Accueil Politique Soumane Touré: Djibrill Bassolé « a été gardé trop longtemps en détention »

Soumane Touré: Djibrill Bassolé « a été gardé trop longtemps en détention »

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Le secrétaire général du Parti de l’Indépendance du Travail et de la Justice (PITJ), Soumane Touré a déclaré que l’ex-ministres des Affaires étrangères, le seul général de gendarmerie du Burkina, Djibrill Bassolé, «a été trop longtemps gardé en détention», au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi 14 juillet à Ouagadougou.

Comme il fallait s’y attendre, Soumane Touré, a, sur près de trois heures d’horloge (10H à 13H), prononcé une déclaration liminaire d’une quarantaine de pages dans laquelle il revient sur les histoires politiques de la France et du Burkina qui s’imbriquent de par la richesse coloniale avant les sujets d’intérêt national du moment du pays. Les questions de la loi sur le Partenariat public privé, la Haute Cour de justice, la réconciliation, les dossiers de l’insurrection et du putsch, l’affaire Bassolé et bien d’autres ont été passées au peigne fin par le premier responsable du PITJ qui n’a pas manqué d’interpeller les autorités notamment sur la démocratie, la justice et la réconciliation.

Sur l’Affaire du dernier ministre des Affaires étrangères de l’ex-président Blaise Compaoré, l a affirmé sans ambages que « l’arrestation et la détention de Djibrill Bassolé rentrent dans la logique du nouveau Code électoral qui avait été élaboré sous la Transition pour écarter tous les candidats menaçants ». Contrairement à certains leaders politiques qui ont été intimidés sous la Transition de ne pas se présenter à la présidentielle de novembre 2015, M. Bassolé « n’a pas caché ses intentions pour le pouvoir et tout le monde le sait puisqu’il a même créé un parti », a-t-il dit.

Les dirigeants du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), l’actuel parti au pouvoir, « craignaient la candidature de Djibrill Bassolé. Voilà pourquoi ils l’on arrêté », a-t-il poursuivi avant de confier qu’« on l’a négocié pour qu’il renonce il a dit qu’il ne renonce pas à ses droits citoyens ».

« Donc les choses sont assez claires. C’est une détention politique. Et aujourd’hui on ne veut pas relâcher Djibrill Bassolé parce qu’il va raconter beaucoup de choses à l’international sur l’insurrection, la Transition, l’usurpation du pouvoir par le MPP et sa détention », a conclu M. Touré qui pense que  « compte tenu qu’il est très introduit auprès des bailleurs de fonds, les arabes notamment, naturellement il va fermer les portes (aux dirigeants du MPP).

Il a estimé que « c’est pourquoi Roch Marc Christian Kaboré veille particulièrement à ce que Djibrill ne soit pas libéré ». « Je ne sais pas pourquoi l’Etat s’entête (dans cette affaire) jusqu’à aller se heurter à l’Organisation des Nations unies (ONU). Le ton et les propos que les autorités burkinabè tiennent à l’égard des Nations unies ne sont pas corrects. Il faut que notre pays respecte toutes les institutions internationales auxquelles nous sommes membres».

Le PITJ « est d’accord avec les Nations unies qui exigent la libération de Djibrill Bassolé. S’ils ne veulent pas lui accorder la liberté provisoire, qu’il accélère son dossier afin qu’il soit jugé car il est malade et tout le monde sait. On s’inquiète pour lui », a fait savoir Soumane Touré qui continue dans un ton humoristique que Djibrill qui a été « notre adversaire, nous a même enfermés mais ce n’est pas pour autant que nous allons accepter ce qu’on lui fait».

Mathias BAZIE