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UEMOA: état de convergence macro-économique des Etats membres

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Le Commissaire en charge du Département des Politiques économiques et de la Fiscalité intérieure (DPE) de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), Mamadou Mocthar Diagne

Le Commissaire en charge du Département des Politiques économiques et de la Fiscalité intérieure (DPE) de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), Mamadou Mocthar Diagne et ses proches collaborateurs ont rencontré ce lundi 23 septembre 2019, les Hommes de médias autour d’un petit déjeuner de presse, à Ouagadougou, pour communiquer sur le thème «Convergence au sein de l’UEMOA : état des lieux et perspectives».

La présente rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la politique de la communication de l’UEMOA, selon le commissaire Mamadou Mocthar Diagne, «vise à faire connaitre, davantage, aux populations et aux partenaires les efforts déployés par l’Union en vue de réaliser les objectifs» qui se décline en cinq points.

«Selon l’Article 4 de son traité, l’Union poursuit la réalisation des objectifs ci-après : -renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel dans un environnement juridique nationalisé et harmonisé ; assurer la convergence des performances politiques et économiques des Etats membres par l’institution d’une procédure de surveillance multilatérale ; créer entre les Etats membre un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services et capitaux et le droit d’établissement des personnes exerçant l’activité qui est indépendante où salarié ainsi sur le tarif extérieur commun et politique commerciale commune ; le quatrième objectif porte sur l’institution d’une coordination de politique sectorielle nationale par la mise en œuvre d’action commune et éventuellement de politique commune, notamment dans les domaines suivants, les ressources humaines, l’aménagement du territoire et transport, de télécommunication, de l’environnement, l’agriculture, l’énergie, les mines ; et le cinquième porte sur l’harmonisation dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, de législation des Etats membres plus particulièrement le régime de la fiscalité», a rappelé M. Diagne.

Le thème du jour, «Convergence au sein de l’UEMOA : état des lieux et perspectives», est en rapport avec l’objectif 2 de l’Union, a-t-il indiqué. La «Convergence» est le processus de rapprochement entre des économies dont les caractéristiques et le niveau de développement étaient initialement différent. On distinguerait la convergence nominale où on parle de rapprochement de certaines variables nominales, notamment le déficit budgétaire, le taux d’inflation, le taux d’endettement et la convergence réelle qui est le rapprochement des niveaux de vie, des niveaux de productivité et des structures économiques entre les économies membres d’une union économique et monétaire.

«Depuis 2012, l’UEMOA est sur une trajectoire de croissance appréciable. Nous faisons depuis (cette date) 6% de croissance et nous atteindrons en 2019, 6,7%, le taux de croissance le plus élevé en Afrique», a fait savoir le commissaire en charge du département des Politiques Economiques et de la Fiscalité Intérieure (DPE) de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

Pour le commissaire, ce taux de croissance est «satisfaisant». «Nous avons mis les moyens dans le cadre macro-économique assaini et politique budgétaire approprié, des institutions aptes à porter les politiques» de l’UEMOA.

«Les Etats sont conscients des dispositions qu’il faut prendre, des réorientations de politique économique (à faire) pour que la croissance ait plus de portée pour le plus grand nombre (de personnes)», a soutenu Mamadou Mocthar Diagne. «Il s’agira de la réorienter dans les secteurs porteur tel que l’agriculture qui occupe la majorité de la population, de faire en sorte, également, que l’économie soit diversifiée, qu’on transforme nos productions agricoles sur place», a-t-il poursuivi.

Les critères de convergence de 1er rang sont le ratio du solde budgétaire global, dons compris, rapporté au PIB nominal dont la norme est supérieure ou égale à -3%, le taux d’inflation annuel qui doit être inférieur ou égal à 3% par an et le ratio de l’encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au PIB nominal, inférieur ou égal à 70%.

Quant aux critères de deuxième rang, ils sont composés du ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales qui ne doit pas excéder 35% et le taux de pression fiscale dont la norme doit être supérieure ou égale à 20%.

En 2008, 2016 et 2018, aucun pays n’a respecté les critères de convergences de premier rang, révèlent les données de l’UEMOA.

«Les résultats du Burkina en matière de convergence ne sont pas mauvais. Le critère qui pose plus de problème pour les pays de l’UEMOA en général, c’est le critère relatif au solde budgétaire de nos déficits globaux», indiquent les données de l’UEMOA. En 2017, le Burkina avait un déficit de 7,9%. En 2018, il a réduit cela de trois points et se retrouve avec 4,9% et 2019 il est prévu que le Burkina serait à 3%.

«Nous avons des projections sur 2019 pour tous les Etats membres de l’UEMOA. Tous les Etats membres vont converger au 31 décembre 2019. Nous avons des programmes pluri-            annuels de convergence qui nous ont été envoyés par les Etats», a confié Mamadou Mocthar Diagne, affirmant que «l’analyse de ces programmes montre que la convergence sera effective pour les huit Etats de l’UEMOA au 31 décembre 2019». «En 2018, ce n’était pas le cas. Beaucoup d’Etats ont quelques difficultés, notamment pour respecter les critères clés, mais les mesures de politique budgétaire sont prises et nous pensons que probablement au 31 décembre 2019, l’horizon de convergence fixée par les autorités de l’Union sera atteint», a conclu M. Diagne.

En plus de la convergence de tous les pays au 31 décembre 2019, l’UEMOA a comme perspective pour après 2019, l’évaluation du dispositif de convergence au sein de l’espace en cours. Elle recommande aux Etats membres, notamment, des réformes structurelles, en particulier dans le secteur de l’énergie ; des mesures d’accroissement des recettes fiscales, l’efficience des dépenses d’investissements et maitrise des dépenses courantes et la gestion saine et prudente de la dette.

Par Daouda ZONGO