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Burkina: analyse du portefeuille de la BAD

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La Banque africaine de développement (BAD) a tenu, ce mercredi 14 mai 2025 à Ouagadougou, un atelier de revue de la performance de son portefeuille au Burkina Faso, une occasion de revisiter les acquis, identifier les insuffisances et formuler des solutions pragmatiques à même d’accroitre l’efficacité et l’impact de ses opérations dans ce pays.

Un atelier de revue de la performance du portefeuille de la Banque africaine de développement (BAD) au Burkina Faso, a réuni, ce mercredi à Ouagadougou, les départements sectoriels de la Banque, des représentants des ministères, les unités de gestion des projets, les partenaires techniques et financiers, ainsi que des représentants de la société civile.

Le présidium à la cérémonie d’ouverture de l’atelier de la revue de la performance de la BAD

Cette plateforme de dialogue ouverte et constructive, axée sur la recherche de solutions concrètes et opérationnelles, vise à mener une analyse approfondie du portefeuille actuel qui se compose, au 1er trimestre 2025, de 21 projets représentant un engagement global de 417 milliards de FCFA.

Vieux Abdoul Rachid Soulama, secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances

«La revue de performance du portefeuille pays est une occasion pour nous de suivre conjointement avec notre partenaire, la BAD, la mise en œuvre de nos projets et programmes, évaluer la qualité et la performance du portefeuille et de tirer des enseignements de la mise en œuvre des plans d’amélioration du portefeuille», a affirmé, le secrétaire général du ministère burkinabè en charge de l’Economie et des Finances, Vieux Abdoul Rachid Soulama, représentant son ministre Aboubacar Nacanabo président de la cérémonie d’ouverture de la rencontre.

Selon M. Soulama, «le contexte national actuel, marqué par des défis économique, sécuritaire, humanitaire et climatique important, exige» des acteurs, «des actions efficaces, concertées et coordonnées avec (les) partenaires au développement». «Il est essentiel que chaque projet contribue pleinement aux priorités nationales de développement et aux besoins de nos populations. Les actions à retenir doivent s’arrimer à cette exigence conformément aux orientations de nos plus hautes autorités, à savoir, faire en sorte que chaque franc investi contribue réellement à transformer les conditions de vie de nos citoyens», a-t-il soutenu.

Des participants

Le secrétaire général du ministère burkinabè de l’Economie et des Finances, Vieux Abdoul Rachid Soulama a témoigné la gratitude du Burkina Faso à la BAD pour «sa disponibilité constante à accompagner» le pays dans ses efforts de développement. «Grâce à vos différents appuis, des millions de Burkinabè ont accès à l’eau potable, à l’alimentation, à l’énergie, aux infrastructures de transports et bien d’autres services. Au nom du gouvernement et au nom de l’ensemble de ces populations bénéficiaires de vos interventions, nous vous disons merci», a dit M. Soulama.

Le Responsable pays de la Banque africaine de développement (BAD), Daniel Ndoye

Pour le Responsable pays de la Banque africaine de développement (BAD), Daniel Ndoye, «ce processus de dialogue s’inscrit naturellement dans une dynamique d’échange permanent avec les plus hautes autorités du pays et les différents départements ministériels». Selon M. Ndoye, le portefeuille des 21 projets, qu’accompagne actuellement sa structure, «se porte globalement bien en dépit du contexte (sécuritaire)». «Nous avons pu faire passer le taux de projet qui ne performe pas bien. On a pu les faire réduire de 30 points de pourcentage entre fin 2022 et fin 2024. Et ça, c’est grâce à un engagement soutenu de la part des autorités et à une collaboration avec les équipes de la BAD», a-t-il souligné.

Mais, par ailleurs, des difficultés sont «identifiées dans la mise en œuvre des projets (qui) sont de plusieurs ordres», a souligné le Responsable pays de la BAD, Daniel Ndoye. «Elles [les difficultés] relèvent de la qualité à l’entrée de ces projets, des retards au démarrage, des lenteurs tout au long de l’exécution, notamment dans le processus de passation des marchés, de la conformité aux règles et procédures de la Banque, particulièrement en matière de gestion financière et de sauvegarde environnementale et sociale.  Le tout, dans un contexte sécuritaire qui ralentit la mise en œuvre des opérations et nous incite à faire preuve d’une plus grande capacité d’adaptation, d’innovation et de réactivité», a signifié M. Ndoye.

Le Directeur général de la coopération au niveau du ministère de l’Economie et des Finances, Amidou Ouédraogo

Pour le Directeur général de la coopération au niveau du ministère de l’Economie et des Finances, Amidou Ouédraogo, cette rencontre qui vise une recherche de performance dans les interventions, va permettre de voir ce qui marche très bien et ce qui ne marche pas. Cela va également permettre de «se partager des conseils, proposer des solutions pour qu’on puisse avoir un niveau de réalisation important, suivant les orientations des plus hautes autorités du pays», a poursuivi M. Ouédraogo. «Nous pensons que cette rencontre va nous permettre de pouvoir proposer des solutions dans les secteurs où nous constatons qu’il y a des insuffisances», a-t-il signifié.

«Je pense qu’en fonction des orientations qui vont être mentionnées dans (le) référentielle (du pays) la BAD pourra s’y inspirer et ajuster ses priorités en fonctions des priorités des plus hautes autorités de notre pays », affirmé le Directeur général de la coopération au niveau du ministère de l’Economie et des Finances, Amidou Ouédraogo.

Des participants à l’atelier

Il a souhaité que la BAD puisse être flexible, d’apporter plus de célérité dans les avis que le Burkina Faso sollicite pour pouvoir avancer dans les interventions des projets et programme.

C’est une rencontre qui s’est tenue en marge de la mission de dialogue de haut niveau de la Banque conduite par la Vice-Présidente du Complexe Développement régional, Intégration et Prestation de services de la Banque africaine de développement (BAD), Nnenna Nwabufo. Une mission qui vise à renforcer le partenariat entre cette institution bancaire et le Burkina Faso.

Par Daouda ZONGO