Accueil A la une Terrorisme: ça tue toujours au Sahel!

Terrorisme: ça tue toujours au Sahel!

0
Le capitaine Ibrahim Traoré (à gauche) et le colonel Assimi Goïta

En attendant d’avoir les nouvelles des disparus, le Burkina Faso pleure 51 de ses soldats tombés, ce vendredi, dans une embuscade entre les deux localités de Déou et Oursi.  A la suite du capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso et chef suprême des armées, des leaders de partis politiques et de la société civile ont donné de la voix pour condamner ces frappes meurtrières dont l’ampleur n’est pas sans rappeler la lourde perte subie par les Forces armées nationales dans l’attaque d’Inata qui a été fatale à au moins 53 gendarmes, en novembre 2021.

A quand la fin de la série noire qui s’est enrichie d’un autre forfait des hommes sans foi ni loi à qui est attribuée une autre attaque commise ce lundi et dont le bilan reste inconnu pour l’instant? Interrogation légitime, qui malgré sa pertinence ne douche plus l’optimisme des Burkinabè qui sont désormais convaincus, comme le capitaine Traoré, que «la lutte est âpre, le combat parsemé d’embûches, mais -que-notre sursaut patriotique et notre détermination restent intacts jusqu’à la victoire finale.»

Sauf que cette lutte, nous ne saurions la mener, encore moins la gagner seuls. Non pas parce le Burkina ne dispose pas de combattants, mais simplement parce que la pieuvre terroriste a enlacé de ses tentacules, tout le Sahel. Elle va même plus loin, car ciblant désormais des pays de l’ouest africain comme le Togo, le Bénin et dans une moindre mesure la Côte d’Ivoire. Il urge donc de resserrer les rangs pour renverser la tendance et ramener la quiétude au sein de peuples qui aspirent à un développement qui s’éloigne davantage d’eux, à cause du terrorisme qui les plonge plutôt dans le chaos sécuritaire et une crise humanitaire d’envergure.

Les Personnes déplacées internes (PDI), dont les rangs ne cessent de grossir, les écoles et centres de santé aux portes closes, la cherté de la vie à laquelle participe l’exil dans leur propre pays de populations qui ont dû tout abandonner, terres et bétails, pour fuir vers des zones urbaines moins dangereuses, etc. Ainsi se résume de nos jours le quotidien des Burkinabè et des Maliens.

Certes l’espoir renaît au Burkina, compte tenu de l’engagement affiché par les dirigeants de passer à l’offensive pour chasser le ver du fruit. Mais, au Mali voisin, où une propagande excessive fait monter l’armée en puissance, la situation est des plus inquiétantes. Dernière mauvaise nouvelle en date, trois casques bleus ont été tués dans le centre du pays, ce mardi, dans l’explosion d’une mine improvisée. Ce qui vient compléter les attaques armées qui endeuillent au quotidien le Mali. De plus, des localités entières sont sous coupe réglée de terroristes qui ne cessent de donner du fil à retordre aux Forces armées maliennes.

Des FAMa qui, malgré l’appui de leurs nouveaux partenaires russes, des instructeurs selon la junte militaire au pouvoir, des «mercenaires» de la société de sécurité privée Wagner selon une partie de l’opinion internationale, ne sont pas en mesure de mettre fin aux attaques armées qui viennent de toutes parts. Malheureusement pour le Mali, ses dirigeants militaires ont fait le vide autour du pays, se livrant à une chasse ouverte aux occidentaux et instaurant un climat de défiance sans commune mesure avec certains de leurs voisins. Pire les maîtres de Bamako qui ont procédé au retrait de leur pays du G5 Sahel, ont mis en difficulté cette force conjointe créée par le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Tchad et bien entendu le Mali.

Il n’est jamais tard pour bien faire, dit l’adage! A ce titre, le G5 Sahel qui, s’il retrouve des couleurs et tous ses membres, tout comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA) ont l’impérieux devoir de venir au chevet de ces pays mal en point du fait du terrorisme. Il est donc temps pour la junte militaire au pouvoir au Mali, qui a fait du musèlement de la presse et de tous ses contradicteurs son programme de gouvernance, de revenir à de meilleurs sentiments pour que dans l’union qui fait la force, les pays sahéliens puissent vaincre l’hydre terroriste.

Par Wakat Séra