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Bobo-Dioulasso: vivre une journée d’étudiant de l’UA en immersion

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Des étudiants de l'UA au camp

Les étudiants de l’Université de l’Unité africaine, ex-Institut africain et de Management (UA/IAM) ont poursuivi, le jeudi 14 décembre 2023, leur immersion au camp Ouézzin Coulibaly. Au cinquième jour de cette sortie, les étudiants ont relevé des défis multidimensionnels.

Tôt le matin, à 5h00 (GMT), les étudiants et leurs encadreurs se réunissent pour le décrassage matinal. Ils se rassemblent dans un espace ouvert, prêts à se remettre en forme et à se dynamiser pour la journée qui commence. 

En tenue de sport, ils commencent cette cinquième journée d’immersion par des exercices physiques pour renforcer leurs muscles et augmenter leur endurance. Il s’agit notamment de la marche et des fentes, effectuées dans une ambiance conviviale, ponctuée de rires et des encouragements des uns et des autres. Une séance qui a pris fin avec des petits exercices individuels pour soulager les muscles.

C’est une première étape des défis du jour bien franchie par les étudiants de l’UA et leurs encadreurs. Ce qui leur a permis d’affronter le reste de la journée avec vitalité et concentration.

À 6h40, le soleil se lève sur le camp militaire Ouézzin Coulibaly.  Les étudiants se regroupent, profitant des rayons solaires dans le but de se réchauffer en ce temps de fraîcheur. Devant le kiosque à café, un groupe se rassemble, attiré par l’arôme enivrant des graines torréfiées et fraîchement moulues.  Leurs visages sont animés par l’excitation et l’anticipation d’une délicieuse tasse de café.

Dans la décontraction, ils profitent de ce petit mais délicieux moment de détente. Des mots, des rires et des sourires échangés, les étudiants lancent des cris de galvanisation pour se rappeler les jours déjà passés aux côtés des forces de défense qui les encadrent.

Certains tiennent déjà leur tasse de café entre les mains, appréciant la chaleur qui s’en dégage. D’autres observent attentivement le barista talentueux, qui prépare avec soin chaque demande, ajoutant comme une touche artistique à chaque tasse. 

Rassemblement après le petit déjeuner

«Ordre serré!»

Alors que d’autres attendent toujours leurs tasses de café, un coup de sifflet retentit soudainement. «Rassemblement!», lance le Sergent, un des encadreurs au Groupement d’instruction des Forces armées (G.I.F.A.).

Les rangs sont alors rapidement formés et un groupe d’étudiants est désigné pour nettoyer les toilettes dans l’enceinte du camp. 

Les autres suivent, sur place, les instructions données par leurs chefs. Un coup de nettoyage est fait pour redonner un éclat à l’environnement. Sous la supervision des militaires encadreurs, les étudiants se familiarisent avec «l’ordre serré (O.S.)» qui consiste à se tenir en formation étroite et à suivre les commandements avec rigueur. Ils acquièrent les compétences nécessaires pour exécuter des mouvements synchronisés et coordonnés, tout en maintenant l’alignement et l’ordre requis. Cela leur permet de développer un sens aigu de la coordination et de la coopération avec leurs camarades, éléments essentiels pour réussir dans toute activité.

Les étudiants apprennent l’ordre serré avec les militaires encadreurs

«L’ordre serré, est l’école du soldat. Cela consiste à faire le demi-tour, à droite, droite, à gauche, gauche, dont l’objectif est de leur permettre de rester dans les rangs (dans un langage simplifié et de commandement)», explique le Sergent encadreur. 

L’énigme ou le défi du jour à relever 

Un jeu concours est alors lancé par les superviseurs, appelés pour la circonstance «brassards rouges». Des enveloppes sont remises à chaque chef de groupe. Avec leurs camarades de groupe, ils doivent deviner l’encadreur ou le membre de l’administration, détenant la réponse à la question que cache l’enveloppe.

Avant toute confirmation ou infirmation, l’encadreur «est en droit de manœuvrer le groupe comme il le souhaite», précise Karim Guiré, chargé de l’animation culturelle. «Les trois premiers groupes à obtenir, aussi rapidement que possible, les réponses à leurs préoccupations, seront retenus pour la suite du jeu», ajoute-t-il.

Faïçal Ouedraogo se réjouit de la victoire de son équipe

Entre courses-poursuites, danses et exercices physiques, Faïçal Ouédraogo et ses coéquipiers sont parvenus à trouver «l’heure à laquelle une signature a été faite et par qui». Une tâche qui «n’a pas été facile pour le groupe, mais qui est aussi bénéfique en termes d’imagination et de marque d’attention vis-à-vis des formateurs», indique-t-il avec enthousiasme.

Même son de cloche dans le groupe de Wahabou Ilboudo qui est «arrivé en deuxième position». Pour obtenir leur réponse, l’étudiant et ses camarades «ont obéi à tous les ordres donnés par leur hôte». Par exemple, «laver des habits de cette dernière et la masser». 

Des chants militaires pour galvaniser 

Dans le cadre de leur formation, les étudiants se plongent dans l’univers des chansons militaires. Cette activité leur permet de découvrir et d’explorer le répertoire musical utilisé par les forces armées. En apprenant ces chants, ils peuvent développer une plus grande sensibilité à l’histoire et aux valeurs militaires, ainsi qu’une meilleure compréhension de la culture et de la discipline qui y sont associées. De plus, cela peut contribuer à renforcer leur esprit d’équipe et leur cohésion, créant ainsi un sentiment de fierté et d’appartenance à un groupe.

Les étudiants entonnent des chansons militaires pour se galvaniser

Tantôt en langue nationale mooré, tantôt en français, les étudiants animent avec fierté les lieux sous le regard bienveillant du Président du conseil d’administration (P.C.A.), Dr Amed Moussa Diallo. Chaque vocable est accompagné de battements de mains bien nourris. 

Le football pour la réjouissance

L’immersion se déroule dans une ambiance chaleureuse entre étudiants. Pour agrémenter cette sortie formatrice au profit des étudiants, une compétition de maracana de football a été organisée. Ce jeudi, le tournoi a connu son apothéose sur le terrain de sport du Groupement d’Instruction des Forces Armées (G.I.F.A.), au sein du camp Ouézzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso. 

Le football féminin, qui a opposé deux équipes de filles, notamment les Noires et les Bleues, a été très applaudi. 

Après une quinzaine de minutes de confrontation sans gagnantes entre les deux équipes féminines, l’arbitre donne le coup de sifflet marquant la fin du temps réglementaire. Des tirs au but ont alors départagé les deux équipes. Les Bleues, bien qu’adroites n’arrivent pas à marquer. La gardienne de but en face a, au cours de cette période de jeu, repoussé avec succès tous leurs cinq tirs. Par contre, les «Noires», n’ont pas pu cadrer leurs tirs.

Une chance est alors donnée aux deux équipes. C’est ainsi que face à l’échec du tir des Bleues, la «Noire» Zalissa Gorgo, capitaine de son équipe, parvient à tromper la vigilance de la gardienne et marque ainsi le but de la victoire. 

Zalissa Gorgo, au milieu reçoit le trophée de son équipe des mains du PCA de l’Université, Amed Moussa Diallo (à droite) et du Lieutenant Abdoul Kadri Dianda, Commandant de la Compagnie de formation G.I.F.A.

Les «Noires» sont ainsi gagnantes de la coupe féminine et remportent un trophée et 50 000 francs CFA offerts par le Président du conseil d’administration de l’Université de l’Unité africaine.

Du côté des garçons, c’est l’équipe mixte des groupes 18 et 20 qui a remporté le match par un score de (2-1) au détriment de celle de 14 et 16. La première équipe remporte ainsi un trophée, un ballon et tout comme l’équipe perdante, 25 000 francs CFA offerts par le PCA. 

Dr Denise Niamien, Directrice de l’UFR/SEG de l’UA remettant le trophée au capitaine des 18 et 20

De quoi réjouir le capitaine des 18 et 20, Macaire Niamien. «Nous sommes très fiers d’avoir remporté cette coupe. Et cette victoire est due à l’abnégation et au courage de chaque joueur. Comme on le dit, une victoire ne se joue pas, elle se gagne», a dit le capitaine Niamien, avant d’espérer que «cela soit mémorable dans l’histoire de l’immersion de l’Université de l’Unité africaine».

Du cinéma pour boucler le jour 5

Pour marquer la fin des activités du jour 5, une projection cinématographique a été organisée pour permettre aux étudiants de savourer leur soirée de divertissement. 

Des nattes étalées ça et là, pas de chaises, ont donné un éclat particulier à cette séance cinématographique, sous le sceau de rapprochement entre les étudiants et l’administration.

Dans l’ensemble, cette soirée de projection cinématographique en plein air avec les étudiants a été une occasion idéale pour se détendre, se divertir et créer des souvenirs qui resteront vifs dans tous les esprits. C’est une expérience qui permet à ces derniers de se rapprocher et de profiter de bons moments sous les étoiles.

Par Issa Sidwayan TIENDREBEOGO (stagiaire)