Accueil A la une Burkina: ce que les syndicats prévoient en cas de répression contre leurs...

Burkina: ce que les syndicats prévoient en cas de répression contre leurs militants

0
photo d'archives

Ceci est une note des syndicats en lutte pur la suppression d’ l’IUTS,     dans la note, ils dévoilent les actions prévues au cas où des militants subissent des répressions pour faits de grève.

Le lundi 24 février 2020, la coalition des organisations syndicales suscitées publiait un communiqué dans lequel les responsables de ces organisations annonçaient leur volonté de prendre en charge un certain nombre de préoccupations relatives notamment à la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs liée à l’IUTS, au respect des droits et des libertés fondamentales, à la gestion des richesses nationales, à la prise en charge des familles des FDS tombées sur le terrain de la défense de la patrie, au respect des différents engagements pris par le Gouvernement, à la relecture du Code du travail.
La justesse de ces préoccupations a suscité une forte adhésion des travailleurs, illustrée d’abord à l’Assemblée Générale convoquée le 26 février 2020 et ensuite à la marche-meeting tenue sur l’ensemble du territoire le 7 mars 2020. Elle explique également la détermination de ceux-ci à mener une lutte conséquente pour le traitement correct desdites préoccupations.
Face à cette détermination des travailleurs, le pouvoir MPP et alliés, au lieu de s’atteler à un examen sérieux des préoccupations soulevées, se livrent plutôt à des manœuvres visant à empêcher la tenue des manifestations et à réprimer les travailleurs. C’est dans ce cadre que le pouvoir, au lieu de prendre
adéquatement en charge la gestion de l’apparition du coronavirus au Burkina Faso, a choisi plutôt d’exploiter malicieusement cette situation pour atteindre en réalité les manifestations prévues par nos organisations. Les nombreuses incohérences qui émaillent les mesures annoncées apparaissent à ce titre comme un indice assez parlant.
Notre coalition, sans nier l’existence et la complexité du phénomène, reste convaincue que les mesures prises ne traduisent nullement une volonté réelle du pouvoir d’empêcher la propagation du mal. En outre, ces manœuvres viennent à la suite de nombreuses remises en cause des libertés que nos organisations ont dénoncées à plusieurs occasions.

Toutefois, prenant en compte la psychose installée au sein des populations, nos organisations, faisant preuve de responsabilité, décident de réadapter leurs mots d’ordre de la façon suivante :
1. Le maintien de la grève de 120 heures allant du 16 au 20 mars 2020. A cet effet, les travailleurs sont invités à rester chez eux. Les responsables syndicaux aux divers niveaux sont invités à
prendre des dispositions pour assurer le suivi et l’évaluation ;
2. Le service minimum sera assuré dans les secteurs de la santé, des hydrocarbures, des transports sous la supervision des syndicats desdits secteurs ;
3. La suspension des marches-meetings prévues le 17 mars 2020 sur l’ensemble du territoire national.

Si à l’issue de la grève, la plate-forme n’est pas satisfaite ou que les travailleurs sont victimes d’une quelconque répression, notamment de coupures sauvages de salaires telles que le gouvernement les envisage, les mots d’ordre suivants, qui n’excluent pas d’autres actions, seront mis en œuvre :
1. Le boycott des réunions de service et des ateliers pour compter du 23 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national en sus des actions déjà entreprises par les structures sectorielles ;
2. Une nouvelle grève sans service minimum dans tous les secteurs d’activités dans un délai de deux semaines.
Nos organisations rappellent au pouvoir MPP que la situation sociale est déjà suffisamment dégradée. Il portera l’entière responsabilité d’une dégradation plus poussée du climat social s’il ne prend pas la mesure de la situation pour apporter les réponses qui conviennent.
En tout état de cause, les travailleurs de notre pays, comme ils ont toujours su le faire dans l’histoire, sauront trouver les ressources pour rejeter aussi bien la réduction de leur pouvoir d’achat que les attaques contre les libertés.
Les secrétaires généraux invitent les travailleurs à mettre en œuvre les mots d’ordre réadaptés et à renforcer  leur mobilisation en vue de faire victorieusement face aux enjeux du moment qui nous commandent de mener la lutte dans des cadres et un esprit organisés.
Non au mépris des travailleurs !
Non à la réduction du pouvoir d’achat des travailleurs !
Non à la remise en cause des libertés !

Ouagadougou, le 15 mars 2020
Pour les secrétaires généraux :
Le porte parole

Bassolma BAZIE
Secrétaire Général/CGT-B