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Burkina: comment faire vivre l’économie en période de crise?

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Des panelistes sur la résilience économique en période de crise au Burkina

L’hebdomadaire L’Economiste du Faso a organisé, le mardi 28 mars 2023, à l’occasion de la célébration de ses 10 ans, un panel sur la résilience économique en période de crise. Dr Amadou Nébila Yaro, ancien ministre de l’Economie numérique et des Postes, un des communicateurs du jour, a préconisé la solution d’une économie de guerre avec un changement de paradigme pour faire fonctionner l’économie nationale.

Le panel sur la résilience économique en période de crise organisé ce mardi 28 mars 2023, au Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC) à Ouagadougou, est l’une des principales activités menées par l’hebdomadaire L’Economiste du Faso pour commémorer ses 10 ans dans l’arène médiatique burkinabè. L’activité avait pour but «d’ouvrir le débat sur comment gérer la crise multidimensionnelle que vit le Burkina Faso pour trouver des solutions à cette crise», a expliqué le Directeur du journal Abdoulaye Tao.

Abdoulaye Tao, directeur de publication de L’Economiste du Faso

Le panel s’est tenu autour du thème: «Résilience en période de crise: finances publiques, entreprises et ménages; quel tandem pour en sortir?». Assurant la communication inaugurale de ce panel, Dr Amadou Nébila Yaro, ancien ministre de l’Economie numérique et des Postes a souligné que le pays est dans une situation «difficile» au fait de la crise sécuritaire et ses finances publiques n’arrivent plus à respecter tous les différents agrégats. «Si on prend conscience de cette situation difficile, on peut ensemble réfléchir sur les solutions idoines», a-t-il déclaré.

C’est ainsi qu’il a proposé la solution de l’économie de guerre qu’il définit comme étant «une pratique économique exceptionnelle mise en œuvre dans une période historique de fortes agitations ou d’autarcie extrême avec pour but de maintenir les activités économiques indispensables pour un pays». Il indique que par cette économie de guerre, l’Etat imprime sa marque sur l’ensemble du dispositif institutionnel et l’ensemble des acteurs économiques.

Dr Amadou Nébila Yaro, communicateur

«Cette économie nécessite de changements de paradigmes à l’intérieur des acteurs et des outils de gestion», a précisé Dr Yaro. Pour ce faire, il a détaillé trois pistes de solutions à prospecter pour continuer de faire fonctionner l’économie burkinabè en période de crise. La première solution, selon le communicateur, c’est de faire en sorte que l’économie endogène puisse fonctionner. Il faut, pour cela, «procéder par un apurement de la dette intérieure estimée entre 53 et 55%», a dit l’ancien directeur général de l’École nationale des Régies financières (ENAREF).

Le juriste de formation a également préconisé la réduction du train de vie de l’Etat, notamment les dépenses publiques. S’il a salué des «efforts» des autorités actuelles du pays, il estime qu’il en faut plus pour faire marcher l’économie en cette période de crise.

En dernier lieu, Dr Amadou Nébila Yaro a martelé la nécessité de lutter contre la fraude fiscale et douanière qui va contribuer, selon lui, «à augmenter les recettes fiscales et douanières».

En plus du panel, le journal L’Economiste du Faso a également mené d’autres activités commémoratives de ses 10 ans. Il s’agit d’un don de vivres aux orphelins et veuves des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) tombées sur le champ de bataille et une formation sur le journalisme économique qui est prévu au profit des consœurs journalistes.

Par Siaka CISSE