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Boureima Jérémie Sigué: «Qu’as-tu fait de ton beau pays ?»

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Boureima Jérémie Sigué (Ph. aouaga.com)

«Qu’as-tu fait de ton beau pays ?» A travers ce livre paru en main 2018, dont le titre interroge chaque citoyen sur ce qu’il a posé comme acte pour sa nation, le journaliste fondateur du groupe de presse «Le pays», Boureima Jérémie Sigué, revient sur l’origine de l’incivisme qui a pris de l’ampleur ces dernières années au Burkina, pays des «Hommes intègres».

Après «Faut-il désespérer de l’Afrique ?», «Médias et gouvernance, Le sel ou le poison» et «La faillite morale du chef d’Etat africain», le journaliste écrivain met à la disposition des lecteurs, son tout nouveau livre intitulé «Qu’as-tu fait de ton beau pays ?» pour interpeller chaque citoyen. L’auteur qui a été témoins de certains pans de l’histoire du Burkina pointe un doigt accusateur le sommet de l’Etat comme étant celui qui a engendré l’incivisme.

Le fondateur du groupe de presse «Le pays» estime que l’incivisme qui est tant décrié aujourd’hui au pays du père de la révolution d’août 1983, Thomas Sankara, «a été, sans doute engendré par le sommet de l’Etat» à cause de «sa pratique incestueuse et abjecte de la gouvernance (et) son mortifère».

«La dégénérescence morale semble avoir atteint des sommets au Burkina Faso, indûment appelé pays des Hommes intègres. Tout se désagrège : la justice, la tempérance, la franchise, la famille, l’amour du travail, le sens de la citoyenneté, le civisme, l’honnêteté, le respect du bien commun, le droit d’aînesse», regrette M. Sigué.

Selon l’auteur du livre «Qu’as-tu fait de ton beau pays ?», même si le sommet de l’Etat pose des actes qui poussent le citoyen lambda à l’incivisme, «le comportement incivique (…) ne saurait être l’antidote», notant que «ce serait même une erreur qui pourrait devenir une faute morale et éthique grave, si le Burkinabè n’en démordait pas».

Dans cet ouvrage de 210 pages, Boureima Jérémie Sigué diplômé des universités Cheick Anta Diop de Dakar et de Paris II Panthéon, fait appel à des personnalités comme Maurice Yaméogo, Sangoulé Lamizana, Thomas Sankara, le cardinal Paul Zoungrana, sa majesté Naaba Kiiba du Yatenga et sa majesté le Moro Naaba Baango, pour soutenir sa pensée.

Pour cet écrivain, «le pays est assurément à un grand tournant que lui impose un profond tourment» et le cri de ce tourment est «celui de la détresse morale». «Chaque jour qui passe, nous assistons à la perte de nos racines. Or vivre déraciné, c’est créer soi-même les conditions de son propre enfer», avance-t-il soutenant que le Burkinabè n’aura de chance d’être lui-même que lorsqu’il saura «conserver et valoriser les fondamentaux de (son) être marqué par l’héritage ancestral».

Par Daouda ZONGO