Accueil A la une Présidentielle sénégalaise: Ousmane Sonko revient dans la course!

Présidentielle sénégalaise: Ousmane Sonko revient dans la course!

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Ousmane Sonko, sera-t-il candidat à la présidentielle sénégalaise de février 2025?

Un véritable ascenseur émotionnel! C’est ce qu’impose actuellement l’affaire dite Ousmane Sonko aux Sénégalais. Après avoir joué une prolongation de deux jours, le tribunal de grande instance de Dakar, a remis l’opposant en selle, ce jeudi, en ordonnant sa réintégration sur les listes électorales.

Du coup, le leader du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) peut encore espérer prendre part à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Le Pastef, dissous par le gouvernement mais qui fait de la résistance juridique, les avocats qui n’ont pas arrêté d’en vouloir à une justice qu’ils ont affirmé aux ordres, et encore moins Ousmane Sonko lui-même qui est persuadé d’être l’objet d’une cabale politique, par justice interposée, n’y croyaient certainement plus. Jusqu’à ce que ce verdict vienne relancer le candidat prisonnier dans une course à la présidentielle dans laquelle nombre de ses adversaires ont déjà pris une petite longueur d’avance sur lui. Un retard du patron du Pastef englué dans bien des affaires. Pourtant, avant d’être éligible, il faut ne pas avoir maille avec la justice.

Mais, malheureusement pour Ousmane Sonko, l’«affaire Adji Sarr» du nom d’une jeune employée de salon de massage est passée par là. A la fin des courses, M. Sonko ramasse deux années ferme par contumace, ce qui l’écartait d’office de l’éligibilité et du vote. Un plan B était même en plein échafaudage, avec comme pneu secours, le lieutenant et bras-droit d’Ousmane Sonko, le secrétaire général du Pastef, Bassirou Diomaye Faye. Bien que derrière les barreaux comme son alter-ego et leader du Pastef, celui qui porte également le symbole de l’injustice dont est accusée le pouvoir de Macky Sall contre l’opposition, est en bonne voie de recueillir le nombre de parrainages exigé pour la circonstance. Avec la nouvelle donne, Ousmane Sonko reprend donc la main, mais sans doute jusqu’à un nouveau rebondissement dont cette affaire semble avoir le secret.

En effet, le boulevard pour la candidature à la présidentielle est loin d’être ouvert pour Ousmane Sonko. Le prochain ralentisseur se dresse déjà, peut-être pas infranchissable, mais bien haut, sous la forme de l’appel que promettent d’interjeter les conseils de l’Etat sénégalais. Ils ont 10 jours pour le faire et Ousmane Sonko, lui a juste 12 jours pour se mettre en règle avec la loi électorale. Le timing est serré pour celui qui pourra toujours compter sur les parrainages déjà engrangés par le «plan B» et sur la coalition de partis d’opposition sous la bannière de laquelle s’apprêtait à compétir Bassirou Diomaye Faye. Sauf que le temps, loin d’être le meilleur allié d’Ousmane Sonko est devenu son pire ennemi. Il joue même pour ses adversaires, le match entre l’Etat et le camp Sonko n’étant pas fini. Une nouvelle audience se profile à l’horizon et tous les regards seront tournés vers la Cour suprême pour la «der».

Les carottes ne sont donc pas totalement cuites pour Ousmane Sonko, écroué depuis fin juillet pour plusieurs chefs d’inculpation au titre desquels l’appel à insurrection, l’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et l’atteinte à la sûreté de l’Etat. Les grèves de la faim régulières qu’il a faites pour dénoncer ce qu’il qualifie de harcèlement politique contre sa personne, n’ont eu comme impact que des séjours fréquents à l’hôpital. En tout cas, ce feuilleton socio-politique que suivent avec intérêt les pros et anti Sonko n’a pas fini de tenir le hit dans un Sénégal qui attend, comme à l’accoutumée, une présidentielle houleuse.

Une présidentielle avec ou sans Ousmane Sonko? Question à un plat de thiéboudiène le succulent riz au poisson, spécialité culinaire du pays de la Teranga! En attendant, l’opposant et ses avocats savourent cette importante victoire dans le combat à fort suspense pour une candidature à l’élection présidentielle.

Par Wakat Séra