Accueil Politique Assemblée nationale: l’opposition dénonce un « mauvais fonctionnement » de la Représentation burkinabè

Assemblée nationale: l’opposition dénonce un « mauvais fonctionnement » de la Représentation burkinabè

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Des députés de l'opposition

Des députés de l’opposition ont animé le lundi 21 mai 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse au sein de l’Hémicycle pour dénoncer un «mauvais fonctionnement» de la Représentation nationale. Selon ces députés, le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, commettrait beaucoup de failles dans sa conduite des activités parlementaires.

Les présidents des groupes parlementaires du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-majorité) Blaise Sawadogo, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) Koumbaterssour Nicolas Dah, et le groupe de la Paix, Justice et Réconciliation nationale (PJRN) François Bacyé, ont rencontré les hommes de médias pour, disent-ils, « rappeler le président de l’Assemblée nationale à l’ordre ».

A les en croire, au cours de cette première session ordinaire de l’année 2018, l’Assemblée nationale « a été perturbée par un certain nombre de comportements », ce qui n’avait pas court sous l’ancien patron de la Représentation nationale, Salifou Diallo, décédé en août dernier. Les frondeurs de Bala Sakandé disent craindre « une faiblesse institutionnelle qui pèse lourdement sur leur crédibilité » depuis le décès de Salifou Diallo.

Ils ont cité, entre autres, les « changements et modifications de l’ordre du jour de la session, le non-respect du délai du dépôt des projets de lois par le gouvernement malgré l’existence d’un ministère en charge des relations avec le Parlement, les reports intempestifs de certains projets de lois et des questions orales ».

Ils estiment également que les « questions orales et écrites adressées au gouvernement ne sont pas traitées avec sérieux si bien qu’(ils) s’interrogent sur l’opportunité et l’efficacité comme mode de contrôle de l’action gouvernementale ». « Certains ministres n’informent pas la Représentation nationale de leur absence lors des questions orales », ont-ils ajouté avant de noter que « la mauvaise organisation du travail parlementaire joue sur la participation efficace des députés aux débats parlementaires ».

Quant au fonctionnement global de l’institution parlementaire, le plan stratégique de l’Assemblée nationale semble ne plus être une priorité pour les nouveaux dirigeants de la structure, ont poursuivi les conférenciers. Selon les députés des groupes parlementaires relevant de l’opposition, « les voyages du président de l’Assemblée nationale ne sont plus signalés à la conférence des présidents et le choix des députés qui doivent l’accompagner est entouré d’un flou » total.

Ils pointent du doigt aussi le fait que des « dons sont effectués par le président de l’Assemblée nationale sans informer les autres présidents », se demandant à quel titre Bala Sakandé agit et sur la base de quel budget il fait ce don.

Ces trois groupes prônent le respect de la séparation des pouvoirs avec l’Exécutif et le respect du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

Par Mathias BAZIE