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Adoption du code électoral burkinabè: les députés de l’opposition ont boycotté

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photo d'illustration

Les députés de l’opposition politique burkinabè ont quitté l’Hémicycle ce lundi 30 juillet 2018 lors de l’adoption du nouveau code électoral pour protester contre la qui « exclut », selon eux, une grande partie des Burkinabè de la diaspora. Ces députés de l’opposition estiment que l’adoption de ce nouveau code électoral constitue «un recul grave» pour la démocratie au Burkina Faso.

Le nouveau code électoral a été adopté sous haute surveillance policière et des agents de la gendarmerie. En effet, dès 8H, plus d’une trentaine des éléments armés de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), une unité spéciale de la police, et de la gendarmerie assuraient la sécurité autour de l’Assemblée nationale sise à Gounghin, au Centre-Ouest de Ouagadougou.

L’opposition composée de groupes parlementaires que sont l’Union pour le changement et le progrès (UPC), le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et la Paix, justice et réconciliation nationale (PJRN), a signifié clairement son position lors des débats avant de quitter la salle de l’Assemblée nationale en guise de protestation contre la nouvelle loi électorale qui mettrait en marge une large majorité des Burkinabè vivant à l’extérieur.

L’opposition dit décelé, à travers ce nouveau code, de «graves manquements» qui sont de nature à mettre en mal le vivre ensemble ou la cohésion sociale. Elle a également dénoncé le document dans lequel il est dit que l’opération du vote de la diaspora se fera «uniquement dans les ambassades et les consulats». Pour elle, prenant le cas des Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire estimés à environ 5 000 000 d’électeurs, ces deux lieux ne pourront objectivement pas permettre au plus grand nombre des votants de pouvoir accomplir leur droit de vote.

L’opposition a aussi dénoncé la décision du gouvernement qui porte ce projet de loi, de ne seulement permettre, qu’aux Burkinabè de la diaspora détenteurs de la «Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) et du passeport ordinaire tous en cours de validité  de voter».

Mais, le président de l’Assemblée nationale Alassane Bala Sakandé, a indiqué après la sortie des députés de l’opposition que «cette politique de la chaise vide n’a jamais payé», se demandant ce que l’opposition, à travers ce comportement, veut «laisser comme héritage» à la nouvelle génération.

La majorité a quant à elle, a salué et félicité l’adoption de ce texte électoral qui «est une grande avancée pour la démocratie» au Burkina Faso.

Sur les 126 votants, c’est au total 83 députés qui ont en définitive voté pour le oui après la sortie des députés de l’opposition.

Par Mathias BAZIE