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Sénégal: liberté ou piège pour Sonko?

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Le domicile de l'opposant sénégalais, Ousmane Sonko débarrassé du dispositif sécuritaire qui l'entourait (Ph. d'archives)

Le dispositif sécuritaire qui a été dressé autour du domicile de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko depuis le 28 mai 2023, a été levé ce lundi 24 juillet 2023, selon le porte-parole du parti Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Si Ousmane Sonko et ses avocats criaient à une séquestration, donc une incarcération à domicile, le gouvernement lui a évoqué une mesure pour éviter les émeutes régulièrement provoquées par les sorties de l’opposant qui, lance des appels itératifs à l’endroit de ses militants, à manifester. Le bilan de cette ébullition de la rue provoquée par les mots d’ordre de Sonko, est bien lourd: 16 morts selon le gouvernement, une trentaine à en croire l’opposition.

Poursuivi en justice et condamné le 1er juin 2023 à deux ans de prison ferme pour «corruption à la jeunesse», le leader du Pastef a, sur sa tête une menace d’incarcération, cette peine qu’il a ramassée par contumace ne pouvant fait l’objet d’aucun autre appel devant une autre juridiction. Elle vient d’ailleurs s’ajouter à une autre condamnation, celle-là à six mois de prison avec sursis pour diffamation, procès pour lequel il a fait appel. Ce lundi 24 juillet, donc contre toute attente, les forces de sécurité qui étaient postées autour de la résidence du candidat à la présidentielle de février 2024 se sont retirées de leur position, donnant désormais libre accès à la résidence d’Ousmane Sonko, mais aussi fludifiant la circulation à la cité Keur Gorgui.

En tout cas, les deux peines infligées à Ousmane Sonko l’écartent systématiquement de la course au fauteuil de Macky Sall, car le privant de ses droits civiques. Si la situation demeure en l’état, Sonko devra faire une croix sur ses ambitions présidentielles, car il ne pourra être ni électeur, encore moins candidat. Du reste, il ne peut que s’en prendre à lui-même, ayant opté pour la défiance envers la justice de son pays et l’Etat. Il ne semble pas, du reste, vouloir changer de posture. Pourtant, dans le même temps, pour faciliter un retour de la paix au Sénégal, le chef de l’Etat sortant, accusé de convoiter un 3e mandat, a dit solennellement qu’il n’en n’a pas l’intention. Les uns et les autres, hormis bien entendu ses partisans, attendent désormais d’Ousmane Sonko qu’il revienne dans la république et se plie aux décisions de justice de son pays.

La levée du dispositif sécuritaire autour de son domicile, peut devenir un piège dans lequel l’opposant tomberait facilement, s’il s’obstine à continuer sa fronde contre l’autorité. Maintenant que toutes les voies sont dégagées autour de lui, puisque Macky Sall ne sera pas candidat et que les forces de l’ordre ne le séquestrent plus,  plus rien ne devrait l’empêcher de se présenter à la justice pour répondre des griefs qui lui sont reprochés. En tant que présidentiable, il doit donner l’exemple du garant des institutions de la république!

Par Wakat Séra

Par Wakat Séra