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Suspension du conseil municipal de Saponé: « Nous ne croyons pas trop à la médiation » (maire déchu)

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Une délégation de fils de Saponé dont le maire déchu Abdoulaye Compaoré, au centre, demandant au gouvernement d'annuler son décret portant suspension du Conseil municipal

Le maire Abdoulaye Compaoré qui dirigeait la maire de Saponé, une localité située à une trentaine de kilomètres au Centre-sud de Ouagadougou et ses soutiens « ne croient pas trop à la médiation » auto saisie du Médiateur du Faso, Saran Séré/Sérémé. Les conférenciers qui ont signifié à la presse qu’ils étaient à Ouagadougou en tant que fils de Saponé qui ne veulent rien que la résolution de la crise dans leur commune, se fondent sur le fait que le camp de leurs détracteurs, est «divisé». Cependant ils demandent «l’annulation» du décret qui met leur conseil municipal sous tutelle d’une délégation spéciale.

« Nous ne croyons pas trop à cette médiation parce que l’autre camp (dirigé par l’ex-maire Idrissa Ouédraogo) est toujours divisé en son sein. Ils (frondeurs) ont même demandé (au médiateur) au moins dix jours pour donner une position finale », a confié  l’élu MPP, M. Compaoré qui a été assisté par une forte délégation des fils de Saponé dont des députés de l’Union pour le progrès et le Changement (UPC), un parti de l’opposition.

A la suite de la médiation engagée par le Médiateur du Faso, « les conseillers municipaux, toutes d’obédiences confondues, au nom des populations de Saponé, ont introduit un recours en annulation du décret de la dissolution du conseil municipal et demandent l’annulation du décret de la dissolution du conseil municipal qui met Saponé sous délégation spéciale, auprès du Conseil d’Etat » car tout est bloqué dans le fonctionnement de la mairie, a rappelé M. Compaoré.

Le maire déchu de Saponé, Abdoulaye Compaoré

A la question de savoir si la crise qui a conduit à la dissolution du conseil municipal n’était pas plus un problème clanique que politique, le maire fraîchement déchu, Abdoulaye Compaoré, a battu en brèche cette thèse. Il en veut pour preuve le fait que lui-même n’est ni de Saponé-marché, ni de Saponé-Karkuidighin. « C’est très grave de transformer des problèmes politiques en problèmes claniques », a-t-il trouvé, pointant du doigt « de faux politiciens » qui veulent passer par tous les moyens pour parvenir à leurs fins.

Il a tenté de rassurer les Burkinabè qu’il ne se passe rien à Saponé comme le pensent certains. « Saponé ne brûle pas malgré la communication offensive menée par l’infime minorité qui a usé, impunément de la violence afin d’obtenir ce qu’elle souhaite », a-t-il dit.

Les conférenciers appellent tous les fils de Saponé à mettre de côté leurs divergences et de demander la levée de la suspension du Conseil municipal vu l’urgence de la situation. « La mairie ne dispose plus de budget depuis le départ du maire Idrissa Ouédraogo (en juin 2017). La mairie n’a absolument plus rien. C’est nous qui financions tout quand on était aux affaires », a dit Abdoulaye, pour qui ça urge parce qu’« aujourd’hui vous ne pouvez plus même avoir d’extrait d’acte de naissance, tout est bloqué ».

« Les agents de la mairie n’ont pas reçu leurs salaires car il n’y avait pas d’ordinateur ni même de rame de papiers pour tirer les bulletins et autres dépenses. Actuellement le fonctionnement de la mairie est bloqué à tous les niveaux », a-t-il insisté sous l’acquiescement de ses soutiens qui accusent le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti pouvoir) de n’avoir pas pris des dispositions pour permettre à l’équipe déchue de fonctionner normalement.

Par Mathias BAZIE