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Tchad: trois journalistes accusés d’intelligence avec Wagner placés sous mandat de dépôt

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Trois journalistes tchadiens, accusés d’intelligence avec le groupe paramilitaire russe Wagner et de complot contre l’État, ont été placés sous mandat de dépôt à N’Djamena, rapportent des médias, ce mardi 11 mars 2025.

Hier lundi, Monodji Mbaindiguim Olivier, directeur de publication du journal Le Pays, Mahamat Saleh Al Hisseine, journaliste à l’Onama et Ndilyam Guekidata, collaborateur au journal Le Pays, ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction et passeront leur première nuit à la Maison d’arrêt de Klessoum, selon des sources médiatiques ce mardi 11 mars 2025.

Les mêmes sources ajoutent qu’une nouvelle audition est prévue jeudi 13 mars 2025, alors que cette affaire soulève des interrogations sur la liberté de la presse et l’influence russe en Afrique.

En effet, le parquet d’instance de N’Djamena a informé l’opinion publique de l’ouverture d’une enquête judiciaire à la suite d’une dénonciation mettant en cause plusieurs personnes. Selon le procureur de la République, Oumar Mahamat Kedelaye, plusieurs documents ont été transmis au parquet, révélant que certains citoyens tchadiens auraient fourni des informations sensibles sur la sécurité et l’économie du pays à une puissance étrangère.

« Les investigations menées par la police judiciaire ont conduit à l’interpellation et à la garde à vue de Monodji Mbaindiguim Olivier, Mahamat Saleh Al Hisseine, Oumar Mahamat Oumar Madani et Ndilyam Guekidata. Après leur interrogatoire, le parquet a retenu des charges lourdes contre eux, à savoir : Intelligence avec une puissance étrangère, de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique du Tchad ; complot contre l’État ; complicité dans des actes portant atteinte aux intérêts nationaux », rapporte Alwihdainfo qui rappelle que ces faits sont prévenus et réprimés par les articles 95, 102 et 80 du Code pénal tchadien.

Face à la gravité des accusations, une information judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités de chacun des inculpés. « Bien que certains accusés soient journalistes, ils ne bénéficient d’aucun traitement de faveur en dehors des délits de presse et restent soumis au droit commun, dans le respect de leur droit à la défense », a prévenu le parquet.

Par Wakat Séra