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Terrorisme au Sahel: Paris parie sur Parly

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La ministre française des armées, Florence Parly, a rencontré le président du Faso

Une tournée dans le Sahel pour prendre le véritable pour de la situation sécuritaire qui se dégrade de jour en jour. C’est dans cette logique que la patronne des armées françaises a pris son bâton de pèlerin après un week-end particulièrement douloureux pour le Mali qui a perdu plus de cinquante de ses soldats dans des attaques terroristes et le Burkina qui pleure les assassinats du député-maire de la ville martyre de Djibo et trois autres personnes. A cette comptabilité macabre s’ajoute la mort, en territoire malien, du jeune brigadier français, Ronan Pointeau. Même si son agenda et donc l’objet de son séjour dans le Sahel portent le sceau du secret pour des raisons de sécurité, on imagine que Florence Parly évoquera avec les dirigeants burkinabè, malien, tchadien, etc., les questions liées à la lutte contre le terrorisme et surtout le positionnement de la force française Barkhane dans cette partie de l’Afrique. En attendant, la grande hantise s’est emparée les populations qui, la peur au ventre, essaient de vaquer à leurs occupations.

A quand la fin de l’hécatombe dans le Sahel et plus particulièrement au Burkina Faso eu au Mali? Interrogation qui reste sans réponse et qui risque de demeurer encore longtemps ainsi au vu du nombre impressionnant de morts que l’hydre terroriste fait dans ces deux pays. Si la population civile n’est point épargnée par ces attaques barbares qui se succèdent, de plus en plus, ce sont les Forces de défense et de sécurité (FDS) qui paient le plus lourd tribut à la hargne meurtrière des terroristes. Comme le Mali, le Burkina Faso, entré dans l’œil du cyclone depuis environ 5 ans, vit, pour ne pas dire survit lui aussi au rythme quotidien des attaques terroristes dont la comptabilité macabre est devenue difficile à établir, au risque de se brûler les méninges. En tous cas, les deux voisins malien et burkinabè, et dans une mesure un peu moindre le Niger, sont comme soumis au même destin. Malgré leur détermination et leur courage, les militaires burkinabè et maliens sont impuissants face à la puissance de feu de l’ennemie. Les armées nationales, comme sous équipées et visiblement handicapées par le manque criard d’un service de renseignement à la pointe, sont toujours surprises par des forces du mal très bien renseignées comme si elles bénéficiaient de complicité à un niveau insoupçonné. Les populations civiles, dont la collaboration est constamment sollicitée et ne fait certainement pas défaut dans cette lutte sans fin engagée contre le terrorisme ne savent plus quel saint protecteur invoquer. Une chose est certaine, la lutte contre le terrorisme doit être repensée, surtout que le groupe Etat islamique, frappé à mort par un Donald Trump qui savoure la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi simplement et naïvement comme un enfant qui vient de se voir offrir un nouveau jouet, est atteint mais pas éteint. Comme il vient de le faire au Mali, en revendiquant la mort du jeune militaire français et les attaques qui ont endeuillé les forces armées maliennes, Daesh jettera sans doute ce qui lui reste comme force dans la bataille. L’Afrique et ses pays aux frontières poreuses défendues par des armées dotées du strict minimum, devient ainsi une cible parfaite. Que dire des pays comme le Burkina Faso et le Mali, qui, en plus des attaques terroristes difficilement contenues, sont frappées par des crises inter-communautaires, situation redoutée par toutes les armées du monde?

A quand la fin de l’hécatombe? La question revient encore, plus que jamais inquiétante et peut-être que la ministre française des Armées, Florence Parly, apportera de bonnes nouvelles aux Burkinabè. Surtout que le président du Faso a sollicité, le 10 octobre dernier à Lyon, auprès de son homologue français, un appui accru de la Force Barkhane, notamment en ce qui concerne le vide sécuritaire dans la province du Soum, région frontalière du Mali. L’urgence aujourd’hui pour l’Afrique, c’est d’éviter à tout prix que les terroristes-si ce n’est déjà le cas- fassent du Sahel leur sanctuaire. Conjugué avec le chaos libyen, ce sera le pire des scénarios pour le continent, et même le reste du monde.

Par Wakat Séra