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Burkina: ce qu’il faut savoir du litige foncier de Tengandogo

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Les manifestants ont exprimé leur colère contre la décision de justice leur demandant de quitter leurs lieux d'habitation. Crédit photo B24

Des populations de Tengandogo dans la commune rurale de Komsilga, située à une vingtaine de kilomètres de Ouagadougou, ont manifesté le lundi 9 août 2021, pour protester contre une décision de justice qui somme les habitants de 71 parcelles concernées par un lige foncier de déguerpir des lieux avant 8 jours. Mais comment en est-on arrivé là? Explications.

Le litige foncier est parti d’une double attribution de parcelles par la mairie à des particuliers. L’espace qui fait l’objet de conflit foncier appartient depuis 2003 à un certain Amidou Tamboura. Selon nos confrères de Oméga média, M. Tamboura a reçu en 2007 des documents de la mairie qui notifient qu’il est le propriétaire légal du terrain. Curieusement, cette même mairie revient à la charge en 2009, en parcellant «le terrain légal» de M. Tamboura et l’attribue à 71 personnes.

C’est après avoir constaté que d’autres personnes ont fait des constructions dans son espace, que Amidou Tamboura a saisi la justice et a engagé un procès contre la mairie qu’il a gagné. Il avait donc demandé que son terrain lui soit restitué.

La mairie de Komsilga, contactée par Oméga, a confirmé les faits et a évoqué «une erreur commise lors du lotissement». Son secrétaire général, Xavier Da, a expliqué que les démarches pour le lotissement n’ont pas permis de vérifier qu’une portion de ce domaine appartenait à quelqu’un et que c’est à la fin du processus que M. Tamboura s’est présenté pour dire «qu’on a empiété sur son terrain».

La mairie avait promis de trouver deux autres hectares à Amidou Tamboura. Quant aux populations de Tengandogo, elles ont demandé, au cours de leur manifestation du lundi 9 août, une «prompte réaction» des autorités, tout en s’interrogeant sur «comment l’intérêt d’une seule personne peut prendre le dessus sur 71 autres personnes»?

 Les manifestants ont, par ailleurs, confié avoir saisi les  autorités politiques et coutumières, notamment le Mogho Naaba et le ministre en charge de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, afin de trouver une meilleure issue à ce problème.

Siaka CISSE (Stagiaire)