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Trafic d’espèces protégées : cinq trafiquants d’ivoire arrêtés puis déférés à la prison civile de Sokodé

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Les trafiquants arrêtés à Sokodé

Cinq présumés trafiquants arrêtés en flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de deux grosses défenses d’éléphant les 26 et 27 août 2022 à Sokodé, ont été déférés à la prison civile de Sokodé, le 29 août 2022. L’arrestation a été possible grâce aux agents de la Brigade de Recherches et d’Investigations  (BRI) de la police de Sokodé et du Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) en collaboration avec EAGLE-Togo.

Ces présumés trafiquants qui ont été interpellés au moment où ils s’apprêtaient à écouler les deux grosses défenses d’éléphant, une espèce intégralement protégée par les lois nationales et la convention CITES, ont tous reconnu que la vente ou la commercialisation de l’ivoire est interdite.

Une fois arrêtés, les nommés  KAZIMNA Pakoubadi, TASSOU Faladèma, KIZA Metozoué (chausseur, propriétaire des deux grosses pointes), INOUSSA Nourri (guérisseur) et SONHAYE Agbala sont d’abord mis en garde à vue  à la BRI, avant d’être déférés à la prison civile de Sokodé, après avoir reconnu les faits à eux reprochés devant le procureur. Ils encourent une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un (01) million à cinquante (50) millions de Francs CFA.

Les présumés trafiquants, tous de nationalité togolaise ont été pris par les éléments de la BRI en pleine négociation de vente des deux grosses défenses d’éléphant qu’ils ont minutieusement emballées dans de l’herbe géante fraiche avant de les dissimuler dans un sac de 100 Kilogrammes.

Dans un premier temps, ils sont quatre trafiquants à acheminer les défenses d’éléphant à Sokodé pour être commercialisées. Les quatre trafiquants arrêtés ont tous déclaré que les défenses d’éléphant proviennent du parc Fazao Malfakassa et qu’ils ne sont pas propriétaires.

Poursuivant l’enquête le 27 août et sur collaboration de l’un des quatre présumés trafiquants arrêtés, qui a fourni le nom du propriétaire pendant son interrogatoire, une équipe de la BRI accompagnée du dénonciateur s’est transportée le même jour à Yara-Kabyè  où, sur renseignement, l’équipe est parvenue à identifier le propriétaire nommé KIZA Matozoué puis procéder à son interpellation.

Ce dernier a reconnu être le propriétaire des deux grosses défenses d’éléphant et a avoué avoir tué en décembre 2021, un éléphant dans le parc Fazao Malfakassa. « Je suis chasseur et je tue souvent des gibiers et parfois des biches dans le parc Fazao Malfakassa. J’ai tué l’éléphant en décembre dernier et j’ai caché les défenses dans un champ. Je sais très bien que la commercialisation de l’ivoire est interdite, c’est pourquoi on ne voulait pas vendre ça au vue de tout le monde », a-t-il déclaré.

Pourtant, le Togo a adopté un code forestier, sans oublier les efforts de saisies d’ivoire en provenance des autres pays. Aussi, le nouveau code pénal dans son volet environnement renforce la protection de la faune et la flore dans son article 761 qui réprime d’un maximum de cinq ans de prison et de cinquante millions d’amende, toute personne qui directement ou indirectement commercialise sans droit, une espèce animale protégée.

« Le Togo n’a presque plus d’éléphants dans sa faune en proie à l’action humaine. Appréhender encore des individus en possession des défenses d’éléphant qu’ils ont récemment abattu dans ladite faune, ne peut mériter qu’une tolérance zéro dans la répression. La loi doit leur être appliquée dans son sens le plus stricte afin de donner un signal fort et décourager toute autre personne ayant cette intention criminelle », a déclaré le Coordinateur assistant d’EAGLE-Togo.

Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.

Rappelons que deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du braconnage lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat.

(EAGLE-Togo)