Accueil A la une Burkina: Christophe Dabiré, Premier ministre, on prend les mêmes et on continue

Burkina: Christophe Dabiré, Premier ministre, on prend les mêmes et on continue

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Christophe Joseph Marie Dabiré

Christophe Dabiré a été reconduit comme Premier ministre, par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, ce mardi 5 janvier. Huit jours après l’investiture du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, réélu le 22 novembre 2020, pour un second quinquennat, les Burkinabè qui s’impatientaient, à raison, pour connaître l’identité de leur Premier ministre, sont donc servis. Le cadeau de Nouvel an du président du Faso est donc enfin arrivé. Le Premier ministre reconduit, connaît bien le terrain, lui qui, a occupé, dans une autre vie, au moins deux maroquins ministériels. De 2002 à 2007, l’actuel chef du gouvernement a été député et président de la Commission Finances et du Budget à l’Assemblée nationale, avant de devenir, commissaire du Burkina Faso, à la Commission de l’UEMOA de 2007 à 2017. Sa première nomination en tant que Premier ministre, est intervenue le 21 janvier 2019.

Longue fût l’attente

Ils avaient trouvé longue, l’attente de la nomination du chef de gouvernement qui n’était pas encore intervenue depuis l’investiture du président Kaboré, le 28 décembre 2020. Désormais, c’est chose faite. Une semaine après sa démission, Christophe Marie Joseph Dabiré a donc été reconduit à son poste de Premier ministre du Burkina Faso.

Pourtant, que de noms ont circulé, maintenant un suspense qui devenait intenable. Alpha Barry, le ministre en charge des Affaires étrangères, Stanislas Ouaro, le patron du département de l’Education nationale, ou encore, avec plus d’insistance, Seydou Bouda, un ancien ministre de Blaise Compaoré, ancien ambassadeur et ancien administrateur de la Banque mondiale. Même que, juste avant la lecture du décret officiel, la photo du longiligne Seydou Bouda, a été partagée abondamment sur les réseaux sociaux, flanquée du titre de Premier ministre.

Toutes ces personnalités pressenties pour le poste de Premier ministre, ont cela de commun qu’ils sont, ou ont été ministres. De plus, dans les supputations au poste de chef de l’Exécutif, ils ont toujours été cités, que ce soit sous Blaise Compaoré, avec Seydou Bouda, ou sous Roch Marc Christian Kaboré, avec Alpha Barry et Stanislas Ouaro.

Le Premier ministre « béni »

Mais la piste Seydou Bouda, était peu plausible, les nominations au sommet de l’Etat, respectant, presque toujours, au Burkina, un certain équilibre ethnico-régional. Or il se trouve que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et le président de l’Assemblée nationale, lui aussi reconduit au perchoir, après les élections présidentielle et législatives couplées du 22 novembre 2020, appartiennent tous à la même ethnie majoritaire des Mossé. C’était donc plus facile pour Roch Kaboré, dans un souci de stabilité, surtout qu’il est à son second mandat, de prendre les mêmes et de continuer le chemin. Il faut également dire que sous le premier mandat de Christophe Marie Joseph, le Premier ministre qui porte, à lui seul les noms du Christ et de ses parents, les attaques terroristes, la hantise des Burkinabè, avaient connu, plus ou moins, un certain ralentissement. De plus, par son âge, facteur important en Afrique, le « vieux » suscitait le respect de la troupe. En football, on dira qu’il sait tenir les vestiaires. Même forte fronde sociale est « un peu » tombée, alors que la surchauffe syndicale faisait craindre le pire!

Et la piste Zeph?

L’ancien chef de file de l’opposition, qui, plus que tout autre, avait le meilleur profil du job, car compétent et homme au relationnel bien dense, est pourtant passé o la trappe. En plus de son back-ground bien fourni, Zéphirin Diabré, aurait apporté, une couleur de consensus à la politique nationale. Mais, le désormais ancien patron de l’opposition burkinabè a lourdement chuté. Il a dégringolé de son statut de chef de l’opposition qui lui a été ravi, suite aux dernières élections, par le leader du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, qui a occupé la deuxième marche du podium de la présidentielle et dont le parti est devenu également la deuxième force à l’Assemblée nationale. Les thuriféraires du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le parti au pouvoir, qui ne sont pas innocents dans les déboires de Zeph, dont le parti a connu de fortes secousses par la tête, occasionnant des démissions de ses cadres, ont dû jouer serré, pour empêcher cette nomination de l’homme, qu’ils ont combattu, avec toutes les armes, même celles non conventionnelles.

Les défis restent entiers

En tout cas, l’Economiste de formation, né le 27 août 1948, entre autres, ministre de la Santé de 1992 à 1997, puis des Enseignements secondaire, Supérieur et de la Recherche scientifique de 1997 à 2000,sous l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, n’aura pas de répit, surtout avec la résurgence de la maladie à coronavirus, dont la gestion par les autorités a connu bien des couacs. C’est le moment choisi également par les terroristes pour refaire surface, notamment dans l’est du Burkina. On ne saurait occulter ces milliers de déplacés qui constituent une véritable catastrophe humanitaire pour le Burkina.

Par Wakat Séra