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SIDA en Afrique: les malades se cachent pour mourir!

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Le Sida sera-t-il un jour conjugué au passé en Afrique? (Ph. rfi.fr)

Chaque 1er décembre est commémorée la Journée mondiale de lutte contre le Sida. C’est l’occasion de rappeler à tous que le mal existe toujours et continue de faire des ravages au sein de toutes les franges d’âge, notamment la jeunesse. L’opportunité est donc toute trouvée pour sensibiliser davantage sur l’indispensable prévention et la nécessité d’apporter un soutien aux personnes vivant avec le VIH/Sida. Mais de l’apparition du fléau à nos jours, les cas continuent de se compter par millions et presque autant de morts, notamment en Afrique où tout est encore priorité, où les hôpitaux manquent de tout et où le mal du siècle tue sans limite, à cause de la pauvreté endémique mais aussi parce que nombre de malades stigmatisés, se cachent pour mourir.

A l’époque, du fait sans doute du peu de certitude dont on disposait du «mal du siècle», certains l’avaient baptisé péremptoirement la «maladie des 3 H»: les Haïtiens, les hémophiles et les homosexuels. Mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, la science ayant fait d’immenses progrès. Depuis lors, à propos de la pandémie on a bien découvert que les 3 H sont loin d’être les seuls susceptibles d’être concernés par le VIH. Se propageant à un rythme qui effrayait d’autant plus que les scientifiques les plus perspicaces n’arrivaient pas à lui opposer un remède curatif, le SIDA a pris ses aises sur tous les continents n’épargnant nul pays où il ne passe et repasse. Les professeurs Montagnier de France, Robert Gallo des Etats Unis avec à leur suite, de nombreux autres chercheurs et scientifique, sueront sang et eau et s’évertueront à opposer à cette pandémie quelque remède curatif…en vain. Et ce, jusqu’à ce jour!

Cependant, ces dernières années, force est de constater que du SIDA, on disserte peu. Non pas parce qu’il n’existe plus, ou qu’il aura perdu de sa force de destruction massive… mais, plus tragiquement parce qu’une pandémie nouvelle lui aura ravi la vedette.

Au cours du dernier trimestre de 2019, à partir de la province de Wuhan en Chine surgit une nouvelle maladie qui bientôt se propagea comme une trainée de poudre et très rapidement répandit l’épouvante dans les quatre coins de la planète, à une vitesse à peine imaginable…

Sous les tropiques, certains sont allés jusqu’à enterrer le SIDA dans la conscience collective, et pour cause! Les prévisions que même des scientifiques chevronnés de l’OMS brandissaient prévoyaient des cadavres innombrables qui joncheraient les rues des villes et contrées africaines. Et de fait il y avait de quoi avoir de l’effroi en voyant l’hécatombe que produisait le virus du Covid-19 dans les pays européens et américains, et ce, en dépit de la puissance de leurs services de santé. Combien, au total, périrent de ce fléau? Des millions.

Pendant ce temps, le SIDA, lui, continue de faire ravage, mais en silence. Que l’on n’en parle pas ne signifie pas qu’il n’existe plus. Bien au contraire et c’est sans doute là que se trouve le piège. Même s’il faut le reconnaitre, que la pandémie du Covid-19, en dépit des prévisions les plus catastrophiques, a quelque peu épargné le continent noir. Pas qu’il n’y eut pas de victimes à déplorer, mais si l’on établit une comparaison avec ce qui se vécut ailleurs, on se rend compte de la différence, et elle est de taille.

On ne peut pas en dire autant du SIDA en Afrique. Et à supposer que dans d’autres continents l’actualité du Covid-19 en arrive à faire oublier l’existence du SIDA, les pays af des pavillons entiers de nombreux centres de santé abritent de bien nombreux et malheureux malades du sida en phase terminale qui n’attendent rien d’autre que la mort.

Le continent noir ayant été quelque peu épargné par ce même Covid-19 il lui serait raisonnable de ne pas oublier que l’autre mal, le «mal du siècle» continue, lui, de saccager sa jeunesse.

Même si les antirétroviraux et une bonne hygiène de vie permettent de prolonger quelque peu la vie de personnes affectées, le SIDA tue et plus que jamais, la sensibilisation ne doit faiblir! La commémoration du 1er décembre devrait éminemment servir à cela aussi!

Par Wakat Séra