette année, ils seront au nombre de 50.

Y a-t-il des difficultés auxquelles vous faites face dans l’organisation de cette sixième édition ?

Cette 6è édition a été un extraordinaire challenge organisationnel pour nous parce que nous avons eu beaucoup de contraintes, notamment en matière de logistique et de finance, mais nous sommes motivés à la réussir. En terme de budget nous sommes très très loin de celui escompté, mais nous allons le tenir en sachant bien que nous allons terminer le SEMICA, très endetté.

Nous nous sommes retrouvés à faire un choix, entre annuler l’édition 2017 parce que nous n’avons pas d’argent ou la tenir en sachant, bien avant même l’ouverture, qu’à la fin nous serons endettés. Nous n’avons pas hésité une seule seconde à faire le choix qu’il fallait parce que le SEMICA se positionne aujourd’hui comme un rendez-vous planifié au niveau de beaucoup d’entreprises à travers le monde.

Il était important d’offrir aux uns et aux autres, cet espace de rencontre entre les professionnels, les gouvernants et les acteurs de la société civile, quel que soit ce que cela nous coûte, car cet événement contribue au dynamisme économique du Burkina mais aussi au rayonnement des affaires des entreprises participantes. Nous avons voulu tenir ce rendez-vous malgré nos difficultés.

Quel sera le niveau de sécurisation de cet événement?

Pour ce qui est du niveau sécuritaire du SEMICA 2017, nous sommes en train de travailler pour terminer l’événement avec zéro incident. C’est pourquoi pour avoir accès au SEMICA 2017 il faudrait obligatoirement avoir un badge. Il y a divers types de badges et ceux qui sont les plus faciles d’accès sont ceux-là qui sont gratuits et sont à la disposition des sponsors et partenaires du SEMICA. Pour avoir accès au SEMICA nous invitons le public à prendre attache avec l’un de nos partenaires pour avoir son badge gratuit.

En dehors de cela, nous invitons le public participant à respecter les consignes de sécurité qui seront données parce que les badges donneront accès à certains niveaux et pas à d’autres.

Côté sécurité nous avons plusieurs cordons qui seront déployés pendant la manifestation, tout ça pour permettre aux Burkinabè et aux participants internationaux de vivre la manifestation dans la paix et la quiétude. Nous souhaitons terminer en beauté cette édition et que chacun reparte chez lui avec le sentiment d’avoir participé à un événement unique, utile et florissant pour ses affaires.

Quel bilan peut-on retenir de l’organisation du SEMICA depuis sa création ?

Ce que nous nous observons à travers les différentes éditions que nous avons pu mener jusque là, c’est que organiser un événement comme le SEMICA, ça a du sens parce que à chaque édition nous enregistrons des participants qui viennent de très loin. Les cinq dernière éditions ne nous ont pas enrichis mais nous sommes convaincus que le SEMICA, à terme, sera bénéfique. Il faut serrer la ceinture pour pouvoir rassurer ceux qui y croient également, afin de mobiliser de gros financements. C’est un peu ça notre espoir.

En termes de bilan sommaire, nous dirons que notre existence déjà a du sens et il reste à travailler pour convaincre un peu plus les participants à travers le monde, à travailler un peu plus pour renforcer et à élargir nos partenariats, nos relations avec nos gouvernants parce que c’est à ce prix-là aussi que nous pouvons grandir.

Peut-on s’attendre à une redynamisation du SEMICA?

Depuis quelques semaines nous travaillons à donner une nouvelle dynamique, une nouvelle orientation, une nouvelle vision beaucoup plus claire du SEMICA. Le SEMICA nouveau se dessine parce que nous croyons qu’aujourd’hui l’Afrique est le continent le plus riche du monde. Nous voulons que des investisseurs viennent au SEMICA en rencontrant des opportunités d’affaires de tous les pays africains. C’est un rêve que nous nourrissons et nous devons travailler à cela et c’est ce qui nous motive aussi malgré les difficultés.

L’espace du SEMICA est à la disposition du Burkina et de l’Afrique, mais il nous faut consolider et jeter les bases plus solides pour que les générations qui vont suivre puissent poursuivre l’œuvre du combat du développement du continent africain. Nous nous ne sommes qu’une pierre dans l’édifice et nous veillons à laisser peut-être aux générations futures des fondations plus solides.

Il y a eu un temps où on parlait de fusion SAMAO-SEMICA, aujourd’hui où en êtes-vous avec le projet ?

Je n’appellerai pas ça fusion. SAMAO (la Semaine des activités minières de l’Afrique de l’Ouest) a été créé par l’Etat burkinabè comme étant un espace au sein duquel l’ensemble des activités, qu’elle soit publique ou privée pouvait se tenir.

Aujourd’hui le SEMICA a accepté de se tenir dans le cadre de la SAMAO. Donc le SEMICA évolué seul c’est la dernière version, cette année. La prochaine édition du SEMICA va se tenir dans le cadre de la SAMAO qui est aussi annuelle. Nous sommes en contact avec le gouvernement. Nous avons accepté de rentrer dans le cadre harmonisé de la SAMAO et notre autonomie d’organisation et de fonctionnement nous a été garantie, donc ce n’est pas une fusion.

Il faut savoir que le SEMICA ne disparait pas pour autant, il existe mais se tient dans le cadre de la SAMAO comme d’autres événements peuvent aussi venir se tenir dans le cadre de la SAMAO. C’est un peu ça la vision du gouvernement et nous y adhérons entièrement. Donc l’édition prochaine, Dieu voulant nous pouvons aussi offrir un nouveau visage du SEMICA beaucoup plus performant, rayonnant pour le bonheur du Burkina parce que nous devons tous en tant que citoyen de ce pays travailler à ce qu’il se développe et que ce pays rayonne à la face du monde.

Daouda ZONGO