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Coup d’Etat au Burkina (2). Fin de l’état de grâce et retour du CDP ?

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Après le coup d’État du 24 janvier qui a renversé Roch Marc Christian, la junte militaire semble laisser de côté les organisations de la société civile impliquées dans l’insurrection et la Transition de 2014 alors que plusieurs anciens membres du CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) , le parti de Blaise Compaoré, font leur retour.

Nous avons vu, dans notre précédent article, que le coup d’État avait reçu une large approbation de la population, surtout parce que le gouvernement précédent éclaboussé par des scandales de corruption, s’avérait incapable de contenir l’avancée des terroristes. Mais le pays reste cependant en attente de résultats sur le front de la guerre. La mise en place de la Transition, toujours en cours, semble déjà avoir largement entamé le crédit que les Burkinabè donnaient aux militaires.

La rédaction de la Charte de la Transition.

Le MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde) dont se réclament les militaires ayant effectué le coup d’État du 24 janvier, confie la rédaction de l’agenda et du projet de Charte de la Transition à une commission composée d’une quinzaine de personnalistes, 2 militaires et 13 civils, universitaires et journalistes considérés comme compétents dans leur domaine. Ils n’apparaissent pas marqués politiquement jusqu’ici. Un geste fort pour montrer la volonté de se démarquer des partis politiques et des Organisations de la société civile, se bousculant pour leur service. Mieux, ce travail, qui va les occuper une quinzaine de jours ne sera pas rétribuer. Une décision prise pour marquer une volonté de rupture. Le patriotisme doit primer sur les intérêts financiers.

Il en fut ainsi en 2014. A la seule différence près que le premier noyau de personnes qui s’était constitué au sein de la société civile pour rédiger un premier projet de Charte de la société civile, avait été choisi au sein d’une assemblée générale, sans que la question d’une éventuelle rétribution n’ait été évoquée. Par contre les députés du Conseil National de la Transition, désignés par vote interne au sein des différents collèges constitués par les composantes du corps social, partis politiques OSC, autorités religieuses et chefs traditionnels, armées s’étaient octroyés des salaires confortables, qu’ils ont dû diminuer après une vague de protestation.

Source: blogs.mediapart.fr