Accueil A la une Afrique: «Le niveau d’investissement reste faible» (Dominique Strauss-Khan)

Afrique: «Le niveau d’investissement reste faible» (Dominique Strauss-Khan)

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L’ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Khan, participant à la première forum Togo-Union européenne (13 et 14 juin 2019), a soutenu lors de son intervention, que «le niveau d’investissement africain reste faible parce que le PAM (Programme alimentaire mondial reste faible», relevant des problèmes structurels comme «la faiblesse des infrastructures (et) la pression démographique», qui ne facilitent pas les choses.

«Les pays aujourd’hui généralement avancés ont décollé», selon M. Strauss-Khan, «lorsque l’investissement représente le double (…) du PIB or en moyenne (…) en Afrique aujourd’hui, on est à 20% du PIB ce qui est très en dessous du niveau qui a permis le décollage dans la plupart des pays».

Pour lui, même si la donne a changé avec «l’irruption de la Chine dans le marché africain», «les problèmes structurels demeurent malheureusement», citant «la faiblesse des infrastructures, la pression démographique, les nouveaux types de problèmes créés par des questions environnementales» qui ne facilitent pas les choses.

Il a insisté sur le fait que la surpopulation et la fragmentation des villes africaines rendent les coûts de manœuvres élevés et du coup cela provoque des hésitations au niveau de l’investissement international. Avec cette situation «l’exportation est un peu difficile parce qu’on n’est pas compétitif».

«De mon point de vue il faut arriver à ce qu’on sorte d’une spécialisation dans l’industrie extractive», a affirmé l’ex-DG du FMI pour qui il faut aller vers la transformation des matières premières. «Le phénomène de grand marché est décisif. Mais pour qu’il y ait grand marché, il faut que les élites africaines soient capables de se développer comme l’on fait les métropoles d’ailleurs», a-t-il poursuivi.

Selon M. Strauss-Kan, en Afrique «il n’y a pas de métropoles qui attirent les activités au sens de la métropolisation comme dans le reste du monde». «Il y a des mégalopoles», a-t-il signifié.

Par Daouda ZONGO (Envoyé spécial à Lomé)